mercredi 21 octobre 2009

Gabon : Ali Bongo fait le ménage

Jamais l'administration gabonaise n'aura connu pareil coup de karcher dans ses rangs que lors du Conseil des ministres du 19 octobre qui a vu le remplacement de la quasi totalité des cadres de l'administration publique et parapublique du pays.

© D.R. Le chef de l'Etat, Ali Bongo, a fait le ménage dans l'administration gabonaise
 

Le tout premier Conseil des ministres du nouveau chef de l'Etat a réservé une grande surprise à ceux qui doutaient de sa capacité à engager les réformes qui s'imposent pour engager le pays dans la direction souhaitée par le nouveau pouvoir.

Si Ali Bongo a pris un ensemble de mesures pour réduire le train de vie de l'Etat en supprimant plusieurs postes et fonctions dont les incidences financières grevaient le budget de l'Etat, le nouveau président a également tenu à donner un coup de pied dans la fourmilière, en procédant à un vaste mouvement de personnels dans l'administration publique ainsi que dans les organismes publics et parapublics.

Les secrétaires généraux de tous les ministères, les inspecteurs généraux, les directeurs généraux, ainsi que leurs adjoints, les directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques, ont pour la première fois été nommées au cours d'un même Conseil des ministres.

Cette avalanche de nominations fera sans doute des mécontents, mais l'effet recherché par le nouveau pouvoir est surtout d'ôter le pouvoir de nomination aux titulaires des départements ministériels. Aucun ministre du nouveau gouvernement ne peut en effet prétendre avoir pu nommer le 19 octobre un collaborateur dans son département.

Logiquement, tous les nouveaux promus doivent leur ascension au fait du prince et se considéreront à cet effet davantage liés au président de la République qu'à leur chef de département.

Cette nouvelle approche signerait-elle la fin, chaque jeudi à l'occasion du Conseil des ministres, des nominations qui s'assimilaient trop souvent à des réglements de comptes entre les ministres et les cadres de leurs départements ?

En effet, beaucoup de fonctionnaires ne donnaient plus le meilleur d'eux-mêmes dans la mesure où leurs fonctions étaient précarisées par l'épée de Damoclès que représentait chaque Conseil des ministres.

L'autre leçon de cette vague de nominations se trouve dans une redistribution des postes selon un arbitrage libérée des contraintes géopolitiques et des favoritismes claniques et provinciaux qui transformaient certains départements ministériels en regroupements ethniques.

Nul doute qu'avec l'audit programmé sur les effectifs de la Fonction publique, le gouvernement aura des coudées franches pour redéployer les ressources humaines dans de meilleures conditions pour tenter de ramener la fonction publique sur le chemin de la performance. Faut-il encore que la motivation et les conditions de travail soient au rendez-vous.
Publié le 20-10-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco   

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