lundi 29 mars 2010

Gabon : L’hôpital général «en panne» à Libreville


Les services d’urgences et de traumatologie du Centre hospitalier de Libreville (CHL) sont privés et d’eau et d’électricité depuis le 15 mars dernier, empêchant la prise en charge de tout nouveau malade.

Si vous avez une urgence médicale, vous devrez attendre que le Centre hospitalier de Libreville (CHL) réhabilite ses installations électriques et d’adduction d’eau. Depuis le 15 mars déjà, les services des urgences et de traumatologie sont privés d’eau et de courant, rendant impossible la prise en charge de tout nouveau patient dans le principal hôpital de la capitale gabonaise.

A l’origine de cette situation, les responsables de l’hôpital dénoncent la vétusté des installations et la série de récents délestages de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) qui auraient endommagé le système.

«Nous vivons un enfer, en dormant dans des salles non ventilées ou non climatisées », se plaint un patient.

Ces coupures d’eau et d’électricité ont amené à interrompre des soins et reprogrammer des interventions chirurgicales, avec tous les risques que cela comporte. Les conditions d’hygiène sont également dangereusement remises en cause puisque les infirmières ne peuvent pas se laver les mains après chaque intervention pour éviter la transmission de bactéries d’un malade à un autre par manque d’eau.

«Pour remédier partiellement à cette situation, j’ai fait venir le 16 mars les pompiers pour alimenter et secourir en eau les patients et le corps médical», a expliqué le directeur général du CHL, Docteur Epigat.

«Les bâtiments du CHL sont vieillissants, identifiés depuis longtemps, pour apporter des solutions, nous avons contacté SETEG qui est actuellement sur le terrain pour la réhabilitation de l’eau, mais ils ont commencé par les routes, le château d’eau et bientôt l’électricité», explique-t-il.

«Le groupe électrogène qui alimentait le service de traumatologie est en panne et mérite d’être relayé par un autre, raison pour laquelle la traumatologie est encore alimentée par la SEEG et ne peut être épargné des caprices occasionnés par cette société», a-t-il poursuivi.

«La réhabilitation de l’hôpital général demande un peu de patience, parceque les travaux se font d’une manière progressive et par bâtiment. Grâce aux efforts consentis par le gouvernement, il est prévu dans la loi des finances de 2010 une enveloppe de 300 millions de francs destinée à la réhabilitation de nos structures hospitalières», a conclu le docteur Epigat.

L’achat en janvier 2010 d’un groupe électrogène d’une valeur de 60 millions de francs CFA a permis au CHL d’épargner les services sensibles comme la salle d’accouchement, le bloc opératoire de gynécologie obstétrique, le service néonatal, la maternité ainsi que la réanimation.

Publié le 18-03-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco  

dimanche 28 mars 2010

Can 2012: la CAF inquiète du retard des travaux au Gabon

© sport.fr
Un des stades gabonais en chantiers
 

Le  27/03/2010

Une délégation de l’instance dirigeante du football africain vient d’achever une visite d’inspection dans ce pays de l’Afrique centrale

La coupe d’Afrique des nations de football 2010 s’est achevée le 31 janvier dernier par la victoire de l’Egypte en Angola, pays hôte de la compétition. Cette semaine, la Confédération africaine de football (CAF) a tenu un symposium à son siège au Caire en Egypte, pour disséquer la compétition et explorer les voies d’amélioration de la prochaine édition qui aura lieu respectivement en 2012 en Guinée équatoriale et au Gabon. A cet effet, la CAF n’est actuellement pas rassurée que le Gabon soit prêt pour abriter la plus grande fête du football en Africain. Cette inquiétude survient au lendemain d’une visite d’inspection effectuée par la délégation de la CAF sur le sol gabonais. Au cours de cette descende, celle-ci a été consternée de constater que les travaux de réhabilitation des différents stades, où doivent se jouer les matchs, accusent un grand retard. Le chef de la délégation de la CAF, le Général Seyi Meneme, n’a pas caché sa déception face à cette situation. Il s’est également insurgé contre l’attitude des autorités sportives gabonaises qui, au lieu de conduire la délégation sur les sites retenus, ont préféré conduire celle-ci dans des lieux imprévus.

Ce qui a provoqué la colère des membres de la délégation de la CAF. Le plus énervant, c’est le fait de nous faire visiter les sites non prévus sur la feuille de route sans nous aviser. Nous ne sommes pas venus pour êtres baladés comme des moutons, a déclaré le Général Seyi Meneme au site d’information www.gabonnews.com.

La CAF veut redorer son blason
Compte tenu de l’importance de la coupe d’Afrique des nations de football, le pays organisateur doit mettre tout en œuvre pour qu’une telle compétition puisse se dérouler dans les meilleures conditions. La colère de la CAF peut aisément se comprendre, après les vives critiques dont elle a été la cible avant, pendant et après le déroulement de la dernière Can angolaise. Il est désormais question de redorer son blason. Elle vient d’ailleurs de donner un ultimatum au Gabon. Le pays de l’international footballeur Daniel Cousin a deux mois pour rattraper son retard et rassurer la CAF sur sa réelle capacité à co-organiser la prochaine CAN, avec la Guinée – Equatoriale.
Auteur :  Makeda Lydie Gnotuom          Source : http://www.journalducameroun.com

lundi 15 mars 2010

Gabon : Les travaux du stade Omnisports toujours au point mort

En visite sur le chantier du stade Omnisports de Libreville le 11 mars, le ministre des Sports, René Ndemezo’o Obiang, s’est insurgé contre la lenteur des travaux d’extension et de réfection du complexe sportif retenu pour abriter les matchs officiels de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012.

Le stade Omnisports de Libreville sera-t-il prêt pour le plus grand évènement sportif du continent ? A moins de 21 mois du lancement de la prochaine CAN, les travaux de réfection de ce site peinent à atteindre leur vitesse de croisière.

Après le stade de l’Amitié sino-gabonaise le 9 mars, le ministre des Sports, René Ndemezo’o Obiang, a visité le stade Omnisports de Libreville le 11 mars dernier, où il s’est étonné du faible avancement des travaux lancés en octobre 2009.

«Il y a beaucoup de travail qui reste à faire. Mais nous avons pu voir que l’entreprise Entraco est à pied d’œuvre sur le gigantesque chantier de l’Omnisport. Ce qui nous tient le plus à cœur, c’est la livraison de la pelouse, qui doit être prête dans six mois avant le démarrage de la compétition selon les exigences de la Confédération africaine de football (CAF)», a indiqué René Ndemezo’o Obiang.

«Ce chantier s’effectue sur la base d’un financement extérieur. C’est un financement qui est totalement bouclé et la contrepartie gabonaise a servi au démarrage des travaux à hauteur de 15%. Désormais tous les paiements mensuels s’effectuent grâce au financement extérieur qui permet d’être tout à fait tranquille quant au rythme continu des travaux», a-t-il ajouté.

Selon un ingénieur chargé du suivi des travaux, Michel Guilluy, «500 tonnes de pieux sont attendus à Libreville pour préfabrication de plus de 27 km de gradins».

Si les sondages géotechniques prévoient l’achèvement des travaux en octobre 2011 et la livraison de la pelouse 3 mois plus tôt, sur le terrain la situation inquiète. Et à un an et demi de la CAN 2012 les signes d’une grosse désillusion sur le déroulement de cet évènement au Gabon germent déjà chez les plus sceptiques.

Un sentiment d’autant justifié que les travaux de construction du stade de l’amitié sino-gabonaise par exemple, lancés il y a plus de deux mois et prévus pour une durée de 24 mois, ne devront uniquement leur salut qu’à la capacité des Chinois à honorer leurs engagements.
 
Publié le 12-03-2010    Source : Gaboneco     Auteur : Gaboneco  

Gabon - Ces sociétés françaises qui pillent les richesses du pays

Elf, rebaptisé aujourd'hui Total, est la plus connue des entreprises françaises qui exploite les richesses du Gabon du fait de l'affaire qui à partir de 1994 et jusqu'au procès de 2004 a donné un coup de projecteur sur les liens entre les dirigeants de la société pétrolière, la famille Bongo, la mafia et les sommets de l'appareil d'État français.

Mais en fait, c'est l'ensemble de l'économie du pays qui est sous la coupe de sociétés françaises et il est difficile de toutes les citer. Le clan Bongo est servi au passage, étalant un luxe provoquant au milieu du dénuement. Mais l'essentiel de la richesse produite par les travailleurs du pétrole, des mines, de l'extraction forestière, du transport et des activités portuaires, etc., profite à des patrons et des actionnaires d'entreprises dont le siège est par exemple à Odet dans le Finistère (Bolloré), à la Tour Montparnasse à Paris (Eramet), à La Défense (Areva) ou à Niort (Rougier, pour l'exploitation et le négoce des bois tropicaux).

Que Bouygues ait obtenu le marché pour la construction d'un nouvel aéroport pour la capitale Libreville, que Bolloré soit favori pour la gestion du terminal portuaire de la capitale économique, Port-Gentil, cela n'étonnera personne. Par ailleurs, Bolloré est partenaire de la Banque gabonaise et française internationale, issue de la banque d'Elf, aujourd'hui liée à la compagnie du Komo, pieuvre qui a des intérêts dans de multiples secteurs du pays. Bolloré est également présent à travers des filiales allant du courrier express à des agences de voyages en passant par une « société de service et de transport pour aider les entreprises à venir exploiter les ressources du Gabon ».

Le gisement de manganèse de Moanda est exploité par la société Eramet, issue en partie de la privatisation de la sidérurgie dans les années 1990. Une certaine famille Duval, qui compte parmi les principaux actionnaires, vient de voir sa fortune fondre de près de 70 % par rapport au sommet qu'elle avait atteint en 2008, et malgré cela elle est classée au 23e rang des fortunes françaises, avec plus de 1,8 milliard d'euros. Ces milliardaires, ainsi que le groupe Areva, cherchent actuellement à se défaire de leur participation dans Eramet en empochant une confortable plus value.

Quant à la production d'uranium, elle s'était développée entre 1958 et 1999. Areva a indiqué en janvier dernier son intention de « se relancer dans l'exploration et la prospection de nouveaux gisements » dans le Sud-Est du pays.

Pas plus que les minerais, le bois de la forêt tropicale n'échappe à l'escarcelle des patrons français, à travers trois sociétés : Rougier-Gabon, Leroy-Gabon (filiale d'Isoroy), Compagnie équatoriale du bois-Thanry. Cette dernière, accusée d'avoir massacré la forêt, dispose pourtant d'un permis de trente ans pour exploiter 615 000 hectares - l'équivalent d'un département français - et a reçu une subvention de l'Agence française de développement pour établir un plan d'aménagement censé éviter de continuer à détruire la nature.

Bref, les sociétés françaises pillent les richesses du Gabon, et elles le font encore à bien plus grande échelle que le clan Bongo.

Auteur : Jean SANDAY
Source : Lutte Ouvrière n°2145 du 11 septembre 2009