samedi 18 décembre 2010

Gabon : Toutes les télés du monde

Toutes les télés du monde

Parmi les émissions les plus regardées au Gabon, Pluriel s'attaque aux problèmes politiques du pays mais est soupçonné d'être l'instrument du pouvoir. En tout cas, l'émission ne battra jamais les records d'audience de l'ultrapopulaire Kongossa, soap-opera diffusé en boucle sur la chaîne publique et ses concurrentes !


Voici le lien vidéo vers le reportage  réalisé au Gabon: http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=10,0,0,0

Source : ARTE F (France, 2010, 26mn)

vendredi 17 décembre 2010

La Françafrique décryptée - Documentaire

Patrick Benquet décrypte les relations entre l'Hexagone et ses colonies.
Patrick Benquet, comment résume-t-on en 2h40 cinquante années de Françafrique ?
Mon objectif était d'être très pédagogique, tout en restant historiquement dans la vérité. J'ai donc choisi la ligne énergétique, sachant que l'approvisionnement de la France, après la perte du Sahara, était l'obsession du général de Gaulle. Selon moi, c'est l'axe principal de la Françafrique.

Vous soulignez l'influence de certains dirigeants africains sur nos affaires intérieures...
Avec l'argent du pétrole, il a été possible de mettre en place des chefs d'État à coups d'opérations plus ou moins secrètes pour maintenir une certaine stabilité. Parallèlement, ce pétrole pas cher a consolidé notre niveau de vie et l'argent de cette industrie a permis de financer des partis politiques, ce qui fut révélé par l'affaire Elf. Par effet retour, certains personnages africains ont pris partiellement le pouvoir sur la société française, comme Omar Bongo au Gabon.

D'autres pays ont-ils mis en place des systèmes semblables ?
Le lien entre la France et ses quatorze colonies était beaucoup plus forts que ceux établis par l'Angleterre, le Portugal ou l'Espagne. C'est une spécificité.

Comment interprétez-vous la situation actuelle en Côte d'Ivoire ?
Cela confirme l'idée que Gbagbo fait une nouvelle fois un bras d'honneur à la France malgré la pression internationale. La France a perdu la main.

Des témoins de premier plan s'expriment dans votre film. Pourquoi aujourd'hui ?
En disant que la Françafrique était terminée, Nicolas Sarkozy a peut-être libéré la parole de beaucoup de monde.

Pourquoi Charles Pasqua, « l'Africain », est-il absent ?
En effet, il manque dans le film ! J'avais un très beau témoin qui disait des choses importantes sur Pasqua, mais il s'est dégonflé devant la caméra.

Le 09/12/2010 à 13:19 par Emmanuel Galiero

INTERVIEW DE PATRICK BENQUET, LE RÉALISATEUR DU DOCUMENTAIRE

A travers cette interview, Patrick Benquet, le réalisateur du documentaire sur La Françafrique nous apporte de plus amples explications sur ce dossier qu'il a monté après plus d'un an de travail d'investigation. C'est une sorte de "bonus" pour éclairer encore davantage l'opinion.
Ainsi, Patrick Benquet  revient sur ses choix et motivations pour une plus grande clarté. Découvrez ses propos à travers les 8 liens suivants :

De Peuple Libre, le 17 décembre 2010

Jacques Vergès (avocat français) : “En Côte d’Ivoire l’Occident appuie un candidat, c’est une erreur”

Publié le vendredi 17 décembre 2010 (Source Abidjan.net)

Dans une interview accordée au quotidien Burkinabé “Le Pays”, le célèbre avocat français Jacques Vergès prend position dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et sur la justice internationale. Extrait!!!

Quelle lecture faites-vous de la situation en Côte d’Ivoire ?
Jacques Vergès : mon avis, les Occidentaux ont poussé à faire des élections en Côte d’Ivoire. On fait des élections pour confirmer un consensus. Il n’y a pas de consensus en Côte d’Ivoire. Il vaut mieux attendre 12 ans que d’arriver à la situation actuelle. D’autre part, l’Occident appui un candidat. Je pense que c’est une erreur. Ce candidat apparaît comme un candidat de l’étranger.
Pour vous, le candidat auquel vous faites allusion n’a pas gagné les élections ?
J. V. : Je n’en sais rien. Même s’il a gagné… Je n’habite pas la Côte d’Ivoire, je ne connais pas exactement la Côte d’Ivoire. Je ne peux pas, comme les Occidentaux, rester à l’étranger et dire que c’est comme ci ou comme cela.
Quelle appréciation faites-vous de la justice internationale ?
J.V. : Je préfère parler plutôt d’injustice internationale. Vous savez, les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques.

Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice qu’ils interviennent. Quelle est cette justice ? J’ai travaillé pour le tribunal de la Yougoslavie et pour celui du Cambodge. Les magistrats appliquent des règles, mais eux n’ont pas de règles. Ils font leurs règles eux-mêmes.

Au Burkina ou en France, un juge dit que telle personne est gardée à vue 30 jours. La loi dit que c’est le délai maximum. Mais le juge dit que je veux le garder plus longtemps. La loi est faite par le Parlement et non pas par le juge. Dans le cas de Milosevic (ndlr, il était un de ses clients) au tribunal pour la Yougoslavie, on a changé la loi 22 fois. Ils violent le principe de Montesquieu. C’est la première chose. Au Cambodge, le tribunal vient de décider de faire appel à des donateurs privés.

Quand un homme riche vous donne de l’argent, ce n’est pas pour rien. Vous vous vendez. Quand vous acceptez l’argent de n’importe qui, vous faites n’importe quoi. Je prends l’exemple du tribunal pour le Liban. Il y a 4 ans, les commanditaires de ce tribunal ont dit qu’il faut mettre en cause les Syriens. On a arrêté 4 Généraux réputés pro-Syriens. Il n’y avait rien contre eux. Les commanditaires ont dit ensuite que les Syriens ne les intéressaient plus, mais cette fois c’est le Hezbollah. On a libéré les captifs et on a essayé de mettre en cause le Hezbollah. Un tribunal est responsable devant l’opinion. On a fait le procès de Milosevic sans un Serbe dans le tribunal. On fait un procès au Cambodge où le chef du gouvernement dit qu’il ne veut pas qu’on accuse d’autres personnes, autrement il y aura la guerre civile. Le procureur qui est Canadien dit qu’il a le droit d’avoir une opinion. Les magistrats de la Cour internationale sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb.

La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent. Il y a le cas de Béchir au Soudan. Je pense que les pays africains ont raison de ne pas appliquer le mandat international. L’Afrique n’est plus sous tutelle. Les Américains accepteront-ils qu’un pays africain juge Georges Bush pour sa guerre d’agression contre l’Irak ?

jeudi 16 décembre 2010

Le PDG veut son remaniement

La direction du Parti démocratique gabonais (PDG) presse Ali Bongo Ondimba de remanier rapidement son gouvernement.

Dans sa ligne de mire : les élections législatives, initialement prévues en décembre 2011 et qui pourraient être avancées au mois de juillet ou d’août de cette même année. Reste à savoir si, dans cette perspective, le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, en froid avec certains ministres et avec François Engongah Owono, le secrétaire général de la présidence, sera maintenu à son poste. Et si le Rassemblement pour le Gabon (RPG), de Paul Mba Abessole, membre de la majorité présidentielle mais qui s’estime mal traité, entrera au gouvernement.

Source : Jeune Afrique, le 21 novmbre 2010

Vers un remaniement d'ouverture ?

À l’approche des législatives, tout est possible. Les jeux d'alliance peuvent-ils provoquer un remaniement gouvernemental d'ouverture en direction du chef de l'UPG ou ses proches ?

Ali Bongo Ondimba l’avait promis : lui élu, il n’y aurait plus de marchandages entre pouvoir et opposition pour les postes au gouvernement. Il voulait bousculer les usages naguère en vigueur sous la présidence de son père ; le voilà rattrapé par le principe de réalité. Le président du Gabon n’est pas loin de céder à ceux qui, à l’instar de l’Élysée, le pressent d’admettre l’opposition au sein du gouvernement. Le 27 septembre donc, le chef de l’État a profité d’un court séjour à Paris pour rencontrer l’opposant Pierre Mamboundou, 64 ans, qui luttait alors contre la maladie à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce. Si rien n’a filtré de ce tête-à-tête, les Gabonais pressentent néanmoins que de grands bouleversements pourraient survenir.

Le loup dans la bergerie

De retour à Libreville le 21 novembre, Mamboundou, qui aime à cultiver le mystère, a confirmé à demi-mot ce qui se trame depuis des semaines : « Pour tout ce qui va se passer à partir de maintenant, j’espère avoir le soutien de tous les Gabonais et particulièrement des militants de l’UPG [Union du peuple gabonais, son parti, NDLR] et de l’ACR [Alliance pour le changement et la restauration, coalition de partis qui a soutenu sa candidature à la présidentielle]. Et je pense que dans quelques jours nous serons fixés sur tout ce qui s’est passé avant que je ne sois à Paris et après mon retour dans notre pays », a-t-il poursuivi, énigmatique.

Ainsi donc, le scénario de l’entrée de l’UPG au gouvernement n’est pas encore entièrement écrit. Au bout de plusieurs décennies d’opposition frontale, ce serait une grande première mais, paradoxalement, pas une surprise. Un premier pas a été fait le 17 novembre 2009 avec la nomination de l’ancien porte-parole du parti Jean Félix Mouloungui comme ministre des PME au sein du gouvernement de Paul Biyoghé Mba.

La vraie nouveauté serait que Mamboundou obtienne la primature, qu’il a toujours convoitée. Ce serait la fin de la répartition « géopolitique », en vigueur depuis quatre décennies, qui réservait ce poste à un Fang de la région de l’Estuaire. « Pour le parti au pouvoir, c’est moins significatif que de faire entrer le loup Mamboundou dans la bergerie de la majorité présidentielle », relativise un homme politique.

L’exercice, il est vrai, est compliqué pour le président. Il doit rassurer les caciques de son parti, qui craignent d’être les grands perdants d’une recomposition de leur famille politique. D’autant que trop de questions restent sans réponse. Qu’adviendrait-il en effet des ténors du Parti démocratique gabonais (PDG) dans une nouvelle nomenclature qui intégrerait Mamboundou en chef du gouvernement ? Et dans cette hypothèse, comment justifier que les quatre premières personnalités de l’État seraient toutes issues du Grand Sud (c’est déjà le cas du président de la République, du président de l’Assemblée nationale et du président du Sénat) ?

Torpiller les coalitions

À moins qu’Ali Bongo Ondimba ne parvienne à obtenir à moindres frais un ralliement de l’opposant, en lui offrant le fauteuil toujours vacant de vice-président de la République. Même s’il est probable que le fier et altier Mamboundou voudra négocier un élargissement du périmètre de ses attributions…

Manifestement, dans la perspective des législatives de 2011, le président veut torpiller les deux blocs qui menacent la majorité au Parlement, à savoir la coalition constituée autour de l’Union nationale et celle de l’ACR cornaquée par l’UPG.

Cependant, s’il entre au gouvernement, l’ancien maire de Ndendé sait d’avance à quels anathèmes l’expose ce changement de cap. S’il peut sortir indemne des turbulences au sein de son parti, où son leadership est incontesté, le risque est grand de voir imploser la coalition qu’il dirige.

Source : Jeune Afrique                      Date : 15/12/2010                  Auteur:  Georges Dougueli

Gabon : Les législatives après la CAN2012 ?

Prévues en principe pour la fin de l’année 2011, les élections législatives seront probablement reportées. Elles seront organisées après le déroulement de la Coupe d’Afrique des nations que le Gabon et la Guinée Equatoriale organisent conjointement du 21 janvier au 12 février 2012.

Tenir les délais, anticiper ou reporter les législatives de l’année prochaine. Chacune de ces options a été soupesée par le pouvoir, en fonction des contingences réelles pour mesurer ses chances de reconduire au Palais Léon Mba une confortable majorité.

La 12e législature qui ira de 2012 à 2017 est un enjeu crucial pour le pouvoir. Pour espérer préparer dans les meilleures conditions la présidentielle de 2017, le nouvel exécutif a besoin d’une confortable majorité à l’Assemblée, des députés élus sur la base du projet politique du président de la République et acquis à sa cause. Bien qu’elle ait une assise nationale, la plateforme politique formée autour du Parti démocratique gabonais, le PDG, n’est pas certaine de faire le score de 2005, avec plus de 90 élus.

Le contexte politique est différent, les clivages internes nés de la dernière présidentielle sont peut être moins vivaces mais bien présents. Par ailleurs, les effets collatéraux de la vague de réformes mises en route depuis le 16 octobre 2009 s’amplifient. A ces contingences se sont ajoutés les aléas d’une météo politique très chargée.

En effet, les révélations faites par «une certaine France» sur le scrutin présidentielle du 30 août 2009, la résurgence de l’affaire des biens mal acquis, les atermoiements sur la biométrie qui risquent de raviver les tensions entre pouvoir et opposition ; autant d’éléments qui militent pour le report des législatives après la CAN. C’est vrai que la proximité des dates de ces deux événements, suggérait soit une anticipation, soit un report de ce scrutin.

La seconde option est favorable pour le pouvoir, au regard de la conjoncture à la fois interne et externe. Ce report permettra au gouvernement de capitaliser les acquis de la CAN pour la campagne, tout en espérant la fin de la saison de «révélations» et la digestion du «pacte PDG-UPG» par certains cadres et militants de ces deux formations politiques hostiles à ce rapprochement. Mais après la CAN, c’est 2012 ou 2013 ? La conjoncture décidera.

Publié le 13-12-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco  

lundi 6 décembre 2010

Burkina-Faso : Compaoré réélu avec des cartes d’électeurs illégales

Le président sortant Blaise Compaoré, candidat à sa propre succession, a été déclaré, jeudi soir, vainqueur de l’élection présidentielle du 21 novembre par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Selon les résultats provisoires, Blaise Compaoré recueille 1. 358.941 de voix, soit 80,21% des suffrages exprimés, devançant Hama Arba Diallo (138.666 voix, soit 8,18 %), classé deuxième au terme de cette élection.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le chef de file de l’opposition, qui était arrivé en 2e position en 2005 avec près de 5% des suffrages, arrive 3e position avec 6,34% des suffrages, tandis que Boukary Kaboré dit "Le Lion du Boulkiemdé" est classé 4e avec 2,30% des suffrages.

Le candidat indépendant Maxime Kaboré arrive en 5e position avec 1,47%, Emile Paré obtient pour sa part 0,85% et François O. Kaboré, l’héritier du Pr Joseph Ki-Zerbo est classé 6e avec 0,64%.

Conformément à l’article 98 du Code électoral, les candidats disposent de 48 heures pour se pourvoir auprès du Conseil constitutionnel qui doit valider les résultats provisoires proclamés par la CENI.

Ces résultats ont été proclamés alors que le juge administratif, dans sa décision annoncée jeudi, a déclaré les cartes d’électeurs illégales.

Quatre candidats, à savoir Sankara, Diallo, Boukary Kaboré, François Kaboré avaient dénoncé mardi des irrégularités sur les cartes d’électeurs et rejeté les résultats provisoires tout en demandant la démission du président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba et la reprise de l’élection présidentielle.
Publié le 26-11-2010    Source : Africatime.com      Auteur : Afriscoop.com

jeudi 2 décembre 2010

"Françafrique", documentaire choc sur 50 ans de politique occulte

par Grégoire LEMARCHAND










Valises de billets, barbouzeries ou coups d'Etat: le documentaire "Françafrique" (France 2) frappe fort pour décrire la politique occulte de la France depuis 50 ans en Afrique, où, selon de nombreux témoins interrogés, tout était permis afin que la source de pétrole ne se tarisse pas.

En deux épisodes de 80 minutes (sortie en DVD anticipée le 2 décembre), le réalisateur Patrick Benquet, conseillé par Antoine Glaser journaliste spécialiste de l'Afrique, démonte les rouages du système "Françafrique", mis sur pied par Jacques Foccart juste après l'indépendance des colonies d'Afrique noire en 1960, à la demande du général de Gaulle.

Objectif: contrôler les dirigeants de ces pays, riches de matières premières vitales pour la France, en tout premier lieu le pétrole. Et en dehors de tout contrôle gouvernemental ou parlementaire, la raison d'Etat a justifié tous les coups, même les plus tordus.

"J'ai voulu montrer que de de Gaulle à Sarkozy, il y a une continuité, explique à l'AFP Patrick Benquet. Les gens connaissent un certain nombre de choses - le Biafra, les diamants de Bokassa, Bob Denard, l'affaire Elf... - mais ne font pas le lien. Tout cela s'inscrit pourtant dans une cohérence".

Le documentaire donne la parole à des témoins clés. "Certains n'avaient jamais parlé et d'autres n'avaient jamais parlé comme ça", souligne le réalisateur.

Maurice Delaunay, ex-ambassadeur au Gabon, décédé depuis, décrit ainsi sans retenue les manoeuvres qui l'ont conduit à favoriser l'accession au pouvoir d'Omar Bongo ou, plus tard, la protection qu'il apporta au mercenaire Bob Denard après une tentative de coup d'Etat manqué au Bénin.

Albin Chalandon, PDG de Elf de 1977 à 1983, n'a pas davantage de scrupules à raconter comment il "arrosait" généreusement le financement des campagnes électorales des grands partis grâce aux énormes revenus générés par le pétrole africain.

"Pour les législatives de 1978 et les présidentielles de 1981, dit-il, cela fait 7 millions de francs, partagés à égalité au nom du principe d'impartialité d'une entreprise publique entre la gauche et la droite".

Des pratiques qui ont perduré, assure ensuite Loïk Le Floch-Prigent, lui aussi président d'Elf (1989-1993), qui explique de surcroît qu'il a financé des guerres en Angola et au Congo Brazzaville afin de favoriser les desseins de sa compagnie!

Le film montre également comment le rapport de force s'est inversé: après avoir été faits et défaits par la France, les dirigeants africains ont pris le dessus. Ils font notamment jouer la concurrence avec Américains et Chinois pour l'exploitation des matières premières.

"L'Afrique, ce n'est pas la tasse de thé de Sarkozy, explique Patrick Benquet. Mais il doit effectuer des allers-retours afin de jouer les "VRP" pour Bolloré, Bouygues ou Areva".

Plus frappant encore, l'avocat Robert Bourgi, présenté comme le conseiller officieux de Nicolas Sarkozy pour l'Afrique, ne fait pas mystère de l'influence qu'a eu Omar Bongo, disparu en 2009, sur la politique intérieure française.

"En 2002, au lendemain de la victoire de M. Chirac, raconte-t-il, avant que ne soit constitué le gouvernement, le président Chirac a dit: "Il serait bon, Robert, que vous présentiez au président Bongo les hommes de l'avenir". On s'est retrouvé dans l'appartement de Bongo (à Paris, NDLR), il y avait François Fillon, Jean-François Copé, Pierre Bédier".

"Il les a interrogés (...), à la fin de l'entretien, il a pris son papier à lettres et couché les noms des élus. Il a dit: "Tu portes ça à Jacques". Il y avait sept noms et parmi les sept, cinq sont devenus ministres du gouvernement Raffarin". "Ca vous choque?", lui rétorque le réalisateur. "Non, ça m'amuse", répond Robert Bourgi en riant.

Source AFP, le 01 décembre 2010

Gabon : Vidéos subversives sur Internet

Après une vidéo sur Internet dévoilant l’intronisation d’Ali Bongo comme Grand maître de la grande loge du Gabon, puis d’autres portant également sur la maçonnerie gabonaise et sur les secrets de fin de règne d’Omar Bongo, voici que la bande annonce, en circulation sur Internet, du documentaire "Francafrique – 50 années sous le sceau du secret", laisse entendre de la bouche de personnalités françaises que la présidentielle d’août 2009 était truquée. Rétrospective de ce qui pourrait passer pour un lynchage médiatique.

Intitulé "Gabon, un pays bien Maçonné" (1) une vidéo circule depuis quelques semaines sur le Net qui montre l’intronisation du président Ali Bongo Ondimba comme Grand maître de la grande loge du Gabon. Ali Bongo Ondimba, qui porte un tablier blanc, y est montré en train de jurer : «Je ferais tout ce qui est de mon pouvoir pour servir les intérêts de la franc-maçonnerie régulière en général, et de cette grande loge en particulier. » On y voit, entre autres, Jean-Charles Foellner, ancien grand maître de la Grande loge nationale française (GLNF) et François Stifani, actuel grand maître du GNLF.

Cette vidéo est un enregistrement de la cérémonie qui a eu lieu à Libreville le 31 octobre 2009, un peu avant qu’Ali Bongo n’ouvre, le 4 novembre de la même année, la conférence mondiale de la «Franc-maçonnerie régulière».

On se demande comment une organisation ésotérique réputée pour sa discrétion et son exigence du secret des activités en loge, a-t-elle laissé cette vidéo s’échapper et se vulgariser. A moins qu’il ne s’agisse d’un sabotage ou d’une "traitrise" révélatrice «d’une banalisation de la nouvelle posture d’Ali Bongo Ondimba mais surtout d’un désaveu au nouveau grand maître», ainsi que le pense le bloggeur gabonais Télesphore Obame Ngomo. Après avoir consulté «de nombreux forums ou blogs maçonniques», celui-ci affirme que «Nombreux sont les frères de la Grande Loge Nationale de France, en guerre ouverte avec François Stifani, proche du président de la République gabonaise, qui appellent au départ de ce dernier ainsi que celui d’Ali Bongo Ondimba. »

Deux autres vidéos échappées des loges sont venues compléter cette sitcom maçonnique. Dans l’une de celles-ci, on voit des franc-maçon gabonais dans une loge chantant en chœur "La Concorde", l’hymne national du Gabon. Ce qui a pour effet de soulever des questions sur la laïcité de l’Etat gabonais ou sur l’amalgame entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Un internaute gabonais n’a pas hésité à s’écrier en plein cybercafé au Centre culturel français Saint-Exupéry de Libreville : «Est-ce qu’on peut chanter l’hymne national dans un temple Bwiti ? Est-ce qu’il serait normal de jouer l’hymne national dans une église ? On veut envoûter le pays ou quoi ?»

Avant cette série maçonnique, les internautes gabonais ont eu droit à la résurgence sur le web d’une autre vidéo intitulée "Sarkozy & Ali Ben Bongo les magouilles annoncées" (2), tournée en juin 2009. Utilisant des images d’archives, celle-ci a été montée pour démontrer que contrairement à ce qu’il affirmait en public, Omar Bongo avait bel et bien fait le choix de son fils Ali Bongo pour lui succéder à la tête du Gabon. Le texte qui accompagne la vidéo sur Dailymotion est explicite :

«Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2008, Omar Bongo […] est interné d'urgence à l'hôpital militaire de Libreville. Quelques semaines plus tard (17 novembre 2008), son fils, Ali Ben Bongo, ministre de la défense, et prétendu "successeur" du président du Gabon, est, sur "instructions" du doyen des chefs d’Etat africains, invité à Paris à s'entretenir avec le président français Nicolas Sarkozy, sur d’éventuelles questions liées aux accords (secrets) de défense entre le Gabon et la France. Cet épisode nous rappelle une certaine période de février à novembre 1967, où Jacques Foccart, l'homme de main des réseaux françafricains de Charles De Gaulle, premier président de la Ve République française, préparait le jeune Albert Bernard Bongo, à la succession du président Léon Mba, tombé longuement malade. » On comprend une fois encore que la Françafrique n’en a cure de la démocratie tant invoquée dans les discours officiels.

Depuis un peu plus d’une semaine, le buzz sur la toile gabonaise est le film "Françafrique – 50 années sous le sceau du secret" réalisé par le français Patrick Benquet avec l’appui journalistique de l’ancien rédacteur-en-chef de La lettre du continent, Antoine Glaser. D’une durée de 4 mn, la bande annonce (3) de ce film est «forwardée» de mail en mail, se retrouve sur la plupart des forums fréquentés par les Gabonais et circule à Libreville à travers les téléphones portables par Bluetooth interposé.

Si le film explique les mécanismes de la Françafrique, ce qui est délétère pour le Gabon est le fait que des personnalités françaises d’importance et qui devraient être contraintes aux règles diplomatiques, au secret et à la raison d’Etat, en viennent à soutenir que Ali Bongo n’aurait pas remporté la présidentielle du 30 août 2009. Il en est ainsi de l’ancien chef des services secrets du Gabon, de l’ancien ambassadeur de France au Gabon Maurice Delaunay, de l’ancien "Monsieur Afrique" de Jacques Chirac à l'Elysée qui va jusqu’à avancer des chiffres. Tous affirment, à quelque chose près, que la présidentielle anticipée d’août 2009 a été truquée.

Mais que fait donc la France ? Le film de Patrick Benquet sera diffusé à partir du 9 décembre prochain sur France 2, chaine publique presque sous contrôle de l'Etat français. Les Gabonais, notamment les internautes qui assistent à cette succession de "divulgations", ne manquent pas de s’interroger : «A quoi cela rime-t-il ? Y a-t-il un manipulateur derrière cette campagne médiatique ? Au quel cas, que vise-t-il ? S’agit-il tout simplement d’une conjonction hasardeuse de faits ? Pourquoi maintenant ?»

(1)Le Gabon, un pays bien maçonné
http://www.dailymotion.com/video/xfks40_le-gabon-un-pays-bien-maconne-intronisation-d-ali-bongo_news

(2) Sarkozy & Ali Ben Bongo les magouilles annoncées
http://www.dailymotion.com/video/x9locd_sarkozy-ali-ben-bongo-les-magouille_news

(3) Françafrique - Extrait 1
http://www.youtube.com/watch?v=TkDkMFEQnZs

Source  : Gaboneco, le 02 décembre 2010

vendredi 26 novembre 2010

GABON-POLITIQUE : Pierre Mamboundou, New Look

Le président de l’Union du Peuple Gabonais est d’aplomb, six  mois après son évacuation en France pour des raisons de santé. Une annonce faite à son retour sur Libreville le dimanche 20 Novembre 2010. Pierre Mamboundou n’a pas manqué de remercier l’Etat français pour avoir pris en charge les frais liés à son hospitalisation, idem pour le gouvernement gabonais, pour n’avoir ménagé des efforts, dans la volonté de s’enquérir quotidiennement de son état de santé, fragile au moment de son évacuation à Paris. ‘’Pierro’’ n’a pas caché sa reconnaissance, pour l’accueil jugée exceptionnel que lui a réservé en France le président Nicolas Sarkozy, et pour la haute attention  du président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui a tenu personnellement  lors d’un déplacement dans la capitale française, de notamment échanger à ce propos avec pierre Mamboundou, se refusant à se contenter des informations qui lui étaient régulièrement faites par les autorités françaises, selon le leader de l’UPG.

« C’est dire que les choses ne seront plus les mêmes et j’espère que le peuple, les militants de mon parti, l’UPG, et ceux des partis amis de l’alliance pour le changement et la restauration, me suivront dans ma nouvelle approche » a déclaré en substance le leader de l’UPG, qui affirmait dévoiler plus tard la profondeur de sa pensée.

Dans ce clair-obscur de renouveau, des questionnements nés de la récente rencontre de Paris avec le président Ali Bongo Ondimba, continuent d’alimenter les conversations autour d’un supposé rapprochement entre les deux hommes. En cas de désormais proximité politique officielle, la nouvelle donne aurait pour entre autres conséquences, de mettre un terme à la bataille de la conquête du pouvoir par Pierre Mamboundou, avec pour bases arrières l’arène de l’opposition.

Tout compromis politique passé avec Ali Bongo Ondimba, ferait de fait entrer Pierre Mamboundou dans la majorité présidentielle, après plus de vingt ans passés dans l’opposition, dont il est d’ailleurs le leader au regard des résultats de la présidentielle du 30 août 2009, à l’issue de laquelle il est sorti deuxième.

Trêve de supputations et spéculations pour le moment, puisque la conférence de presse qu’animera dans les prochains jours Pierre Mamboundou, nous fixera définitivement sur sa  nouvelle approche politique. Il reviendra ensuite à tous et a chacun d’en tirer les enseignements.

Difficile de passer sous silence l’accueil triomphale qu’a reçu Pierre Mamboundou lors de son retour au bercail, malgré la pluie qui s’abattait sur Libreville.

Source : www.mazleck.info, le 22 novembre 2010.

mardi 23 novembre 2010

Gabon : Le come-back de Mamboundou

Après six mois hors du pays, l’opposant historique Pierre Mamboundou est rentré le 21 novembre au Gabon, où il a été accueilli par une marée rouge de sympathisants à l’aéroport de Libreville.

L’opposant historique et leader de l’Union du peuple gabonais (UPG) est rentré de France le 21 novembre où il a séjourné pendant 6 mois pour des raisons de santé. Il a été accueilli à Libreville par ses sympathisants et certains leaders de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR).

« J’ai été reçu de manière exceptionnelle. Je suis parti pour des raisons de santé. D’aucuns m’avaient dit mort et, ça été amplifié. Mais, la science a eu raison des rumeurs. Je voudrais remercier tout le peuple gabonais qui a eu une très grande compassion pour moi. Je voudrais aussi dire que le peuple français, le gouvernement français, s’est occupé de tous les soins. Je voudrais être reconnaissant au Président Sarkozy qui, lorsqu’il est venu ici, m’a demandé, au cours d’un tête à tête, de venir me faire soigner à Paris. J’ai été interné à l’hôpital du Val de Grâce. Ils se sont occupés de moi et tout c’est bien passé.», a déclaré Pierre Mamboundou en conférence de presse.

«Je voudrais aussi dire que le président de la République gabonaise, s’est inquiété de ma santé. Il était régulièrement informé par les autorités françaises de l’évolution de ma santé. Donc, je sais gré à toutes ses autorités gabonaises et françaises pour m’avoir remis d’aplomb et je suis prêt pour la bataille. Pour tout ce qui va se passer à partir de maintenant, j’espère avoir le soutien de tous les Gabonais et particulièrement des militants de l’UPG et de l’ACR. Evidemment, rien ne peut se faire sans le soutien de la population. Et, je pense que dans quelques jours, nous serons fixés sur tous ce qui s’est passé avant que je ne sois à Paris et après que je sois revenu dans notre pays», a-t-il poursuivi.

Toutefois, le président de l’UPG ne s’est pas prononcé sur sa rencontre à Paris avec le président Ali Bongo. Une rencontre qui avait suscité l’étonnement de l’opposition face à ce qu’elle qualifiait de curieuse proximité, qui disait-elle, «est tout sauf neutre». «Aujourd’hui ce sont des retrouvailles et je pense que le moment n’est pas encore venu de faire le point de tous ce que j’ai fait à Paris, aussi bien à Bruxelles. La presse sera informée mais, souffrez qu’aujourd’hui, ce ne soit que la fête», a simplement indiqué Pierre Mamboundou.

Publié le 22-11-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco

vendredi 19 novembre 2010

Gabon : Retour de Pierre Mamboundou au bercail


 LIBREVILLE (AGP) - Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-opposition), Pierre Mamboundou, regagne Libreville dimanche prochain, au terme d’un séjour médical plus de six mois en France.

Selon une source proche de l’UPG, M. Mamboundou est attendu à 17h00 (16h00 GMT) à l’aéroport international Léon Mba. Peu après son arrivée, il se rendra au siège du parti pour une conférence de presse.
En septembre dernier, le leader de l’UPG s’est entretenu avec le président Ali Bongo Ondimba à Paris (France). Cette première rencontre entre le chef de l’Etat gabonais et M. Mamboundou, depuis l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, remportée par Ali Bongo Ondimba, a suscité un débat houleux au sein de la classe politique gabonaise.

Des partis de l’opposition ont accusé M. Mamboundou, arrivé en seconde position derrière le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir), lors de la présidentielle anticipée, d’avoir fait allégeance au nouveau pouvoir incarné par le président Ali Bongo Ondimba. D’autant que le leader de l’UPG avait revendiqué la victoire à la présidentielle, tout comme l’ancien ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, classé 3ème derrière M. Mamboundou. M. Mba Obame a rejoint l’opposition après son échec à la présidentielle. Il est actuellement le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN, opposition), dernière née des formations politiques gabonaises, dont l’ossature est constitué d’anciens barons du régime du défunt président Omar Bongo Ondimba.

Auteur : IM/LM                                 Sources : AGP                       Publié le 2010-11-17 à  14:13:44

Justice : Feu vert pour l’enquête sur les «biens mal acquis»

La Cour de cassation a autorisé ce 9 novembre la justice française à enquêter sur les conditions d'acquisition en France du patrimoine de trois chefs d'Etat africains, dans l'affaire dite des «biens mal acquis».

Un juge français aura-t-il le droit d'enquêter sur l'affaire des «biens mal acquis» ? Oui, car la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, a annoncé ce 9 novembre que la justice pouvait continuer à enquêter sur les patrimoines français des présidents du Congo-Brazzaville, du Gabon et de Guinée équatoriale.

Le dossier concerne le patrimoine immobilier de 160 millions d’euros en France des présidents Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatorial), le défunt chef de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, et certains de leurs proches. Selon certaines sources, la famille Bongo Ondimba possèderait à elle seule une trentaine de luxueux appartements ou maisons

Cette décision est l'aboutissement d'un long cheminement judiciaire. A l'origine, il y a cette plainte déposée en mars 2007 par l'ONG Transparence International. L’ONG souhaite alors que la justice enquête sur les biens acquis en France par ces trois chefs d'Etat.

A l'issue d'une première enquête, le parquet a choisi de classer le dossier. L'ONG a alors contourné cette décision en déposant une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, ce qui permet de saisir directement un juge d'instruction. En mai 2009, le pôle financier de Paris autorise l'ouverture d'une enquête. Mais le parquet fait appel, arguant que le plaignant n'est pas la victime et qu'il ne peut agir juridiquement.

Maître Olivier Pardo, avocat du président de la Guinée-Equatoriale, a affirmé que rien dans le dossier ne permettait d'incriminer son client et que «ce sera confirmé» pendant l'instruction. «Il ne faut pas prendre les chefs d'Etat africains pour des gens sans foi ni loi», a-t-il martelé. L'enquête pourrait être riche d'enseignement car la police française a déjà mis au jour des choses surprenantes. Ainsi un fils d'un de ces chefs d'Etat disposerait de huit comptes bancaires bien fournis. Un autre aurait acheté une quinzaine de Ferrari et autres Aston Martin et ce n'est que le début de l'inventaire.

Publié le 09-11-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco

Gabon : La mise en garde du PDG sur les «biens mal acquis»

La Cour de cassation française a autorisé le 9 novembre la justice à enquêter sur les conditions d'acquisition en France du patrimoine de trois chefs d'Etat africains, dans l'affaire des «biens mal acquis». Le dossier concerne le patrimoine immobilier des présidents Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatorial), le défunt chef de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba. Dans le communiqué ci-dessous, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) met notamment en garde la Cour française contre les conséquences qui découleraient de cette décision.

Communiqué du Parti Démocratique Gabonais

En date du 9 novembre 2010, la Cour de cassation française a rendu une décision annulant un arrêt de la cour d’appel de Paris rendu en mai 2009 et ayant conclu au rejet de la demande de l’organisation Transparency International dont la Cour d’appel avait estimé, à juste titre, qu’elle n’avait aucun intérêt juridique pour agir en la matière.

Cette décision, d’une rare gravité, ne saurait laisser sans réaction tous ceux qui sont attachés au principe d’une société internationale organisée sur la base du respect du droit international et de la souveraineté des Etats.

En effet, en décidant que les activistes français de Transparency International, dont les desseins cachés et donneurs d’ordre sont connus, avaient un intérêt à agir au motif que les faits «seraient de nature à causer à l’association un préjudice direct et personnel en raison de sa mission spécifique de lutte contre la corruption», la Cour de cassation française s’est d’abord ridiculisée aux yeux de ceux qui voyaient un temple du droit tout en se fourvoyant.

Cette juridiction a de surcroît créé un précédent extrêmement fâcheux, source d’insécurité juridique internationale et de tensions diplomatiques en s’inscrivant contre toutes les règles établies en droit international et contre la Cour Internationale de Justice qui, en 2002, a eu à condamner la Belgique pour avoir violé l’immunité de juridiction d’un dirigeant de l’Etat congolais.

La Cour de cassation s’est, en effet, totalement ridiculisée en se fondant sur des arguments aussi saugrenus. Car, à partir de là, tout le monde peut avoir un intérêt à agir contre n’importe qui, n’importe quand et n’importe où.

C’est le lieu de rappeler que les décisions de justice sont rendues en France «au nom du peuple français». Or, au nom de quoi le «peuple français», serait-il légitime pour juger de faits qui ne le concernent en rien ?

Quel peuple d’Afrique a fait du juge français et Transparency le gardien de ses intérêts ou de ses droits ?

En s’arrogeant ainsi, au nom d’une prétendue compétence universelle à géométrie variable, le droit d’engager des poursuites pour des faits relevant d’autres Etats, les juges français ont cédé à un penchant courant chez tous ceux qui, en Occident n’ont rien appris de l’Histoire.

Ces magistrats français, arrière-garde nostalgique d’un temps révolu, ne croient pas au droit international qu’ils foulent aux pieds, mais en la loi du plus fort et à la supériorité affirmée d’une civilisation au nom de laquelle, pourtant, les pires crimes ont été commis et sont toujours restés impunis au mépris du droit des peuples opprimés et spoliés par leurs congénères.

Au regard de ce qui précède, le Parti Démocratique Gabonais, dénonce avec la plus vive énergie cette décision et se réserve le droit de lancer toute action visant à en assurer l’échec. Le Part Démocratique Gabonais engage, enfin, les auteurs de cette décision à en assumer, le moment venu, toutes les conséquences.
 
Publié le 11-11-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco 

Gabon : Grand meeting de l’opposition à Rio le 20 novembre

La Coalition des Partis Politiques pour l'Alternance (CPPA) et l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), les deux grands regroupements politiques de l’opposition gabonaise, vont organiser un meeting commun le samedi 20 novembre sur la place de Rio à Libreville.

L’opposition gabonaise a décidé d’organiser un meeting le 20 novembre à Rio, à Libreville, l’une des places fortes de l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou. L’opposition l’a annoncé au cours d’une réunion tenue le 16 novembre au siège de l’Union nationale (UN, opposition), et qui regroupait la Coalition des Partis Politiques pour l'Alternance (CPPA) et l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR).

Ce meeting sera suivi d’une marche pacifique jusqu’au ministère de l’Intérieur que l’opposition demande de faire encadrer par les forces de l’ordre, comme d’usage. Des sources indiquent cependant que l’itinéraire de la marche pourrait changer et se terminer au rond-point de la Démocratie.

Les organisateurs du meeting ont adressé le 16 novembre une lettre au ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, en vue de solliciter l’occupation du carrefour Rio pour le meeting le samedi 20 novembre dont le début est prévu pour 11 heures.

Le CPPA regroupe les formations et associations politiques suivantes le Congrès pour la démocratie et la Justice (CDJ), le Mouvement de redressement national - tendance unioniste (Morena Unioniste), le Forum africain pour la reconstruction (FAR), le Parti gabonais du progrès (PGP), le Mouvement de Redressement National (MORENA) et l’Union nationale (UN). Pour sa part, l’ACR compte l'Union du peuple gabonais (UPG), l'Alliance nationale de Bâtisseurs (ANB), l'Union pour la nouvelle République (UPNR), le Rassemblement national pour les bûcherons (RNB) et le Parti socialiste gabonais (PSG).

Publié le 17-11-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco

Gabon : Le Prix de l’Intégrité à Grégory Ngbwa Mintsa

Grégory Ngbwa Mintsa a reçu le 12 novembre à Bangkok (Thaïlande) le Prix de l’Intégrité 2009-2010. Le Gabonais est primé par l’ONG Transparence International pour «son courage et sa détermination dans l’affaire des biens mal acquis».

A l’occasion de la 14e International Anti-corruption Conference (IAAC) à Bangkok, en Thaïlande, Grégory Ngbwa Mintsa a reçu le Prix de l’Intégrité 2009-2010 de l’ONG Transparence International. Attoyage Prema Jayantha (Sri Lanka) et Sergei Magnitsky (Russie) sont également les lauréats de ce prix. «Nous n’avons pas eu à délibérer longtemps sur le choix de Grégory. Sa candidature s’imposait d’elle-même. Le seul fait de sa constitution de partie civile dans la Plainte Bien Mal Acquis est un acte de courage unique et inédit, qui en fait un personnage historique», a affirmé un membre du jury.

«Cette semaine, la Cour de Cassation a jugé recevable la plainte Bien Mal Acquis. Cette décision constitue une victoire historique. Outre qu’elle affirme la volonté d’indépendance de la justice française vis-à-vis des pouvoirs politiques et des puissances d’argent, elle préfigure également la fin de l’impunité du crime patrimonicide, appropriation du patrimoine public par des individus ou des groupes d’individus. Le fait patrimonicide est bel et bien un crime», a indiqué Ngbwa Mintsa.

«Si je suis ici, aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que nous partageons une philosophie. Si je suis ici aujourd’hui, c’est, et je ne vous en remercierai jamais assez, parce que j’ai joui de la solidarité active de la communauté ici présente et de bien d’autres organisations.
C’est pourquoi, confiant dans votre détermination, je vous invite à mobiliser toutes nos énergies pour que le crime patrimonicide soit reconnu par le droit international comme un crime contre l’humanité devant lequel il ne faut plus dérouler le tapis rouge», a conclu Ngbwa Mintsa.

Attotage Prema Jayantha, journaliste d’investigation, a consacré 20 ans de sa carrière à dévoiler les injustices dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Il a dénoncé la plus grande escroquerie d’Etat de son gouvernement qui a prélevé et détourné des taxes illégales d’un montant de 37 millions de dollars US. Le troisième lauréat, Sergei Magnitsky, est un avocat russe qui a défendu le fonds d’investissement russe Hermitage en témoignant contre des officiels de la Nomenklatura qui ont racketté Hermitage par le biais de taxes frauduleuses s’élevant à 230 millions de dollars. Depuis 2000, Transparence International décerne le Prix de l’Intégrité qui récompense trois individus ayant fait preuve de courage et de détermination dans leur combat contre la corruption.

Publié le 13-11-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco 

Gabon : Opération karcher dans la santé

Initiée en septembre par la l’Inspection générale de la santé (IGS), l’opération d’assainissement des établissements privés de santé à Libreville a livré ses résultats le 17 novembre. 30 cliniques illégales ont été fermées et 3 faux médecins écroués.

L’Inspection générale de la santé (IGS) a initié de septembre à novembre une campagne d’assainissement des structures privées de santé à Libreville. Au terme de cette opération dont les résultats ont été rendus le 17 novembre dans la capitale gabonaise, 30 cliniques illégales ont été fermées et 3 faux médecins écroués selon l’IGS. «Les faux médecins de nationalité étrangère ont été écroués à la maison d’arrêt de Libreville pour usurpation de titre, exerçant la médecine de manière illégale», a indiqué le l’inspecteur général de la Santé, Stéphane Iloko.

Selon lui, les cliniques ont été fermées pour non respect des normes autorisant l’exercice de la médecine au Gabon. Il s’agit de l’autorisation d’ouverture, la qualification du gérant et de son personnel, la qualité du plateau technique et de l’infrastructure. «Si vous ne remplissez pas ces quatre critères qui garantissent le bon suivi des malades, on ferme votre structure», a expliqué Stéphane Iloko.

Par ailleurs des amendes allant de 300 000 à 1,5 million de francs CFA ont été infligées aux cliniques dont les personnels outrepassaient les limites de leurs compétences. «Comment un infirmier peut-il exercer la tâche d’un généraliste et une sage-femme celle d’un médecin ? Chacun doit rester à sa place et faire ce pour quoi il a été formé», a déploré le patron de l’IGS, soulignant que l’opération d’assainissement se poursuivra le week-end prochain. «Il n’est pas question de faire la chasse aux cliniques et autres cabinets médicaux, mais de les emmener à s’améliorer en se conformant aux normes», a-t-il conclu. Une initiative louable qui mérite d’être étendue à l’intérieur du pays.

Publié le 18-11-2010    Source : Gabon Matin     Auteur : Gaboneco

vendredi 9 juillet 2010

L'Europe bannit le bois illégal

Le jeudi 08 juillet 2010

Le Parlement européen en a interdit, hier, l'importation ainsi que des produits transformés comme les meubles.

Pour prendre son déjeuner au soleil sur une table en bois exotique, il faudra désormais que ce dernier ait été importé légalement en Europe. Le Parlement européen a ainsi interdit, hier, le commerce illégal du bois afin de lutter contre sa déforestation et protéger le climat.
Jusqu'à la suspension de l'activité

Les importations de bois comme de produits dérivés (meubles, par exemple) sont concernées. Ces mesures devraient être mises en place d'ici à deux ans. Les principaux pays exportateurs visés sont le Brésil, l'Afrique centrale et la Russie. Ce sera donc aux importateurs de s'assurer de la légalité de leur marchandise et les fournisseurs devront indiquer à qui elle a été achetée et revendue.

D'ici à deux ans, toute importation illégale sera sanctionnée. Cependant, aucun montant minimal n'a été fixé et il revient aux États de prendre des mesures contre les contrevenants. La saisie des produits illégaux et la suspension immédiate de l'autorisation d'exercer une activité commerciale ont été également suggérées. Mais les états membres doivent encore valider le texte adopté par le Parlement européen.

Selon l'Onu, le volume de bois issu de récoltes illégales représenterait entre 350 et 650 millions de m3 par an, soit 20 à 40 % de la production mondiale de bois. En 2006, l'Union européenne aurait importé 30 millions de m3 de bois et de produit dérivés d'origine illégale, selon le WWF.

L'Union européenne emboîte ainsi le pas des États-Unis, qui ont voté une loi similaire, en 2008.

Source: www.ouest-france.fr

mercredi 7 juillet 2010

Sydia Touré : « Le second tour du 18 juillet devra être reporté » - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

Sydia Touré : « Le second tour du 18 juillet devra être reporté » - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

Règlement de comptes entre Kouchner et un ex-diplomate

Par Constance JAMET, le 06/07/10

L'ex représentant de la France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin, accuse Claude Guéant et les lobbys de tenir les rênes de la politique africaine de la France. Niant être marginalisé, Kouchner déplore des propos nourris par la «haine».


Evénement rarissime, la diplomatie française expose ses rancœurs sur la place publique. Bernard Kouchner et l'écrivain Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur au Sénégal, se livrent depuis le début du mois à un règlement de comptes via interviews interposées. Le lauréat du prix Goncourt a ouvert les hostilités, aussitôt sa liberté de parole retrouvée. Sur les ondes d'une radio sénégalaise, il a accusé dimanche le secrétaire général de l'Elysée d'avoir dépossédé le Quai d'Orsay de ses prérogatives en matière de politique africaine et d'avoir ressuscité la Francafrique. Claude Guéant «est très influent sur les questions africaines et le ministère des Affaires étrangères est complètement marginalisé», a regretté Jean-Christophe Rufin, qui a quitté son poste fin juin après des mois de tensions avec le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Nicolas Sarkozy «n'est pas très impliqué sur les questions africaines», a poursuivi l'auteur de Rouge Brésil. Le président «a laissé une certaine marge de manœuvre à ses collaborateurs…» alors même que Claude Guéant est «un préfet et n'est pas forcément un connaisseur de l'Afrique», assène Jean-Christophe Rufin. «Mais bon, le Zambèze et la Corrèze, ce n'est pas tout à fait la même chose». Des critiques que l'ancien diplomate a réitérées, mot pour mot, dans Le Monde de mardi. En enfonçant le clou : Claude Guéant «agit d'autant plus librement qu'il n'est responsable ni devant l'Assemblée, ni devant le gouvernement».

Kouchner : «J'espère qu'il ne s'étouffera pas de haine»

Autre responsable de l'évincement du Quai d'Orsay, les réseaux d'influence africains. Des «lobbyistes rétribués ou sous contrat ou en amitié avec des chefs d'Etat africains essaient d'influencer la politique française. Je pense qu'ils ont trop de place», s'inquiète le romancier, pour qui la France «risque de manquer une chance historique de transformer sa relation avec l'Afrique». «D'un côté il y a un ministère, qui sert de vitrine people et morale et de l'autre une realpolitik faite par derrière par d'autres. Le Quai d'Orsay est sinistré. Les diplomates sont dans le désarroi le plus total car ils ne se sentent pas défendus», conclut Jean-Christophe Rufin.

Ces tirades à répétition ont fait bondir le principal intéressé. «De qui parlez-vous ? Ah, l'homme que j'avais nommé, qui n'était pas ambassadeur, et qui n'est pas content que je ne lui téléphone pas alors qu'il a demandé lui-même à partir...», a ironisé lundi Bernard Kouchner. «Maintenant qu' il se mette à bouder, je trouve cela un tout petit peu particulier mais j'ai un peu l'habitude avec lui», a-t-il continué avant de tourner en dérision le dernier roman de l'Académicien, Katiba qui a pour héroïne une employée du Quai d'Orsay. «Il n'a pas l'air mécontent de s'alimenter à la bonne source». Interpellé à l'Assemblée nationale, Bernard Kouchner s'est montré mardi encore plus dur. «J'espère qu'il ne s'étouffera pas de haine (...) On n'est jamais trahi que par les siens», a-t-il lancé.

L'ancien French doctor traverse une zone de turbulences. Les remontrances et les déclarations alarmistes fusent de toute part. «L'instrument est sur le point d'être cassé, cela se voit dans le monde entier», se sont émus ses prédécesseurs, Alain Juppé et le socialiste Hubert Védrine dans une tribune au Monde, où ils ont appelé à arrêter «l'affaiblissement sans précédent (des) réseaux diplomatiques et culturels de la France».

Source : Le Figaro.fr (du 07 juillet 2010)

vendredi 11 juin 2010

Législatives au Gabon : Leçon politique pour opposants nomades

Le Gabon a organisé le 6 juin dernier des élections législatives et sénatoriales partielles, en vue de mettre fin à la vacance de quatre postes de députés et trois sièges de sénateurs. Ces consultations font suite au départ de plusieurs anciens bonzes du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), pour l’Union nationale (UN), un regroupement de huit formations politiques se réclamant de l’opposition.

Car, comme le prévoit la loi, la désertion d’un parti, sous la bannière duquel on a été élu, entraîne la perte de son mandat. Ce qui a alors contraint les ex-barons du régime, devenus opposants au président Ali Bongo Ondimba, dans l’Union nationale (UN), à se mettre en lice à ces partielles pour la reconquête de leurs fauteuils. Le verdict des urnes est connu depuis le 9 juin dernier. La moisson est tout de même réconfortante pour l’Union nationale, car deux de ses candidats, anciens poids lourd du régime, ont été réélus.
Il s’agit d’André Mba Obame, ex-ministre de l’Intérieur, arrivé en 3e position à la présidentielle de 2009 remportée par Ali Bongo, élu avec 66,89% des suffrages à Medouneu, et de l’ancien Premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, qui a remporté son siège avec 80,64% des suffrages dans le 2e arrondissement de Libreville au détriment de Paul Mba Abessole, ancien ministre et ex-opposant aujourd’hui affilié à la majorité présidentielle.

Sur les cinq sièges, qui étaient en jeu, trois reviennent aux candidats du parti du président Ali Bongo, le PDG. Les vainqueurs ont pour noms : Julien Nkoghé Bekalé, l’actuel ministre des Mines (avec 71,14% des voix) ; Régis Immongault a battu l’ex-baronne du PDG, Paulette Missambo, avec 81,28% des votes ; enfin Charles Otando s’en sort avec 53,87% des suffrages.
S’il y a un candidat à ces législatives partielles qui doit se mordre les doigts, c’est bien l’ex-opposant Paul Mba Abessole, qui a préféré rejoindre la majorité présidentielle. Il s’en remettra difficilement d’avoir été platement battu dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise par l’ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong. Ce verdict, on imagine, doit amener ce malheureux candidat, qui a été à un moment donné dans le passé considéré comme le chef de file de l’opposition, à comprendre que c’est la rançon à tirer, pour un homme politique de son rang, à vouloir « manger avec le pouvoir ».

Car, il est difficile dans ce genre d’option de ne pas finir par se compromettre. En tout cas, vaincu à 80,64% des suffrages par son challenger Jean Eyéghé Ndong, la gifle est quand même cinglant voire humiliant pour l’ancien maire de toute Libreville. Voilà qui doit servir de leçon, on l’espère, aux opposants africains qui ne sont pas toujours à la hauteur de leurs engagements politiques.

Auteur & Sources :  Hamidou Ouédraogo,  l’Observateur

Gabon : La CENAP confirme le match nul (PDG : 2 / UN : 2)

La Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) a rendu publics le 6 juin les résultats des élections législatives et sénatoriales partielles au terme de la plénière tenue le 9 juin à Libreville pour centraliser les procès verbaux.

Après trois jours d’attente, la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) a publié les résultats des élections partielles du 6 juin, confirmant les tendances annoncées sur les quatre sièges stratégiques où l’Union nationale (UN, opposition) et le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) étaient en lice.

Au 1er siège du deuxième arrondissement de Libreville, c’est Jean Eyeghe Ndong qui l’emporte sous les couleurs de l’UN avec 80,64% des suffrages face au président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole, qui ne récolte que 19,36% des voix.

Toujours sous la bannière l’UN, l’ancien ministre l’Intérieur et 3e à l’élection présidentielle, André Mba Obame, conserve sans surprises son siège de Medouneu avec 66,89% des voix, contre 33,11% pour son adversaire RPG Claude Guy Assey.

Le PDG est en revanche parvenu à faire la différence sur les sièges de Ntoum et Mulundu, fiefs électoraux des anciens barons du parti Casimir Oyé Mba et Paulette Missambo. A Ntoum, c’est l’actuel ministre des Mines, Julien Nkoghe Bekale, qui s’est adjugé 71,14% des voix alors que Casimir Oyé Mba n’en a engrangé que 20,56%. Le Parti social démocrate (PSD, ex-majorité) qui présentait sur ce siège Crépin Tchibinda, n’a récolté que 8,30% des suffrages.

A Mulundu (Lastourville), le PDG l’a emporté avec l’actuel ministre de l’Energie, Régis Immongault, qui a volé la vedette à Paulette Missambo, député de la circonscription depuis une vingtaine d’années. Le poulain du PDG emporte 81,28% des suffrages, contre seulement 18,72% des voix pour l’ancien député.

Dans le département de Bendjé (Ogooué-Maritime) Charles Otando (PDG, au pouvoir) l’emporte avec 53,87% des suffrages contre 46,13% pour Gabriel Ogoula Monyama de l’Union pour la nouvelle république (UPNR, opposition).

Pour le compte des sénatoriales, les candidats du PDG Fidèle Afatoghe Nsole, Augustin Ndong Oyono, et Adeste Dilivié Yossangoye ; seuls candidats en lice dans les sièges respectifs de M’Voung (Ovan), du Ntem et Lastourville, sont déclarés vainqueurs avec 100% des suffrages chacun.

Mais la Cour Constitutionnelle devrait avoir fort à faire avant de proclamer ces résultats puisque plusieurs partis dénoncent les irrégularités constatées lors du vote du 6 juin, notamment sur le siège de Ntoum où l’UN et le PSD dénoncent des cas de fraudes massives et flagrantes.

Les résultats finaux ne devraient toutefois pas changer les rapports de force au Parlement puisque le PDG y détient la majorité absolue avec 83 des 120 sièges de l’Assemblée nationale, et 75 des 102 sièges du Sénat. 
 
Publié le 10-06-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco 

Education : SUPPRESSION DU CONCOURS D’ENTREE EN 6è

News  : Éducation nationale Gabon

Souhaité par les enseignants lors des derniers états généraux de l’éducation nationale, la suppression du concours d’entrée en classe de sixième vient d’être effective dans le système éducatif gabonais. 

Ce sont les pouvoirs publics qui en ont décidé au sortir d’une réunion de concertation avec le corps enseignant.

Gabon : Pierre Mamboundou serait bien vivant

Une rumeur faisant état de la mort de Pierre Mamboundou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG), enfle depuis quelques jours à Libreville. Le leader de l’opposition est bel et bien vivant, selon les témoignages recueillis auprès des hiérarques de l’UPG qui restent toutefois muets sur la maladie dont souffre celui qui a été proclamé deuxième à la présidentielle d’août dernier.

Des informations alarmistes circulent à Libreville concernant la santé de Pierre Mamboundou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG) et candidat arrivé deuxième à la présidentielle d’août dernier. Depuis quatre jours, les ragots de bistrot font état de la mort de l’opposant historique.

Il n’en est rien selon l’UPG. «Pierre Mamboundou se porte comme un charme », affirme Fidèle Waura, hiérarque de l’UPG joint au téléphone. Il affirme également avoir eu une conversation téléphonique avec un proche parent du président de l’UPG qui était à son chevet. Même son de cloche du côté du secrétariat général de l’UPG où l’on affirme être agacé par cette rumeur qui fait sonner interminablement les téléphones au siège du parti.

Si elle affirme que Pierre Mamboundou est bel et bien en vie, la hiérarchie de l’UPG se montre toutefois peu diserte sur la maladie dont souffre le leader de l’opposition. Celui-ci s’est d’ailleurs montré très furtif depuis la fin de la dernière présidentielle dont il était sorti physiquement blessé après une charge des Bérets rouges, le 3 septembre 2009.

Dans sa livraison du 1er juin dernier, le bimensuel gabonais "La Démocratie" affirme que Pierre Mamboundou aurait été interné au Centre hospitalier de Libreville (CHL) avant d’être évacué sur Paris où il a subi un check-up. Il aurait souffert d’une forte asthénie et d’une hausse de tension artérielle qui aurait pu lui être fatale s’il n’avait subi les premiers soins au CHL.

"La Démocratie" affirme en fin d’article que Mamboundou est convalescent dans la capitale française où il serait tout de même « allé au rapport dans les officines bien connues » et aurait rencontré quelques amis de longue date.

Selon certaines indiscrétions, Pierre Mamboundou préparerait une sortie médiatique sur une chaîne de télévision française. L’émission pourrait être diffusée la semaine prochaine.  

Publié le 10-06-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco 

jeudi 22 avril 2010

Gabon : 20 partis fondent une nouvelle majorité autour d’Ali Bongo

20 partis politiques ont adhéré le 19 avril à Libreville à la «majorité républicaine pour l’émergence», la nouvelle majorité qui soutient le programme de société du chef de l’Etat, Ali Bongo.

Près d’un an après la dissolution de l’ancienne majorité présidentielle suite au décès du président Omar Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a mis sur pieds une nouvelle majorité, la «majorité républicaine pour l’émergence».

Réunis le 19 avril à Libreville au siège du parti au pouvoir, ce sont 20 partis politiques qui ont affirmé leur ancrage à la «majorité républicaine pour l’émergence» en paraphant la charte régissant cette nouvelle coalition.

Les signataires sont le Centre des Libéraux réformateurs (CLR) de Jean Boniface Assélé ; l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE) de l’ancien vice-président de la République Didjob Divungi Di Ndinge ; le Rassemblement du peuple (RDP) ; le Groupe Tchango ; le Groupe IVALA ; Convergence ; Gabon Avenir ; le Mouvement de redressement national (MORENA) originel ; le Mouvement de redressement national (MORENA) nationaliste ; le Rassemblement des républicains (RDR) ; le Parti gabonais du centre indépendant (PGCI) ou encore le Rassemblement pour le Gabon (RPG) du père Paul Mba Abessole, l’UDC ; le FDC ; le CCDG ; le PT ; le PSU ; l’UPN et l’UDIS.

«Cette unité retrouvée résulte de deux facteurs concomitants : la prise de conscience collective et le pardon mutuel (…). Certes nous garderons en mémoire cette période qui a ébranlé l’unité de notre peuple, mais si nous ne l’oublions pas, c’est juste qu’à chaque alerte éventuelle, nous nous dirons : de grâce plus jamais ça !», a déclaré le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi.

«Nous engageons à remplir les formalités légales et à rester dorénavant soumis à la discipline de l’entité groupante (…). Nous disons solennellement oui à ‘Agir ensemble pour un Avenir en confiance’. Tous, nous nous arrimons à la mise en œuvre de votre projet de société. Vous pouvez compter sur notre totale disponibilité à vous accompagner sur le voie de l’émergence du Gabon», a poursuivi Faustin Boukoubi à l’adresse du chef de l’Etat qui prenait part à l’évènement.

Le chef de l’Etat a déclaré à cette occasion que «les divergences de vue d’hier ne doivent pas donner lieu à des guerres personnelles (…). Car le développement car le notre pays, s’il s’accélère, s’il se réalise plus vite dans un contexte de justice sociale et d’équité, c’est tout le monde qui gagne en récoltant les dividendes».

Cette nouvelle majorité est marquée par le retour de leaders qui étaient restés neutres lors de l’élection présidentielle, comme Didjob Divungi Di Ndinge, ou qui s’étaient opposés au parti au pouvoir, comme le père Mba Abessole, candidat à l’élection qui avait rallié à deux jours du scrutin avec sept autres candidats la coalition des forces pour le changement.

La nouvelle majorité doit donner du poids au PDG pour les élections législatives partielles du 6 juin prochain au cours de laquelle le parti au pouvoir devrait batailler dur s’il veut récupérer les sièges laissés vacants par les barons du parti passés dans l’opposition.

Publié le 20-04-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco

lundi 29 mars 2010

Gabon : L’hôpital général «en panne» à Libreville


Les services d’urgences et de traumatologie du Centre hospitalier de Libreville (CHL) sont privés et d’eau et d’électricité depuis le 15 mars dernier, empêchant la prise en charge de tout nouveau malade.

Si vous avez une urgence médicale, vous devrez attendre que le Centre hospitalier de Libreville (CHL) réhabilite ses installations électriques et d’adduction d’eau. Depuis le 15 mars déjà, les services des urgences et de traumatologie sont privés d’eau et de courant, rendant impossible la prise en charge de tout nouveau patient dans le principal hôpital de la capitale gabonaise.

A l’origine de cette situation, les responsables de l’hôpital dénoncent la vétusté des installations et la série de récents délestages de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) qui auraient endommagé le système.

«Nous vivons un enfer, en dormant dans des salles non ventilées ou non climatisées », se plaint un patient.

Ces coupures d’eau et d’électricité ont amené à interrompre des soins et reprogrammer des interventions chirurgicales, avec tous les risques que cela comporte. Les conditions d’hygiène sont également dangereusement remises en cause puisque les infirmières ne peuvent pas se laver les mains après chaque intervention pour éviter la transmission de bactéries d’un malade à un autre par manque d’eau.

«Pour remédier partiellement à cette situation, j’ai fait venir le 16 mars les pompiers pour alimenter et secourir en eau les patients et le corps médical», a expliqué le directeur général du CHL, Docteur Epigat.

«Les bâtiments du CHL sont vieillissants, identifiés depuis longtemps, pour apporter des solutions, nous avons contacté SETEG qui est actuellement sur le terrain pour la réhabilitation de l’eau, mais ils ont commencé par les routes, le château d’eau et bientôt l’électricité», explique-t-il.

«Le groupe électrogène qui alimentait le service de traumatologie est en panne et mérite d’être relayé par un autre, raison pour laquelle la traumatologie est encore alimentée par la SEEG et ne peut être épargné des caprices occasionnés par cette société», a-t-il poursuivi.

«La réhabilitation de l’hôpital général demande un peu de patience, parceque les travaux se font d’une manière progressive et par bâtiment. Grâce aux efforts consentis par le gouvernement, il est prévu dans la loi des finances de 2010 une enveloppe de 300 millions de francs destinée à la réhabilitation de nos structures hospitalières», a conclu le docteur Epigat.

L’achat en janvier 2010 d’un groupe électrogène d’une valeur de 60 millions de francs CFA a permis au CHL d’épargner les services sensibles comme la salle d’accouchement, le bloc opératoire de gynécologie obstétrique, le service néonatal, la maternité ainsi que la réanimation.

Publié le 18-03-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco  

dimanche 28 mars 2010

Can 2012: la CAF inquiète du retard des travaux au Gabon

© sport.fr
Un des stades gabonais en chantiers
 

Le  27/03/2010

Une délégation de l’instance dirigeante du football africain vient d’achever une visite d’inspection dans ce pays de l’Afrique centrale

La coupe d’Afrique des nations de football 2010 s’est achevée le 31 janvier dernier par la victoire de l’Egypte en Angola, pays hôte de la compétition. Cette semaine, la Confédération africaine de football (CAF) a tenu un symposium à son siège au Caire en Egypte, pour disséquer la compétition et explorer les voies d’amélioration de la prochaine édition qui aura lieu respectivement en 2012 en Guinée équatoriale et au Gabon. A cet effet, la CAF n’est actuellement pas rassurée que le Gabon soit prêt pour abriter la plus grande fête du football en Africain. Cette inquiétude survient au lendemain d’une visite d’inspection effectuée par la délégation de la CAF sur le sol gabonais. Au cours de cette descende, celle-ci a été consternée de constater que les travaux de réhabilitation des différents stades, où doivent se jouer les matchs, accusent un grand retard. Le chef de la délégation de la CAF, le Général Seyi Meneme, n’a pas caché sa déception face à cette situation. Il s’est également insurgé contre l’attitude des autorités sportives gabonaises qui, au lieu de conduire la délégation sur les sites retenus, ont préféré conduire celle-ci dans des lieux imprévus.

Ce qui a provoqué la colère des membres de la délégation de la CAF. Le plus énervant, c’est le fait de nous faire visiter les sites non prévus sur la feuille de route sans nous aviser. Nous ne sommes pas venus pour êtres baladés comme des moutons, a déclaré le Général Seyi Meneme au site d’information www.gabonnews.com.

La CAF veut redorer son blason
Compte tenu de l’importance de la coupe d’Afrique des nations de football, le pays organisateur doit mettre tout en œuvre pour qu’une telle compétition puisse se dérouler dans les meilleures conditions. La colère de la CAF peut aisément se comprendre, après les vives critiques dont elle a été la cible avant, pendant et après le déroulement de la dernière Can angolaise. Il est désormais question de redorer son blason. Elle vient d’ailleurs de donner un ultimatum au Gabon. Le pays de l’international footballeur Daniel Cousin a deux mois pour rattraper son retard et rassurer la CAF sur sa réelle capacité à co-organiser la prochaine CAN, avec la Guinée – Equatoriale.
Auteur :  Makeda Lydie Gnotuom          Source : http://www.journalducameroun.com

lundi 15 mars 2010

Gabon : Les travaux du stade Omnisports toujours au point mort

En visite sur le chantier du stade Omnisports de Libreville le 11 mars, le ministre des Sports, René Ndemezo’o Obiang, s’est insurgé contre la lenteur des travaux d’extension et de réfection du complexe sportif retenu pour abriter les matchs officiels de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012.

Le stade Omnisports de Libreville sera-t-il prêt pour le plus grand évènement sportif du continent ? A moins de 21 mois du lancement de la prochaine CAN, les travaux de réfection de ce site peinent à atteindre leur vitesse de croisière.

Après le stade de l’Amitié sino-gabonaise le 9 mars, le ministre des Sports, René Ndemezo’o Obiang, a visité le stade Omnisports de Libreville le 11 mars dernier, où il s’est étonné du faible avancement des travaux lancés en octobre 2009.

«Il y a beaucoup de travail qui reste à faire. Mais nous avons pu voir que l’entreprise Entraco est à pied d’œuvre sur le gigantesque chantier de l’Omnisport. Ce qui nous tient le plus à cœur, c’est la livraison de la pelouse, qui doit être prête dans six mois avant le démarrage de la compétition selon les exigences de la Confédération africaine de football (CAF)», a indiqué René Ndemezo’o Obiang.

«Ce chantier s’effectue sur la base d’un financement extérieur. C’est un financement qui est totalement bouclé et la contrepartie gabonaise a servi au démarrage des travaux à hauteur de 15%. Désormais tous les paiements mensuels s’effectuent grâce au financement extérieur qui permet d’être tout à fait tranquille quant au rythme continu des travaux», a-t-il ajouté.

Selon un ingénieur chargé du suivi des travaux, Michel Guilluy, «500 tonnes de pieux sont attendus à Libreville pour préfabrication de plus de 27 km de gradins».

Si les sondages géotechniques prévoient l’achèvement des travaux en octobre 2011 et la livraison de la pelouse 3 mois plus tôt, sur le terrain la situation inquiète. Et à un an et demi de la CAN 2012 les signes d’une grosse désillusion sur le déroulement de cet évènement au Gabon germent déjà chez les plus sceptiques.

Un sentiment d’autant justifié que les travaux de construction du stade de l’amitié sino-gabonaise par exemple, lancés il y a plus de deux mois et prévus pour une durée de 24 mois, ne devront uniquement leur salut qu’à la capacité des Chinois à honorer leurs engagements.
 
Publié le 12-03-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco  

Gabon - Ces sociétés françaises qui pillent les richesses du pays

Elf, rebaptisé aujourd'hui Total, est la plus connue des entreprises françaises qui exploite les richesses du Gabon du fait de l'affaire qui à partir de 1994 et jusqu'au procès de 2004 a donné un coup de projecteur sur les liens entre les dirigeants de la société pétrolière, la famille Bongo, la mafia et les sommets de l'appareil d'État français.

Mais en fait, c'est l'ensemble de l'économie du pays qui est sous la coupe de sociétés françaises et il est difficile de toutes les citer. Le clan Bongo est servi au passage, étalant un luxe provoquant au milieu du dénuement. Mais l'essentiel de la richesse produite par les travailleurs du pétrole, des mines, de l'extraction forestière, du transport et des activités portuaires, etc., profite à des patrons et des actionnaires d'entreprises dont le siège est par exemple à Odet dans le Finistère (Bolloré), à la Tour Montparnasse à Paris (Eramet), à La Défense (Areva) ou à Niort (Rougier, pour l'exploitation et le négoce des bois tropicaux).

Que Bouygues ait obtenu le marché pour la construction d'un nouvel aéroport pour la capitale Libreville, que Bolloré soit favori pour la gestion du terminal portuaire de la capitale économique, Port-Gentil, cela n'étonnera personne. Par ailleurs, Bolloré est partenaire de la Banque gabonaise et française internationale, issue de la banque d'Elf, aujourd'hui liée à la compagnie du Komo, pieuvre qui a des intérêts dans de multiples secteurs du pays. Bolloré est également présent à travers des filiales allant du courrier express à des agences de voyages en passant par une « société de service et de transport pour aider les entreprises à venir exploiter les ressources du Gabon ».

Le gisement de manganèse de Moanda est exploité par la société Eramet, issue en partie de la privatisation de la sidérurgie dans les années 1990. Une certaine famille Duval, qui compte parmi les principaux actionnaires, vient de voir sa fortune fondre de près de 70 % par rapport au sommet qu'elle avait atteint en 2008, et malgré cela elle est classée au 23e rang des fortunes françaises, avec plus de 1,8 milliard d'euros. Ces milliardaires, ainsi que le groupe Areva, cherchent actuellement à se défaire de leur participation dans Eramet en empochant une confortable plus value.

Quant à la production d'uranium, elle s'était développée entre 1958 et 1999. Areva a indiqué en janvier dernier son intention de « se relancer dans l'exploration et la prospection de nouveaux gisements » dans le Sud-Est du pays.

Pas plus que les minerais, le bois de la forêt tropicale n'échappe à l'escarcelle des patrons français, à travers trois sociétés : Rougier-Gabon, Leroy-Gabon (filiale d'Isoroy), Compagnie équatoriale du bois-Thanry. Cette dernière, accusée d'avoir massacré la forêt, dispose pourtant d'un permis de trente ans pour exploiter 615 000 hectares - l'équivalent d'un département français - et a reçu une subvention de l'Agence française de développement pour établir un plan d'aménagement censé éviter de continuer à détruire la nature.

Bref, les sociétés françaises pillent les richesses du Gabon, et elles le font encore à bien plus grande échelle que le clan Bongo.

Auteur : Jean SANDAY
Source : Lutte Ouvrière n°2145 du 11 septembre 2009