mercredi 30 septembre 2009

Alerte GABON : AMO et Mamboundou, doivent se mettre à l'abris dès ce soir

Gabon  Edition spéciale : Alerte : AMO et Mamboundou, doivent se mettre à l'abris dès ce soir

Nous avons des informations, qui nous poussent à prevenir les deux opposants AMO et Mamboundou qu'ils doivent se mettre dans un abris sur dès ce soir, le pouvoir cherche un pretexte à les arrêter, ne posez pas les questions, faire circuler l'information.

EXPLICATIONS SUR ELECTIONS TRUQUEES AU GABON


gabon

1.    SITUATION POLITIQUE

1.1.    Le Gabon a accédé à la souveraineté internationale, le 17 août 1960.
1.2.     Omar Bongo Ondimba a occupé le pouvoir sans discontinuité depuis le décès du premier président Léon MBA (1960-1967)

1.3.    Après avoir établi le parti unique en 1967, Omar bongo Ondimba a accepté un  prétendu « multipartisme » en 1991, sans jamais renoncer à son pouvoir dictatorial.

2.    SITUATION DES LISTES ELECTORALES

2.1.    L’identification de l’électeur pose tout le problème des listes électorales.
2.2.    L’identification des électeurs relève des missions du Gouvernement.
2.3.    Depuis 1991, chaque consultation électorale soulève de graves contestations sur la fiabilité des listes électorales.
2.4.    Au nombre des griefs invoqués, les inscriptions multiples constituent la grande crispation.
2.5.    Pour mettre fin au scandale des élections prétendument démocratiques donnant une victoire frauduleuse à Omar Bongo Ondimba, l’opposition n’a eu de cesse d’exiger le recours à la biométrie en vigueur dans nombres de pays, notamment les états membres de l’union européenne, comme moyen d’identification des électeurs.
2.6.    Les institutions gabonaises s’y opposent  par tous les moyens et persistent dans ce refus sous des prétextes fallacieux.

3.    L’INCIDENCE SUR LES RESULTATS

3.1.    En l’état, les listes électorales offrent toutes les conditions de la manipulation.
3.2.    La carte électorale du Gabon est divisée en neuf (9) provinces.
3.3.    L’on y distingue deux provinces majeures (Estuaire, Ogooué-Maritime), trois provinces moyennes (Haut Ogooué, Woleu Ntem, Ngounié) et quatre petites provinces (Moyen Ogooué, Ogooué Ivindo, Ogooué Lolo et Nyanga)
3.4.    Du fait de l’exode rural, les deux (2) provinces majeures accueillent  80% de la population gabonaise. Elles déterminent à elles seules le sort de toutes les élections au Gabon.
3.5.    Il s’agit d’abord de la province de l’Estuaire, où se trouve la capitale Libreville, le siège des institutions. La seconde étant la province de l’Ogooué Maritime, dans laquelle se situe la ville de Port-Gentil, la capitale économique.
3.6.    Dans l’Estuaire, André MBA OBAME y est arrivé en tête avec 34,93 % des voix, suivi de Pierre MAMBOUNDOU 31,06 %  puis d’Ali BONGO, venu en troisième position avec  28,51 %.
3.7.    Dans l’Ogooué Maritime, Pierre MAMBOUNDOU est arrivé largement en tête avec 68,12 %, Ali BONGO, arrivé en deuxième position avec 15,80 % et André MBA OBAME, arrivé en troisième position avec 12,97 %.
3.8.    Chaque candidat l’a emporté dans une province moyenne. Ali BONGO (Haut Ogooué), MBA OBAME (Woleu Ntem), MAMBOUNDOU (Ngounié).
3.9.    Pierre MAMBOUNDOU et Ali BONGO se sont partagés à parité les petites provinces,  Moyen Ogooué et Nyanga pour le premier, Ogooué Ivindo et Ogooulé Lolo pour le second.
3.10.    Pour proclamer Ali BONGO vainqueur, il a donc fallu recourir à une manipulation (maintes fois pratiquée du temps du père Omar Bongo Ondimba) du collège électoral dans la province du Haut Ogooué, dont est originaire la CLAN BONGO, soit : doubler purement et simplement le nombre d’électeurs pour le chiffrer à plus de 80 000, enfin attribuer sans vergogne 90 % des supposés votants au candidat Ali BONGO ONDIMBA
3.11.    Après plus de 41 années de dictature, alors que la moyenne nationale de fréquentation des bureaux de vote est de l’ordre de 40%, la province du Haut Ogooué, fief du CLAN BONGO, a été créditée d’un taux de participation de 90% au profit du fils du dictateur.
3.12.    Outre la manipulation du collège électoral, le Clan BONGO a recours aux procédés identiques de feu le père : bourrage des urnes et  mise à l’écart  brutale, sous la menace des armes, des représentants des autres candidats, par exemple, dans la province du Woleu Ntem, aux dépens du candidat MBA OBAME.
3.13.    Après décompte de chacun des bureaux de vote, les résultats  rendus publics obtenus par l’ensemble de l’Opposition, dans les neuf provinces du Gabon, placent Pierre MAMBOUNDOU en tête avec 40,71 % des voix, suivi de Ali BONGO ONDIMBA avec 28,86 % des voix, enfin André MBA OBAME, avec 24,68 %.

4.        LES VOIES DE RECOURS

4.1.    La crédibilité d’une juridiction se mesure à sa capacité à garantir à tous les justiciables, le droit à un procès équitable.
4.2.    Au Gabon, la Cour Constitutionnelle est juge des élections politiques.
4.3.    La Cour Constitutionnelle est dirigée par une représentante du Clan BONGO : Mme Marie Madeleine MBORANTSOUO, mère de deux enfants dont le père n’est autre que feu Omar Bongo Ondimba.
4.4.    Cette relation familiale étroite avec un des candidats à l’élection présidentielle illustre ces pratiques mafieuses, héritage pathétique  d’une dictature au pouvoir pendant plus de 40 ANS.
4.5.    Cette filiation directe est incompatible avec les procédures démocratiques en vigueur  et frappe de nullité absolue tous les actes juridiques émanant de la Cour Constitutionnelle du Gabon.
4.6.    Ce conflit d’intérêt MAJEUR au sein de la plus haute Juridiction du pays a toujours été systématiquement dénoncé par l’ensemble des forces d’oppositions gabonaises

4.7.    Dans son recours contentieux à l’encontre des résultats accordant une fois de plus la victoire au président Omar Bongo Ondimba en 2005, l’Opposition gabonaise avait soulevée ce conflit d’intérêt, qualifié de quasi « lien conjugal »  afin de disqualifier à l’avance la décision d’une Cour Constitutionnelle, frappée d’incompétence.
4.8.    La Cour Constitutionnelle,  choisissant d’ignorer ce conflit d’intérêt,  validait l’ensemble de l’élection présidentielle pérennisant un pouvoir dictatorial vieux de plus de 41 ans.
4.9.    Cette violation  grossière, emblématique d’un régime honni par tout un peuple,  inscrite en toute impunité au cœur  de l’ordre juridique interne du Gabon, a une fois encore produit ses effets
4.10.    Madame Marie –Madeleine MBORANTSOUO, toujours présidente de la Cour Constitutionnelle s’apprête, pour tout recours en annulation, à renouveler sa décision de 2005 : soit évacuer toute opposition et proclamer vainqueur en 2009, non le père, mais  le fils du dictateur, Ali BONGO.
4.11.    En appelant les candidats à engager des recours, le Gouvernement, perfide, connaît d’avance le sort qu’il réserve à ces  procédures de contestation.
4.12.    Pour faire œuvre utile, la Communauté internationale doit appeler madame Rose Francine ROGOMBE, Président de la République par intérim, à garantir à toutes les parties, le droit à un procès équitable, en apportant les correctifs nécessaires afin que la Cour Constitutionnelle, le juge des élections, soit libre de toute sujétion.

Dadis, un nouvel employé de l'Elysée?

29 septembre 2009
L'Express



La répression sanglante du meeting de ce lundi jette une lumière crue sur la dérive d'un capitaine putschiste étrangement ménagé par l'Elysée.

Implacable ironie de l'Histoire: le carnage de Conakry a été perpétré le 28 septembre dans l'enceinte et aux abords du Stade du 28-Septembre. Arène ainsi baptisée en mémoire du "Non" guinéen au référendum de 1958, censé instaurer la "Communauté" franco-africaine. Désormais, cette date renvoie moins au cinglant camouflet infligé jadis par Ahmed Sékou Touré au général de Gaulle qu'au sanglant naufrage d'une coterie de putschistes: 87 civils tués lundi par balles, selon une source policière.

Autres bilans...

L'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme (OGDH) estime qu'au moins 157 personnes ont été tuées. L'opposition a quant à elle fait état d'au moins 128 morts.

Bilan minimaliste, tant les mili-tueurs se sont employés à soustraire les cadavres au macabre décompte. Le crime des manifestants du "Forum des Forces vives" ainsi fauchés? Avoir osé dénoncer la l'ambition du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, de "candidater" lors du scrutin présidentiel du 31 janvier 2010, après avoir juré de n'en rien faire et étendu ce serment à tous les membres de son "Comité national pour la démocratie et le développement"(CNDD).

Recalé aux portes de l'Académie militaire de Meknès (Maroc), ce sous-officier aux états de service confidentiels -il orchestrait l'approvisionnement en hydrocarbures de l'armée guinéenne- a hérité le 23 décembre dernier du trône laissé vacant par le défunt autocrate Lansana Conté. Et ce, au prix d'un coup d'Etat mené "sans effusion de sang", comme se plaisait à le souligner "MDC".

Son purisme révolutionnaire -haro sur les corrompus et les trafiquants de drogue- aura séduit un temps les Candides, prompts à l'élever à la dignité de fils naturel du Burkinabé Thomas Sankara. Foutaise. Le massacre de lundi offre à ce "forestier", issue de l'ethnie minoritaire guerzé, l'occasion de donner la pleine mesure de ses "talents".

"Je suis désolé, très désolé"

Pour preuve, les propos incohérents tenus par un Dadis hagard et déboussolé peu après la tuerie. "Très franchement parlant, je suis très désolé, très désolé", a-t-il ainsi ânonné dans la soirée sur les ondes de RFI. Peu après avoir confié ceci à la radio sénégalaise RFM: "Je voulais sortir pour aller... tellement que j'étais vraiment écoeuré... je préfère alors mourir, parce que je n'ai pas pris cette Nation pour un affrontement."

La dérive du sous-off' lui a déjà valu un terrible sobriquet : Idi Amin Dadis, référence au dément despote Ougandais disparu voilà six ans en son exil saoudien, ainsi qu'une popularité paradoxale de clown tragique dans les pays voisins, où les internautes se ruent sur le "Dadis Show".

Il faut dire que "MDC", reclus d'ordinaire au camp militaire Alpha-Yaya-Diallo, a plongé son pays, déjà bien mal en point, dans un chaos ubuesque. Colérique, vindicatif, il admoneste, blâme, révoque et humilie publiquement ministres, ambassadeurs et investisseurs, de préférence sous l'oeil des caméras de la Radio-Télévision guinéenne (RTG). Au palmarès de la brimade, l'infamant oscar revient sans nul doute à son Premier ministre, Kabiné Komara, rabroué et désavoué plus souvent qu'à son tour. Guetté par l'autisme, providence des marabouts de toutes obédiences, Dadis s'est peu à peu entouré d'une garde prétorienne où les parents guerzés côtoie les crocodiles galonnés.

Le Quai d'Orsay a comme il se doit condamné avec "la plus grande fermeté" le massacre de Conakry. Reste que l'ancienne puissance coloniale n'est pas plus en Guinée qu'au Gabon, en Mauritanie ou au Niger, exempte de griefs.

Si la France officielle a maintes fois invité le satrape en treillis à respecter sa parole, donc à s'effacer à l'heure des urnes, des entremetteurs très en cour à l'Elysée ont là encore parasité le message. A commencer par l'ineffable Patrick Balkany, intime de Nicolas Sarkozy, dont le bêtisier africain s'enrichit de mois en mois. "La candidature de Moussa Dadis Camara, a ainsi décrété le maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), cité par guinee24.com, ne pose pas de problème. C'est un citoyen guinéen comme les autres. Ce qui est important, c'est le respect de la forme. La régularité. La transparence des élections." Jugement livré au "ministre d'Etat" Boubacar Barry, ami d'enfance de "MDC"et membre d'une délégation reçue à Paris à la mi-septembre, un temps conduite par le général Sékouba Konaté. Lequel Konaté, n°2 de la junte et détenteur du portefeuille de la Défense, a verrouillé l'appareil sécuritaire du "système Dadis".

Il y a plus grave: déjà fort peu inspiré sur les fronts mauritaniens ou gabonais, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a lui aussi traité les envoyés de Conakry avec beaucoup d'égards. Au point de recevoir en audience le même Konaté. Simple fait du hasard? Le groupe de Vincent Bolloré, l'un des capitaines d'industrie préférés de la Sarkozye, persiste à guigner la concession du terminal portuaire de Conakry. Ecarté en mars 2008 au profit de Getma International, Bolloré aurait selon La Lettre du Continent fait parvenir un plaidoyer pro domo de trois pages à l'incoutournable Konaté, lors de sa récente escale sur les bords de Seine.

On connaissait le dadaïsme, défi artistique aux conventions artistiques et littéraires. Voici que, pour son malheur, la Guinée découvre le "dadisme".

Gabon : La Cour Constitutionnelle ajourne le recompte des voix

© D.R. La président de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo

 Le recompte des voix de l'élection présidentielle du 30 août décidé par la Cour Constitutionnelle, suite au recours en annulation de l'opposition, qui devait débuter ce 29 septembre, a été reporté au 30 septembre faute d'accord entre la haute juridiction et l'opposition sur les modalités de recompte. En plus de la présence d'un huissier par candidat, l'opposition réclame la présence d'un représentant dans la salle de recompte.
 
Premier contretemps dans l'opération de recompte des voix décidée par la Cour Constitutionnelle pour éclaircir la situation au lendemain d'une élection présidentielle très contestée par une frange de la population.

Prévue pour ce 29 septembre, l'opération n'a pas pu démarrer en raison du désaccord persistant entre la haute juridiction et les candidats de l'opposition qui réclament des garanties supplémentaires.

L’opposition exige de la Cour Constitutionnelle qu’en plus de la présence d’un huissier par candidat, il y ait également un représentant de chaque candidat dans la salle de recompte. De son côté, la Cour campe sur sa proposition stricte d'un huissier par requérant.

"Les travaux reprendront demain à 9H00", a annoncé la présidente de la Haute juridiction, Marie Madeleine Mborantsuo, expliquant qu'"à notre grande surprise, certains requérants (...) ont assiégé la Cour, avec avocats, représentants (...) s'imposant aux membres de la Cour et voulant participer à cette séance qui est une séance interne à la Cour".

La Cour constitutionnelle "n'est pas un organe politique ou les acteurs politiques peuvent venir imposer leur point de vue", a averti à cet effet madame Mborantsuo, assurant que "la Cour entend examiner les requêtes avec sérénité [et] n'entend pas recevoir des exigences de qui que ce soit".

La présence d'un représentant dans la salle de recompte doit permettre aux candidats de l'opposition de confronter les résultats officiels avec les leurs pour les circonscriptions qui font l'objet du contentieux.

Selon des sources proches du dossier, l'opposition aurait demandé dans ses recours le recomptage des procès verbaux qui ont conduit à l'élection du candidat du PDG. Selon ces sources, 67% de ces procès verbaux regorgent d'irrégularités. La validité d'une telle thèse conduirait inévitablement à l'invalidation de la victoire du président élu.

Plutôt que d'examiner uniquement les procès verbaux qui ont donné vainqueur Ali Bongo Ondimba, la Cour a certainement jugé utile de procéder à un nouveau décompte de tous les procès verbaux.

«Comme ça avait déjà été fait par la Cour constitutionnelle au moment de la proclamation des résultats, les procès-verbaux de l'ensemble des bureaux de vote seront vus en présence cette fois-ci des huissiers désignés par des requérants», a expliqué la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.

«Il s'agit pratiquement d'un dépouillement mais cette fois-ci des procès-verbaux de chaque bureau de vote. S'il y en a 2 800, ce sont les 2 800 qui seront recomptés», avait-elle ajouté. Espérons que report permettra à la Cour de fixer les modalités pratiques de cette opération conformément aux textes en vigueur.

Gabon : Le domicile du journaliste Jonas Moulenda perquisitionné

 Le domicile de Jonas Moulenda a été perquisitionné durant le week-end par des hommes qui n’ont nullement décliné leur identité. Il est reproché à ce journaliste du quotidien "L’union" d’avoir réalisé des reportages sur les émeutes post-électorales de Port-Gentil qui met à mal le bilan officiel de trois morts.

Le domicile du journaliste du quotidien "L’union", Jonas Moulenda, a été l’objet d’une perquisition le 26 septembre dernier. Trois personnes en civil ont débarqué chez lui et ont demandé à le rencontrer. Sans se présenter, ni brandir un ordre de mission, ils ont entamé la fouille de la maison devant le neveu et la compagne du reporter éberlués.

«Ils ont quasiment violé mon intimité, puisqu’ils sont entrés jusque dans ma chambre à coucher pour la fouiller», s’indigne Jonas Moulenda joint au téléphone. Puis d’ajouter : « Mon agenda personnel, qui contenait tout mon répertoire téléphonique, des adresses et diverses notes, a été emporté. »

Le journaliste précise que pendant cette perquisition, un hélicoptère faisait la ronde au dessus du quartier tandis que des éléments du Régiment de parachutistes gabonais (RPG), communément appelés "Bérets rouges" étaient postés à l’entrée de sa ruelle.

Cette perquisition est sans doute liée aux reportages réalisés par Jonas Moulenda sur le bilan des émeutes de Port-Gentil et publiés par le quotidien "L’union" sous le titre évocateur : "Je reviens de Port-Gentil".

Ces articles font état de ce qui s’y est passé dans la capitale économique du Gabon durant les émeutes post-électorales. Les populations reviennent sur des exactions commises par les forces de l’ordre. Ils parlent de corps enlevés par les militaires et emportés vers des destinations inconnues, de la plausibilité d’un charnier, etc. Pour appuyer ces témoignages, les articles sont illustrés de photos d’enterrements, de victimes, de douilles de balles militaires, etc.

Les articles de Moulenda mettent à mal le bilan officiel de trois morts. Ils suggèrent que «le nombre de victimes peut atteindre 22 personnes». Un bilan très élevé pour le gouvernement mais en deçà de celui du "Front de refus du coup de force électoral" qui estime que sur la base des "sources dignes de foi et le témoignage du responsable du cimetière de Ntchengue", qu’il pourrait y avoir "57 décès".

Le 25 septembre dernier, au moment où Albert Yangari, le directeur de publication du quotidien "L’union" avait été interpellé par les services spéciaux des Forces armées gabonaises, Jonas Moulenda avait confié l’AFP qu’il craignait d’être arrêté. Il avait reçu des menaces de mort par téléphone. Il lui avait été conseillé de ne plus dormir chez lui. Si bien qu’il a dû se réfugier dans une ambassade étrangère.

Selon le journaliste, les renseignements des Forces armées gabonaises demandent à Albert Yangari que son reporter soit interrogé par leurs services. Ce que ne comprend pas M. Yangari qui estime qu’il s’est déjà expliqué au sujet de ce dossier lors de son interpellation.

Publié le 29-09-2009   

Gabon: Diplomatie - Le ministre Guinéen de la Défense, le Général Sékouba Konaté attendu à Libreville

Le Général de brigade Sékouba Konaté, ministre Guinéen de la Défense, numéro deux de la junte au pouvoir depuis le décès de Lansana Conté, le 23 décembre 2008, est attendu à Libreville, ce lundi, porteur d'un message du chef de l'Etat, Moussa Dadis Camara, au président élu du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a-t-on appris de sources dignes de foi.

La délégation guinéenne qui doit séjourner quelques heures dans la capitale gabonaise, arrivera de Luanda (Angola) où elle a été reçue par le président Angolais, José Edouardo Dos Santos. La Guinée et le Gabon entretiennent des relations d'amitié et diplomatique depuis 1960, avec en toile de fond des accords de coopération dans les domaines de la santé, de l'éducation et du commerce.
La dernière visite officielle d'un haut responsable guinéen au Gabon remonte à juin dernière lors des obsèques du président Omar Bongo Ondimba où Conakry a été représenté par son ministre des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Louah. Déjà en mars dernier, aux cérémonies marquant les funérailles de la Première Dame Edith Lucie Bongo Ondimba, la délégation guinéenne était conduite par le Premier ministre, Kabiné Komara.

mardi 29 septembre 2009

Gabon : Nouvelle épreuve pour la démocratie gabonaise et pour l’intégrité de la Cour constitutionnelle

LIBREVILLE, 29 septembre (Infosplusgabon) - C’est dans un soucis d’impartialité et de stabilité du pays que la Cour constitutionnelle va se prêter ce mardi après-midi à un exercice de recomptage des suffrages exprimés lors de la présidentielle anticipée et à un tour du 30 août dernier. Ali Bongo Ondimba avait été proclamé hâtivement vainqueur avant l’examen à terme de tous les procès verbaux, dénoncent les candidats de l’opposition.
 
Neuf candidats et une citoyenne gabonaise avaient déposé des recours pou annuler l’élection d’Ali Bongo Ondimba.
Même si un semblant d’espoir est monté dans les rangs de l’opposition, les observateurs de la vie politique nationale doutent fort qu’un revirement de la situation puisse arriver pour calmer les ardeurs de l’opposition qui voyaient à travers une transition, une autre façon de gouverner le pays après l’ère Omar Bongo Ondimba.
Pour le pasteur Georges Bruno Ngoussi, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo devrait aller jusqu’au bout pour permettre que chaque candidat soit représenté par son représentant et un huissier « afin de garantir davantage de crédibilité » au rendu de la Cour .
Outre cette période post-électorale consacrée aux recours, les institutions gabonaises ont bien fonctionné et loin des passions individuelles, la sagesse des hommes politiques devraient converger vers un consensus, quelque soit le président choisi pour diriger le petit pays pétrolier d’Afrique centrale de 1,5 million d’habitants.
La population gabonaise a besoin d’un mieux être, d’une relance de l’économie, d’emplois et d’une révision du salaire minimum pour la frange la plus démunie de la population.

FIN/IPG/FBI/2009
© Copyright Infosplusgabon

TV empechée d

TV empechée d’emettre…

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lundi 28 septembre 2009

Le paradoxe de la démocratie

E lections volées en Iran, controversées en Afghanistan et caricaturées au Gabon : les derniers scrutins en date dans ces pays comme dans beaucoup d’autres ne reflètent pas tant l’avancée de la démocratie dans le monde mais plutôt l’absence d’un Etat de droit.
D’une part, les élections menant à un résultat illibéral, voire au despotisme, ne sont évidemment pas un phénomène nouveau. Après tout, Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne en 1933 après des élections libres, équitables et compétitives. D’autre part, les élections problématiques représentent un défi tout particulier pour l’Occident, qui est à la fois porteur d’un message démocratique universel et victime d’un impérialisme passé qui sape la force et l’utilité de son message.
Ainsi, dans un célèbre essai de 2004, l’auteur d’origine indienne Fareed Zakaria dépeint le danger de ce qu’il appelle «la démocratie illibérale». Selon lui, les Etats-Unis ont dû soutenir un leader modéré tel que le général Pervez Musharraf au Pakistan, en dépit du fait qu’il n’avait pas obtenu le pouvoir par les urnes. Il fallait en revanche, d’après lui, s’opposer au président populiste du Venezuela, Hugo Chávez, pourtant élu de manière légitime.
Dans notre village planétaire, le divorce potentiel entre les élections et la démocratie a pris une nouvelle dimension. A l’heure des communications instantanées et de l’accès à l’information, plus un régime est illégitime, plus la tentation est grande de manipuler, si ce n’est de fabriquer, le résultat des élections. La «tendance» est de manufacturer une victoire significative mais point trop massive. Les despotes d’aujourd’hui considèrent de manière quasi unanime une victoire électorale à la soviétique comme vulgaire et démodée.
Or, depuis que les forces d’opposition se sont décidées à invalider les machinations du parti au pouvoir, ce phénomène revêt un nouvel aspect. Face à ce double procédé illégitime, l’Occident se retrouve souvent, entre deux chaises, condamné à essuyer des critiques, quel que soit le résultat. Ceux au pouvoir, comme en Iran, accusent les gouvernements occidentaux de soutenir l’opposition, tandis que l’opposition les accuse de soutenir le gouvernement, comme c’est le cas de la France et du Gabon.
Mais quelle leçon retenir de la nature désordonnée inévitable du déroulement des élections dans les pays où la classe moyenne est absente, ou à l’état embryonnaire, et où la culture démocratique est, au mieux, à ses babutiements ?
Il est temps pour l’Occident de réaffirmer ses politiques de manière fondamentale. Il ne peut passer de l’«activisme» à l’abstention d’un moment à un autre. Le refus d’agir est aussi, après tout, un choix politique.
Certes, l’isolationnisme est une option très tentante, qui va d’ailleurs croître dans les mois et les années à venir. Mais l’Occident ne dispose ni du droit moral ni de la possibilité stratégique de se replier dans une «tour d’ivoire», chose qui n’existe pas dans la plupart des cas. Il est par exemple impossible de déclarer à l’Afghanistan: «Vous nous avez profondément déçus, donc vous allez désormais régler vos problèmes entre vous». En Afghanistan, au Gabon, en Iran, au Pakistan, et partout ailleurs, les intérêts fondamentaux de l’Occident sont en jeu.
Le danger, en Afghanistan, est que ce pays redevienne un paradis pour les terroristes. Le risque en Iran c’est un régime encore plus hostile, équipé de l’arme nucléaire. Au Gabon, la priorité pour la France est de transcender le néo-colonialisme sans pour autant perdre ses liens capitaux avec cette nation africaine riche en réserves pétrolières.
Mais l’Occident doit aussi, en poursuivant ces objectifs ardus, être honnête quant à ses ambitions et ses méthodes. La démocratie est un objectif légitime, à long terme. A moyen terme, l’absence d’Etat de droit représente le problème le plus sérieux pour les pays en question.
La télévision française a récemment diffusé un reportage effarant sur Haïti, où un juge local, sans prendre la peine de dissimuler ses actions, protégeait un revendeur de drogue de la patrouille anti-drogue nationale formée par la France. La corruption dévore une société de l’intérieur, détruisant la confiance que les citoyens peuvent avoir dans un avenir fondé sur le sens partagé du bien commun.
Le fait que l’Occident accepte la corruption - ouvertement ou tacitement - le rend complice de bien trop de régimes malfaisants et rend ses épousailles avec ses principes démocratiques hypocrites ou contradictoires. Toutefois, placer la barre des normes de l’Etat de droit trop haut peut aussi échouer. Un Etat incorruptible à parti unique comme à Singapour, s’attachant à moderniser la société, est probablement un objectif trop ambitieux pour la plupart des régimes non-démocratiques.
La distance qui sépare l’Occident des pays reposant sur des élections fictives n’est pas seulement géographique, religieuse ou culturelle, elle est aussi chronologique. Leur «temps» n’est pas, n’a jamais été ou n’est plus identique à celui de l’Occident. Comment peuvent-ils être compris sans être jugés, aidés sans être humiliés par notre paternalisme, ou, pis encore, sans subir de «dommages collatéraux» comme en Afghanistan ?
Le statut de l’Occident dans le monde de demain dépendra principalement de sa réponse. Il ne peut plus se permettre d’éluder la question.

Gabon: le dessinateur Pahé arrêté 36 heures pour une caricature de gendarmes

Le dessinateur de presse gabonais et auteur de bandes dessinées, Patrick Essono, dit "Pahé", a été arrêté vendredi soir et libéré dimanche dans la matinée après avoir caricaturé deux gendarmes dans un bar de Libreville, a appris l'AFP dimanche auprès de Pahé.

Le dessin de Pahé, publié sur son blog (http://dipoula.paquet.li/), met en scène un gendarme en civil et un autre en tenue camouflée, avec la mention" Aux 2 buveurs de Guinness. Bonne soif".

"Je voulais leur offrir le dessin (...), mais finalement cela ne leur a pas plu. Et les choses ont pris une tournure bizarre. Ils voulaient m'arrêter", a affirme Pahé. Après des échanges verbaux, les gendarmes ont appelé des collègues en renfort, menotté le dessinateur et l'ont emmené de force, selon Pahé, qui affirme aussi avoir été giflé.

Il a passé la nuit de vendredi à samedi à la gendarmerie de Gros Bouquet à Libreville et celle de samedi à dimanche à celle de Cap-Esterias (nord-ouest de Libreville), où est affecté un des gendarmes "croqués".

Pahé affirme avoir été "bien traité" après son interpellation, mais souligne qu'on ne lui a ni demandé "sa version des faits", ni "pris sa déposition".

Répression du peuple Gabonais

Arrestations arbitraires, exécutions extrajudiciaires, torture, menaces, intimidations, la liste est longue, répression accrue de l’opposition voici là le quotidien des gabonais ces derniers jours. Les compatriotes sont soumis quotidiennement à des tracasseries et menaces diverses entretenues par les hommes du pouvoir. Depuis la mort d’Omar Bongo, père putatif d’Ali Ben Bongo, le Gabon tout entier vit sous le règne de la terreur. Les mots et les noms tels que : « opposition, alternance, changement, dictature, MAMBOUNDOU, Front du refus etc … » doivent être prononcé avec précaution au risque d’être confondus à un dangereux rebelle voulant s’attaquer à la République et d’être arrêter par la Direction Générale des Recherches (DGR) ou des services spéciaux du palais du Bord de Mer. La psychose a atteint son paroxysme au point où tout un chacun devient prudent même lorsque l’on est au téléphone avec un parent, un ami ou une connaissance avec la crainte d’être sur écoute téléphonique. Cette atmosphère digne d’un régime communiste s’est installée dans les quartiers, les marchés, les administrations aussi bien publiques que privés au Gabon. Le seul endroit où l’on se sent réellement en sécurité et où l’on peut s’exprimer librement est internet. Là au moins on ne risque pas de se faire tabasser par des militaires.

La Constitution de la République gabonaise en son Article premier définit clairement les droits et libertés individuelles dont jouit le peuple gabonais. Ces droits et libertés sont nécessaires pour l’émancipation politique, socioculturelle et économique du Gabon. La liberté de conscience, de pensée, d'opinion, d'expression, de communication sont garanties par à tous, sous réserve du respect de l'ordre public. Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu'il est en état d'arrestation ou d'emprisonnement. Mais c’est avec désolation que l’on se rend compte que nos amis du camp d’en face violent les lois fondamentales de notre pays sans se préoccupés du devenir de la nation. La démocratie au Gabon fait un bond en arrière depuis qu’un groupuscule de personnes a décidé que notre pays devenait leur propriété et que son peuple leur bétail.

Lorsque le peuple décide de revendiquer ce qui doit "être", c’est l’armée, la police et la gendarmerie que l’on envoie dans la rue pour tirer à balle réelle sur la population. Tirer pour tuer est la nouvelle devise de nos forces de sécurité et de défense. Pour mieux régner, les hiérarques du Parti Démocratique Gabonais ont installé un climat de terreur au Gabon. Les arrestations arbitraires sont devenues monnaie courante dans les villes de Port-Gentil et de Libreville. Il n’est pas rare de croiser des éléments des forces de l’ordre puissamment armé sillonnant les artères de la capitale gabonaise nuitamment.

Pour mieux asservir le peuple, le pouvoir en place passe par la désinformation grâce à aux médias publiques et aux médias proches du régime en place. La Radio Télévision Gabonaise (RTG) ne fait l’apologie que d’un seul homme et que d’un seul parti. Vous l’avez compris très vite, seules les activités de bébé Zeus et du PDG ont le droit d’être diffusé aussi bien à la radio qu’à la télévision. Aucun média publique gabonais ne s’est véritablement penché sur la situation alarmante que traverse le pays. Le gabonais lambda regardant le journal de 20h a comme l’impression que le pays se porte à merveille alors que tout va de travers.

Et lorsque que par un "hasard imprévu", les différentes rédactions de ces médias décident de parler de l’opposition, c’est pour que cette dernière soit vilipender. C’est ces mêmes médias qui vont croire que le seul objectif de l’opposition est celui d’apporté l’instabilité et la guerre au Gabon. Il fautdrait pour qu’une guerre éclate dans un pays qu’aux moins deux camps soient armés. Dans la configuration actuelle des choses, il y a une armée d’assassins et de criminels face à un peuple sans armes désirant voir le pays changé.

Les médias privés gabonais sont réduits à ne rien faire et à ne rien dire. Et lorsque ces chaînes privées essayent d’aller dans le sens inverse en diffusant des émissions critiquant le parti au pouvoir, le Conseil National de la Communication (CNC) se met en action en censurant purement et simplement le média incriminé. A défaut du CNC il existe bien d’autres pratiques pour dissuader la presse privée. Cela passe par des menaces de mort envoyées aux journalistes, les arrestations, la destruction du matériel de travail etc...C’est le cas le la chaine privé TV+ appartenant au candidat Mba Obame qui a vu ses émetteurs volés en éclat après l’intervention d’un commando armé de fusils automatiques.

Ali Ben et ses sous-fifres se livrent à une guerre psychologique sans précédent qui se traduit entre autres par l’interdiction d’accès des partis politiques aux medias d’Etat, mais aussi et surtout les atteintes à la dignité des citoyens de toutes catégories sociales tels les agents de l’administration, opérateurs économiques, investisseurs étrangers et mêmes les diplomates. Il est étrange de constater que dans un pays qui se veut être démocratique, les lois les plus élémentaires soient bafouées juste pour satisfaire l’ego démesuré d’un seul individu. Ali ne supporte aucun courant d’idées contraire au sien et est un frein à l’alternance au Gabon.



Auteur : Alice Azizet
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RAPPORT DE LA MISSION D'INFORMATION (Port Gentil, les 18, 19, 20 et 21 septembre 2009)

Les émeutes post électorales à Port-Gentil pourraient avoir causé plusieurs dizaines de morts selon l'opposition RAPPORT DE LA MISSION D'INFORMATION (Port Gentil, les 18, 19, 20 et 21 septembre 2009)

Le 17 septembre 2009, le Collectif des candidats à l'élection présidentielle du 30 Août 2009 a commis une mission d'information chargée de recueillir des témoignages dignes de foi sur les évènements survenus à Port-Gentil depuis le 3 septembre 2009.

La mission d'information conduite par Monsieur le professeur Pierre André KOMBILA KOUMBE, président du RNB, comprenait également les personnalités suivantes :

Monsieur le professeur Joseph JOHN-NAMBO de l'Université Omar BONGO;
L'honorable Daniel KOMBE LEKAMBO, député à l'Assemblée Nationale ;
Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA, ancien Maire.

Rendus sur place dès le 18 septembre, quatre (4) jours durant, les membres de la mission ont rencontré les familles des victimes décédées, des victimes d'exactions et quelques témoins qui ont accepté de parler, nonobstant un climat de peur et d'omerta constaté sur place à Port-Gentil, climat entretenu par les forces de Défense et de Sécurité.

Le présent rapport s'articule autour de trois centres d'intérêt principaux :

1- les tueries :
2- Les exactions ;
3- Les destructions de biens.

En guise de conclusion, nous tenterons de rapporter le sentiment général qui se dégage dans la population de Port-Gentil.

Nous présentons cas par cas les faits illustrant chaque centre d'intérêt.

1- Les tueries.

Cas 1 : Monsieur Aimé MBADINGA, la trentaine environ, fils de feu BOULINGUI Patrice, ancien fonctionnaire et notable de Tchibanga ; profession chauffeur, tué vendredi 4 septembre au quartier Balise par des militaires circulant en voiture dans le sens quartier chic-Balise, vers 18 heures 30.

Certains militaires portaient une cagoule et d'autres un béret noir. Le corps récupéré par la famille a été transféré à Tchibanga le vendredi Il septembre pour inhumation. Ce témoignage a été obtenu de la part de M.A., membre de la famille du défunt.

Cas 2 : Monsieur Thierry NDONGO MOMBO, âgé de 18 ans, fils de Monsieur Urbain NDONGO a reçu une balle qui lui a transpercé le thorax, (telle que l'indiquent les photos et le certificat de décès versés au rapport) dans la nuit du 4 au 5 septembre sur la route de Ntchèngué face à l'école de feu de Total Gabon, au lieu-dit PG 1 alors que l'intéressé se trouvait au bord de la route en compagnie d'autres jeunes gens. Un de ses compagnons, à l'aide d'une brouette, a tenté de le conduire au Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué situé à quelques centaines de mètres où il rendra l'âme quelques heures plus tard. Les parents alertés, ont du mal à obtenir une place à la morgue de l'hôpital, l'employé préposé à cette tâche, leur déclare: «je n'ai plus assez de place ; en ville (morgue de l'ancien hôpital central) c'est plein, ici j'en ai déjà 16 et celui-ci, où dois-je le mettre ?». Néanmoins, après de longues tractations, cet employé accepte finalement de prendre ce dix-septième corps.

La famille de feu MOMBO NDONGO a fourni les photos montrant l'impacte de la balle, le certificat de décès ainsi que la copie de la plainte introduite par elle au tribunal de Port Gentil.

Cas 3 : Monsieur Jean Marie BILONGHA, la trentaine environ, sans emploi, habitant le quartier Bac Aviation, abattu par les tirs de militaires circulant à vive allure dans le quartier.


Cas 4 : Mademoiselle Ursule KOUMBA, seize (16) ans, tuée par balle au passage d'un véhicule rempli de militaires.

Cas 5 : Monsieur Christian ONANGA, sourd muet, tué le vendredi 4 septembre vers 19 heures, par une balle de militaire circulant à vive allure au quartier mini prix, alors qu'il traversait la chaussée. Il a été inhumé par sa famille, le samedi 18 septembre dernier.

Cas 6 : Monsieur Martial OWANE, 26 ans reçoit des balles tirées par deux hommes armés en civil, le 21 septembre vers 17 heures à l'entrée de la Laverie Moderne au quartier Sud. Son décès sera constaté à 19 heures au CHR de Ntchèngué. Le procureur de la République à Port Gentil fait courir le bruit de la légitime défense face à un évadé de prison qui aurait agressé le policier. Ce qui est faux.

Monsieur Martial OWANE avait purgé sa peine et avait été libéré au mois de juin 2009. Lorsque le 21 septembre 2009, il est interpellé, reconnaissant le policier qui l'avait fait incarcéré précédemment, il tente de fuir, c'est alors que le policier K. de la Police Judiciaire lui tire trois balles dans le dos (information : Y., parent du défunt). Il nous est revenu que le fameux K., avec ce dernier tué, totalise 8 victimes.

La famille de OWANE, conduite par sa mère s'est rendue le mardi 22 septembre vers 18 heures pour exiger qu'on lui permette d'inhumer elle-même le corps de son enfant que la P.J. voudrait enterrer clandestinement.

Outre ces cas clairement identifiés, des sources dignes de foi et le témoignage du responsable du cimetière de Ntchèngué évoquent le nombre probable de 57 décès. Il faut ajouter à ces morts ceux «largués» par hélicoptère et ceux embarqués dans les pirogues et ramenés dans les villages par peur des représailles brandies par les PDGistes. La difficulté de les recenser vient du fait qu'un climat de terreur règne à Port Gentil autour de ces morts. Des menaces de mort ont été proférées sur quiconque donnerait des informations au sujet des personnes mortes des suites des fusillades des journées d'émeutes.

Pourtant des endroits bien précis semblent propices pour cette expertise indispensable : les morgues du Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué et celle de l'ancien hôpital central, gérées respectivement par les sociétés des pompes funèbres CASEPGA et GABOSEP. Mais dans l'une et l'autre c'est motus et bouche cousue.

La morgue du CHR de Ntchèngué est l'établissement où semble être passé le plus grand nombre de corps. Mais il nous est revenu que le directeur régional de Santé, Madame SEFOU, a menacé de licenciement les médecins ou tout personnel qui livrerait des informations; notamment concernant le nombre de morts liés aux évènements. Elle a également retiré certificats médicaux, déclarations de décès ainsi que les dossiers médicaux de ces morts.

A CASEPGA, une source sûre a indiqué que 18 corps de personnes tuées par balles ont séjourné dans cet établissement entre le 4 et le 7 septembre 2009, date à laquelle interdiction leur a été notifiée de recevoir ces corps.

2- Les exactions

Les forces de Défense et de Sécurité venues à Port Gentil semblaient avoir comme mission d'humilier, de brutaliser pour casser le moral de ces populations. Plusieurs types d'exactions et d'actes d'humiliations sont commis sur les habitants de Port Gentil.

On moleste les passants inoffensifs sur la voie publique, on n 'hésite pas à pénétrer dans les habitations pour perpétrer les mêmes actes, plusieurs personnes sont frappées à coup de poings, de crosses de fusil voire perforées par les baïonnettes fixées au bout des canons des armes des militaires .

On fait faire des pompes, on fait se déplacer à genoux, on fait danser, on fait chanter dans des langues parfois inconnues au Gabon ; on fait s'embrasser des frères et des sœurs quand on ne leur demande pas de s'accoupler, on viole en groupe (12 policiers violent 6 filles, le 16 septembre et 4 policiers violent une jeune femme qui avait un bébé, provoquant des délabrements génitaux). Une dame portant une grossesse à terme se rendant à l'hôpital pour accoucher a été contrainte de voir son bébé sortir devant les militaires malgré ses supplications. Outre ces témoignages donnés par des habitants de Port Gentil ayant requis l'anonymat, les cas suivants nous ont été relatés par les intéressés ou certains membres de leur entourage.

Cas 1 : Henri MBONGO, la cinquantaine environ, père de famille nombreuse, a été sauvagement battu, humilié, mis à genou par des militaires, le vendredi 4 septembre au carrefour Nguadi, vers 17 heures alors qu'il traversait la chaussée pour rejoindre son domicile situé à une quarantaine de mètres de là. Une dame qui tentait de traverser la route au même moment a subit les mêmes exactions. On leur a intimé l' ordre de chanter et de clamer haut et fort, «Ali 9 président!» Monsieur MBONGO s'en est sorti avec des hématomes aux jambes et au dos, tandis que la dame, traumatisée a tout fait sur elle. Tout cela devant une foule effarée.

Cas 2 : Christiane JOCKTANE, mère de famille, 55 ans environ, ancienne employée de banque a été sauvagement battue par les militaires, le 6 septembre, sous les yeux de ses enfants et de nombreuses personnes qui, comme elle, faisaient la queue en vue d'acheter du pain à la boulangerie SMAG, en face de la «Gendarmerie de l'Océan» ; sous le prétexte, selon les militaires, que le pain était réservé à l'armée et au motif que les enfants des Port-Gentillais ont été à l'origine des casses provoquant la pénurie. Elle a reçu de multiples coups de matraques et chaussures au visage, au bassin et sur le dos qui l'ont immobilisé pendant plus d'une semaine. Elle a fourni un certificat médical et des photos à l'appui de sa déclaration.

Cas 3 : Philippe ISSANI, agent municipal, la quarantaine, a été sorti manu militari, alors qu'il était hospitalisé, sous perfusion, à Paul IGAMBA et amené à la base de la Marine où il est jusqu'à ce jour détenu, sans que sa famille ne puisse le voir. Est-il encore en vie?

Cas 4 : Locin MONDOUNGUA, jeune homme d'une vingtaine d'année a été embarqué de force au tournant de Salsa par un policier qui l'a conduit au Commissariat du château alors qu'il traversait la chaussée pour rentrer à son domicile situé à une vingtaine de mètres de là. On lui a demandé de faire des pompes avant d'être relâché.

Cas 5 : Les travailleurs de la Société Morel et Prom le samedi 19 septembre, alors que le couvre feu est désormais fixé à 23 heures; aux environs de dix neuf, vingt heures, les travailleurs de cette compagnie pétrolière qui rentraient de leur lieu de travail sont pris à partie par une patrouille de militaires; ils sont copieusement tabassés au point que certains ont des fractures et d'autres perdent leurs dents; ils sont conduits à l'hôpital de Ntchèngué. Le directeur de cette société qui a pris les photos du triste spectacle a promis de porter plainte. Les militaires ayant volontairement bloqué l'accès de l'hôpital, nous n'avons pas pu y accéder.

Cas 6 : Philippe VOUETTE ; dans la matinée du samedi 18 septembre, il a été violenté par des militaires alors qu'il entrait dans son bureau de la société Schlumberger non loin du siège de Total Gabon. Il a été abandonné sur les lieux. C'est le témoignage d'une de ses relations qui a requis l'anonymat.

Cas 7 : Monsieur MOUITY MAGANGA, pâtissier à l'hôtel le Méridien ; le dimanche 6 septembre à 9 heures du matin, les militaires lui ont fait traverser la chaussée à genoux sans raison au carrefour ASECNA.

Cas 8 : Monsieur Jean Bernard MOUANAMBATSI, retraité; le jeudi 3 septembre à seize heures trente est molesté (vêtements déchirés) par les militaires alors qu'il recherchait son petit fils.

Cas 9 : Monsieur Théodore NGOUNGOU est sauvagement frappé au visage au carrefour ASECNA, alors qu'il cherchait à s'enquérir de la situation de son fils arrêté pour défaut de pièce d'identité. Ce dernier a fourni photo et certificat médical.

Cas 10 : Messieurs Martial MBOUMBA MOUNANGA et NZE ANGARA sont sortis manu militari de chez eux le 10 septembre vers 20 heures, embarqués et molestés avec des matraques et bâtons sertis de pointes, baladés dans la ville dans un camion militaire qui finira par les déposer couverts de blessures au dos et à la tête (voir photos) à la base de la marine vers une heure du matin.

Cas 11 : Monsieur Alain OBAME, 34 ans a été transporté et hospitalisé dans le service de chirurgie du CHR de Ntchèngué pour blessure par balle tirée par le gendarme Robert AVOUNGOU, commandant de brigade d'Omboué dans le département d'Etimboué.

Cas 12 : Monsieur MEMIAGHE, le 5 septembre à 22 heures à son domicile, a reçu 5 balles de petit calibre. Hospitalisé d'abord à la clinique Bilie (Dr IKOUAKOUA) pour les premiers soins, il a été transféré ensuite à 1 'hôpital de Ntchèngué.

Cas 13 : Un jeune garçon de seize (16) ans a reçu deux balles au poumon (Dr IGAMBONTCHINA).

Cas 14 : Famille Diawara ; Monsieur DIAWARA, son épouse, ses trois (3) filles et son locataire sont violemment molestés à leur domicile (vers carrefour ASECNA) par des militaires basés à l'aéroport. Monsieur DIAWARA est gravement blessé à jambe droite, son épouse et ses filles portent plusieurs ecchymoses. Le locataire a un traumatisme de la jambe et du pied droit (voir photos).

Cas 15 : Monsieur Guy Hervé MAVOUNGOU, 30 ans, a reçu deux balles aux jambes suite aux coups de feu tirés au quartier Sud (Laverie Moderne), le 21 septembre à 17 heures, au moment où on abattait Monsieur Martial AWANE. Les riverains pensent que ce sont des éléments de la Police Judiciaire qui ont perpétré cette exaction.

Cas 16 : Monsieur Serge Landry DOUMA MOUENGI était dans son domicile lorsqu'il est atteint de plusieurs balles au niveau de la jambe et de la main gauche, l'intéressé est actuellement hospitalisé au CHR de Ntchèngué.

Outre ces cas de tueries et d'exactions constatées, il y a lieu de mentionner que plus de 300 personnes avaient été arrêtées; à ce jour, un peu plus d'une quarantaine ont été présentés au tribunal de Port Gentil. On peut légitimement s'interroger sur la situation des nombreux autres dont on n'a jusqu'aujourd'hui aucune nouvelle. A moins qu'elles ne soient à classer parmi les disparus. Une enquête s'impose.

3- Destruction des biens

La mission a constaté que de nombreux magasins situés dans la zone du marché du Grand Village ont été détruits et incendiés. Certains témoins rencontrés indiquent que les militaires sont presque restés inactifs pendant les pillages;

Plusieurs d'entre eux se contentant de récupérer les biens pillés, de les embarquer dans les camions militaires pour les amener dans des directions inconnues.

En ce qui concerne l'immeuble Schlumberger de la concession Total qui a bel et bien été pillé par les manifestants, les riverains indiquent que bien après le pillage dans la journée, c'est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que l'incendie a pris dans le dernier étage de cet immeuble.

Quant au foyer Roger BUTTIN ; aucune manifestation n'avait été observée dans cette zone. C'est dans la nuit, alors que le couvre feu était en vigueur, que les riverains aperçoivent des flammes et de la fumée sur le toit de l'immeuble. D'aucuns sont même convaincus que c'est un projectile lancé à partir de la route qui a déclenché l'incendie de ce foyer.

Tous ces propos restent à éclaircir à partir d'une enquête approfondie qui permettra à terme de rétablir la vérité.

Il est à noter enfin que tous nos interlocuteurs restent choqués par les propos mensongers tenus par les plus hautes autorités de l'Etat et par quelques responsables politique de cette ville réunis à Port Gentil, à l'hôtel Mbandja, quelques jours après ces malheureux évènements. Propos qui, au lieu de prôner l'apaisement, se sont avérés constituer des appels à la haine et à la division tribale. Toutes choses qui constituent des véritables délits et qui tombent sous le coup de la loi.

Fait à Libreville, le 22 septembre 2009

Pr Pierre André KOMBILA KOUMBA ; Pr Josep JOHN-NAMBO ; Honorable KOMBE LEKAMBO ; Monsieur Jean Blaise MOUSSAVOU MAGANGA»