La nomination du Dr Lee White, le 21 octobre dernier, au poste de Secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon est fortement controversée, aussi bien dans la communauté environnementale locale que par les opposants et les "petites gens". Panorama des griefs faits à un compagnon de longue date de la mise en place du réseau des parcs nationaux et du mouvement écologique gabonais.
Le monde de la conservation, selon des sources concordantes, serait très étonné de la récente nomination du Dr Lee White au poste de Secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Ce sujet alimente la chronique ainsi qu’on a pu le constater, le 22 octobre, dans une déclaration de la Coalition des groupes et partis politiques de l'opposition, le 24 octobre dans le quotidien "L’union" ou encore dans la dernière livraison du mensuel "Croissance Saine Environnement" et dans les pages web d'Infosplusgabon.
La polémique autour de la «prise» de l’ANPN par le Dr Lee White se situe à plusieurs niveaux. En premier lieu, la violation des textes organiques de cette agence. La loi organique des parcs nationaux stipule en effet, en son article 33, que «le Secrétaire Exécutif est nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des parcs nationaux. Les candidats soumis à nomination sont sélectionnés par le Comité de gestion après appel public à candidature.» La nomination de Lee White n’aura en effet pas du tout obéit à l’appel public à candidature.
Il se raconte que lorsque son prédécesseur, Jules Ogouébandja, fut nommé dans les mêmes conditions, Lee White avait dénoncé tambour battant à l’Union européenne et la Banque mondiale que «les Gabonais font preuve de peu sérieux. Ils ne respectent pas les lois de leurs pays». Le nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN ne pratiquerait donc pas ce qu’il prêche.
Il serait d’ailleurs coutumier de la médisance sur les Gabonais. Dans ce registre, on peut lire dans "Le magazine du développement durable", le témoignage d’un certain Patrick Favier : «Lee White se moquait des Gabonais, qu’il considérait d’ailleurs comme des tarés et des incompétents notoires. Il affirmait qu’ils sont incapables de protéger leur propre patrimoine, et qu’il avait un devoir quasi divin de les humaniser, d’en faire des Hommes ».
Le second volet de cette controverse concerne l’acharnement et les stratagèmes qu’aurait déployé Lee White pour arriver à ce poste. Il est arrivé au Gabon en janvier 1989 en vue d’y préparer une thèse grâce à une bourse du WCS (Wildlife Conservation Society), ONG dont il va devenir le représentant au Gabon et qui, grâce à une démonstration de l’américain Mike Fay en 2002, aurait donné au défunt président Omar Bongo l’idée de la création des 13 parcs nationaux que Lee White voulait déjà coiffer si feu Bongo Ondimba n’avait préféré René Hilaire Adiahénot pour ce faire. Depuis lors, le Dr White n’aurait jamais cessé de se battre avec "ses armes" pour s'emparer de l’ANPN.
Le mensuel "Croissance Saine Environnement" reproche au nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN de faire croire aux autorités gabonaises qu’elles pourraient engranger « 400 milliards de francs CFA, grâce au processus de stockage du carbone étendus sur les 3 millions d’hectares de forêts» du Gabon. Alors que les pays européens ne veulent pas payer pour un processus naturel, « sans valeur ajoutée humaine. » Les mécanismes de financement existants en matière de développement propre prouvent également que « le stockage naturel du carbone ne remplacera pas le pétrole», soutient le mensuel.
Marc Ona Essangui de l’ONG Brainforest, qui a rédigé un article au sujet de la nomination de Lee White, affirme que le sommet de Copenhague ne pourra entériner ce genre de financement qui ne serait qu’un bluff fait aux autorités gabonaises. Et ce ne serait pas le premier du genre : « Quand on a crée les parcs nationaux, WCS nous a fait comprendre que le Gabon accueillera un million de touristes par an. Leurs études disaient que le Gabon pouvait engranger 700 milliards de F CFA par an. Aujourd’hui, il n’y a même pas 1000 touristes par an», explique le lauréat gabonais du prix Goldman de l'Environnement 2009 avant de soutenir : «Lee White n’est pas un expert en matière de marché de carbone. Ce mécanisme est d’ailleurs expérimental et aucun pays n’en a encore reçu les dividendes. Je pense que ça fait partie des illusions qu’on vend à nos dirigeants.» Et d’enfoncer le clou : « Lee White, qui n’a pas bonne presse dans le milieu de la conservation sur le plan international, va parler au nom du Gabon. Je crains que les dossiers du Gabon ne soient pas pris en compte.»
Le dernier tort fait au Dr Lee White concerne donc la représentation et l’image du Gabon dans les forums internationaux sur la conservation : Cela peut faire croire qu’ «aucun gabonais n’est capable de gérer les parcs nationaux», peut-on lire dans le journal "Croissance Saine Environnement".
Un conservateur de parc national ayant requis l’anonymat s’interroge : «Le Dr Lee ne va-t-il pas ramener, comme conservateurs de Parcs, tous les Blancs partis de WCS au détriment des jeunes Gabonais formés à l'Ecole des eaux et forêts ? C’était sa vision au début et c'est cela qui l'opposait, notamment, à René Hilaire Adiahénot, qui affirmait que les Parcs sont des territoires gabonais qui doivent être gérés par des gens dont la loyauté vis-à-vis du Gabon n'est pas contestée ou qui ne peuvent se mettre sous le parapluie d'une puissance étrangère en cas de problème.»
Le même conservateur fait remarquer et s’interroge : «L'article 29 de la loi sur l’ANPN dit que l'Agence est affectaire du domaine public de l'Etat constitué par les Parcs nationaux. Il ya donc 11, 25% du pays en domaine public et strictement réglementé. Doit-on confier une si grande portion du pays à quelqu'un qui en cas de problème va sortir un passeport européen et se faire protéger par son pays d'origine, même si depuis deux ans il est devenu gabonais, dans des conditions qu’on peut deviner ?»
Le Dr Lee White aura en tout cas marqué de sa présence tout le processus de la mise en place des parcs nationaux du Gabon. Son expertise pour ce qui est de la biologie et donc de l’étude de la biodiversité n’a jamais été controversée. De même, avant sa nomination à l’ANPN, il était déjà largement impliqué dans la préparation scientifique du dossier gabonais qui sera présenté à Copenhague. Le projet étudie le rôle de la forêt gabonaise dans le stockage du gaz carbonique (CO2) et des dividendes que pourrait en tirer le Gabon quant au financement de la réduction des émissions de carbone forestier dans les pays en développement (REDD). A ce sujet, un important atelier a été programmé pour le mois de Novembre prochain au Parc National de la Lopé. Il devrait réunir de grands scientifiques en vue d’examiner le dossier gabonais sur le carbone. Au-delà de la controverse que suscite cette nomination, il appartient au nouveau gouvernement, qui veut remettre le Gabon à l'endroit, de prendre ses décisions en se conformant aux obligations que le Gabon s'est donné librement.
La polémique autour de la «prise» de l’ANPN par le Dr Lee White se situe à plusieurs niveaux. En premier lieu, la violation des textes organiques de cette agence. La loi organique des parcs nationaux stipule en effet, en son article 33, que «le Secrétaire Exécutif est nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des parcs nationaux. Les candidats soumis à nomination sont sélectionnés par le Comité de gestion après appel public à candidature.» La nomination de Lee White n’aura en effet pas du tout obéit à l’appel public à candidature.
Il se raconte que lorsque son prédécesseur, Jules Ogouébandja, fut nommé dans les mêmes conditions, Lee White avait dénoncé tambour battant à l’Union européenne et la Banque mondiale que «les Gabonais font preuve de peu sérieux. Ils ne respectent pas les lois de leurs pays». Le nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN ne pratiquerait donc pas ce qu’il prêche.
Il serait d’ailleurs coutumier de la médisance sur les Gabonais. Dans ce registre, on peut lire dans "Le magazine du développement durable", le témoignage d’un certain Patrick Favier : «Lee White se moquait des Gabonais, qu’il considérait d’ailleurs comme des tarés et des incompétents notoires. Il affirmait qu’ils sont incapables de protéger leur propre patrimoine, et qu’il avait un devoir quasi divin de les humaniser, d’en faire des Hommes ».
Le second volet de cette controverse concerne l’acharnement et les stratagèmes qu’aurait déployé Lee White pour arriver à ce poste. Il est arrivé au Gabon en janvier 1989 en vue d’y préparer une thèse grâce à une bourse du WCS (Wildlife Conservation Society), ONG dont il va devenir le représentant au Gabon et qui, grâce à une démonstration de l’américain Mike Fay en 2002, aurait donné au défunt président Omar Bongo l’idée de la création des 13 parcs nationaux que Lee White voulait déjà coiffer si feu Bongo Ondimba n’avait préféré René Hilaire Adiahénot pour ce faire. Depuis lors, le Dr White n’aurait jamais cessé de se battre avec "ses armes" pour s'emparer de l’ANPN.
Le mensuel "Croissance Saine Environnement" reproche au nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN de faire croire aux autorités gabonaises qu’elles pourraient engranger « 400 milliards de francs CFA, grâce au processus de stockage du carbone étendus sur les 3 millions d’hectares de forêts» du Gabon. Alors que les pays européens ne veulent pas payer pour un processus naturel, « sans valeur ajoutée humaine. » Les mécanismes de financement existants en matière de développement propre prouvent également que « le stockage naturel du carbone ne remplacera pas le pétrole», soutient le mensuel.
Marc Ona Essangui de l’ONG Brainforest, qui a rédigé un article au sujet de la nomination de Lee White, affirme que le sommet de Copenhague ne pourra entériner ce genre de financement qui ne serait qu’un bluff fait aux autorités gabonaises. Et ce ne serait pas le premier du genre : « Quand on a crée les parcs nationaux, WCS nous a fait comprendre que le Gabon accueillera un million de touristes par an. Leurs études disaient que le Gabon pouvait engranger 700 milliards de F CFA par an. Aujourd’hui, il n’y a même pas 1000 touristes par an», explique le lauréat gabonais du prix Goldman de l'Environnement 2009 avant de soutenir : «Lee White n’est pas un expert en matière de marché de carbone. Ce mécanisme est d’ailleurs expérimental et aucun pays n’en a encore reçu les dividendes. Je pense que ça fait partie des illusions qu’on vend à nos dirigeants.» Et d’enfoncer le clou : « Lee White, qui n’a pas bonne presse dans le milieu de la conservation sur le plan international, va parler au nom du Gabon. Je crains que les dossiers du Gabon ne soient pas pris en compte.»
Le dernier tort fait au Dr Lee White concerne donc la représentation et l’image du Gabon dans les forums internationaux sur la conservation : Cela peut faire croire qu’ «aucun gabonais n’est capable de gérer les parcs nationaux», peut-on lire dans le journal "Croissance Saine Environnement".
Un conservateur de parc national ayant requis l’anonymat s’interroge : «Le Dr Lee ne va-t-il pas ramener, comme conservateurs de Parcs, tous les Blancs partis de WCS au détriment des jeunes Gabonais formés à l'Ecole des eaux et forêts ? C’était sa vision au début et c'est cela qui l'opposait, notamment, à René Hilaire Adiahénot, qui affirmait que les Parcs sont des territoires gabonais qui doivent être gérés par des gens dont la loyauté vis-à-vis du Gabon n'est pas contestée ou qui ne peuvent se mettre sous le parapluie d'une puissance étrangère en cas de problème.»
Le même conservateur fait remarquer et s’interroge : «L'article 29 de la loi sur l’ANPN dit que l'Agence est affectaire du domaine public de l'Etat constitué par les Parcs nationaux. Il ya donc 11, 25% du pays en domaine public et strictement réglementé. Doit-on confier une si grande portion du pays à quelqu'un qui en cas de problème va sortir un passeport européen et se faire protéger par son pays d'origine, même si depuis deux ans il est devenu gabonais, dans des conditions qu’on peut deviner ?»
Le Dr Lee White aura en tout cas marqué de sa présence tout le processus de la mise en place des parcs nationaux du Gabon. Son expertise pour ce qui est de la biologie et donc de l’étude de la biodiversité n’a jamais été controversée. De même, avant sa nomination à l’ANPN, il était déjà largement impliqué dans la préparation scientifique du dossier gabonais qui sera présenté à Copenhague. Le projet étudie le rôle de la forêt gabonaise dans le stockage du gaz carbonique (CO2) et des dividendes que pourrait en tirer le Gabon quant au financement de la réduction des émissions de carbone forestier dans les pays en développement (REDD). A ce sujet, un important atelier a été programmé pour le mois de Novembre prochain au Parc National de la Lopé. Il devrait réunir de grands scientifiques en vue d’examiner le dossier gabonais sur le carbone. Au-delà de la controverse que suscite cette nomination, il appartient au nouveau gouvernement, qui veut remettre le Gabon à l'endroit, de prendre ses décisions en se conformant aux obligations que le Gabon s'est donné librement.
Publié le 29-10-2009 Source : gaboneco Auteur : gaboneco
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