mercredi 30 décembre 2009

Politique : Nouvel allègement du couvre-feu à Port-Gentil pour la fête de nouvel an



LIBREVILLE (AGP)

Le gouvernement gabonais a décidé d’alléger le couvre-feu en vigueur à Port-Gentil pour la période allant de ce mercredi à minuit à samedi prochain à la même heure, indique le communiqué final ayant sanctionné les travaux du conseil des ministres tenu mardi.

‘’Au regard du comportement exemplaire observé par les compatriotes résidant à Port-Gentil à l’occasion de la fête de la Nativité, le conseil décide d’un nouvel allégement du couvre-feu dans cette ville.

Cet, allègement se traduit par la suspension du couvre-feu du mercredi 30 décembre2009, a minuit, au samedi 2 janvier 2010n à minuit’’, précise le communiqué.

Avant les fêtes de noël, le gouvernement avait allégé le couvre-feu dans cette ville pétrolière, rappelle-t-on.

La deuxième ville du pays est sous couvre-feu depuis le 6 septembre dernier suite aux violentes manifestations qui avaient suivi la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 30 août dernier.

Source : AGP                                 Auteur : IM/PRB

Le Gabon adresse un avertissement à Veolia sur un contrat d'eau


LIBREVILLE, 30 décembre (Reuters) -

Le gouvernement gabonais a adressé mercredi un avertissement à une filiale locale de Veolia Environnement (VIE.PA: Cotation) en lui demandant d'améliorer la qualité de la distribution d'eau dans la capitale, Libreville, sous peine de voir sa concession gelée.



"Le système de distribution d'eau subit des pénuries depuis 2003 en raison de l'obsolescence et de la saturation du système de transport de l'eau traitée", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Séraphin Moundounga, à l'issue d'un conseil des ministres.


Certains quartiers de Libreville n'ont aucun approvisionnement en eau tandis que dans d'autres, l'eau est parfois coupée jusqu'à huit heures par jour, a-t-il ajouté. L'absence d'amélioration pourrait aboutir à une "mise sous séquestre" du contrat de concession, a-t-il poursuivi.


Il n'a pas précisé le délai accordé à la SEEG (Société des eaux et de l'électricité du Gabon), contrôlée à 51% par Veolia Eau, pour mettre en oeuvre les changements demandés.


La SEEG procède depuis lundi à des essais pour acheminer vers les quartiers concernés l'eau d'un réservoir utilisé pour approvisionner le nord de la ville. Ces tests doivent s'étaler sur sept jours.


Source:  Reuters                        Auteur : Linel Kwatsi (traduction française de Marc Angrand)

Gabon : Le grand parti de l'opposition «est né»


Réunis ce 30 décembre au siège de l'Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), 8 des membres du Front de refus du coup de force électoral, dont six étaient candidats à l'élection présidentielle d'août dernier, ont annoncé la création d'un nouveau parti de l'opposition. Regroupant plusieurs anciens barons du parti au pouvoir, leaders politiques dans leurs circonscriptions respectives, ce «grand parti» est appelé à créer un contre pouvoir crédible au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), qui s'est maintenu au pouvoir en août dernier face à une opposition éparse.

Après quatre mois de guerre lasse, ponctuée par une série de manifestations dont l'essentiel a été interdit par le gouvernement, et privé d'une tribune légale d'expression, le Front de refus du coup de force électoral a jugé utile de fédérer ses moyens, son énergie et ses ambitions autour d'un grand parti politique capable de contrer le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).

Lors de la conférence de presse organisée ce 30 décembre au siège de l'Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), 8 de leurs membres, dont six s'étaient présentés à l'élection présidentielle d'août dernier ont annoncé la création de ce «grand parti» censé fédérer les forces de l'opposition du pays.

Le grand absent de ce nouveau rassemblement reste l'Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou, arrivé deuxième à l'élection présidentielle, grâce au renfort de l'Alliance pour le changement et la restauration (ACR) qui compte cinq formations politiques.

Après le petit speech introductif du président de l'UGDD, Zacharie Myboto, la déclaration, que nous publions ci dessous, a été lue par le dernier Premier ministre du défunt président Omar Bongo, Jean Eyeghe Ndong, devenu le porte-parole du Front de refus du coup de force électoral. Selon certaines sources, des pourparlers seraient engagés avec plusieurs partis de l'opposition pour rejoindre ce rassemblement.

Déclaration
Libreville, le 30 décembre 2009


«Lorsque dans le cours des événements, il devient nécessaire pour des femmes et des hommes libres de reconsidérer les liens politiques qu’ils entretiennent, le respect dû au peuple oblige à déclarer les causes qui les déterminent.

La recherche de liberté et de bien-être est le propre de l’humain. Le Gabon est notre pays, il est celui de nos enfants. Le pays de nos ambitions et celui de nos espérances. Nous ne pouvons en conscience continuer à faire comme si la situation du Gabon ne nous interpellait pas.

Le 30 août dernier, le peuple gabonais s’est prononcé. Il a clairement exprimé dans les urnes son ardent désir de changement. Il a dit au Pays et au Monde sa volonté d’ouvrir une ère nouvelle pour notre destinée commune.

Nos compatriotes ont manifesté leur désir de liberté, de justice et d’égalité des chances. Au nom des valeurs de la République et de la Nation, le peuple gabonais s’est rassemblé. Il a appelé à un sursaut national. Nous devons entendre cet appel. Nous devons donner suite à l’appel de nos concitoyens.

Chacun connaît la situation de blocage dans laquelle se trouve le pays aujourd’hui. Elle doit être regardée et analysée avec courage et lucidité. Dans un monde en mouvement, notre pays ne peut demeurer statique et se complaire dans la gesticulation et l’amateurisme. Nous ne pouvons assister impuissants au musèlement de la presse, à l’irruption des forces de défense dans la vie de tous les jours, au triomphe de l’arbitraire et de la loi du plus fort. Nous ne pouvons rester inactifs face au recul des libertés publiques.

Le pouvoir illégitime qui s’est installé à l’issue du coup d’État du 03 septembre 2009, guidé par une volonté de règlement de comptes prend chaque jour des décisions partisanes au service d’un clan, au mépris des lois et des engagements de notre pays. La gestion laxiste des administrations et des agents publics, l’hypothèque de l’année scolaire ainsi que les crises ouvertes dans plusieurs secteurs économiques et sociaux confirment la situation de crise dans laquelle se trouve le Gabon aujourd’hui.
A l’éveil démocratique des Gabonais doit répondre un éveil politique pour redonner du sens à notre destinée commune. Cet éveil politique, la Coalition des Groupes et Partis Politiques pour l’Alternance a le devoir de l’incarner au service du Gabon et des Gabonais.


L’année 2010 qui arrive sera marquée par la célébration du 50ème anniversaire de l’Indépendance de notre pays. Cela fait donc 50 ans que la communauté internationale reconnaît aux Gabonaises et aux Gabonais le droit et la responsabilité de disposer librement de leur destin et de choisir en toute indépendance les femmes et les hommes qui ont la charge des affaires de la Nation.

Près de 50 ans après l’Indépendance, nous devons à la vérité de constater que le niveau de développement politique, économique, social et culturel du Gabon est en-deçà du riche potentiel naturel et humain de notre pays. Il nous suffit pour cela de mesurer le chemin parcouru par les autres Nations qui en 1960 présentaient un potentiel inférieur ou équivalent au nôtre.

Depuis 1960, et en dépit des millions de tonnes de pétrole, de manganèse, d’uranium ou de mètres cubes de bois extraits de notre sous-sol et de notre forêt pour être commercialisés à travers le monde et qui ont fait la prospérité des exploitants, notre pays est toujours à la recherche de son développement, c’est-à-dire l’amélioration significative des conditions de vie de ses populations.

Depuis l’Indépendance, malgré les différentes expériences politiques qui ont conduit dans un premier temps au multipartisme, puis au Parti unique pour revenir au multipartisme en 1990, le Gabon n’a jamais connu d’alternance politique. La Conférence Nationale de 1990, en consacrant le retour de notre pays au multipartisme reconnaissait que la démocratie, qui ne peut être séparée de l’alternance politique, était nécessaire au développement politique, économique, social et culturel du Gabon. Et si le multipartisme est bien effectif dans notre pays depuis bientôt vingt ans, la démocratie reste à construire et l’alternance politique n’est toujours pas réalisée.

La vie politique de notre pays s’est plutôt caractérisée par la création continue d’une multitude de Partis Politiques dont l’implantation géographique et sociologique, ainsi que l’impact politique restent plus que limités.

L’élection présidentielle anticipée, consécutive au décès du Président Omar BONGO ONDIMBA le 8 juin 2009, a ouvert les perspectives réelles d’une recomposition politique devenue inévitable, mais surtout de l’alternance politique tant souhaitée par le peuple gabonais.

La volonté de changement, clairement exprimée lors de l’élection présidentielle du 30 août dernier, n’a pas suffi à réaliser cet objectif ; Et le coup d’État perpétré à cette occasion par le Pouvoir en place n’a pas eu raison de cette formidable détermination populaire. Du reste, cet élan historique continue d’être exprimé par la très grande majorité de nos concitoyens qui attend des hommes et des femmes politiques engagées pour le changement réel, un examen lucide de la situation, mais surtout une introspection et un dépassement de soi pour sortir enfin de cette paralysie politique.

Près de 20 ans après la Conférence Nationale qui a marqué le retour au multipartisme, le constat est amer. Le processus de démocratisation du Gabon est aujourd’hui menacé. La démocratie peine à s’installer malgré les Institutions mises en place pour nous y conduire et les textes devant la garantir. Comment expliquer pareille situation alors même que le peuple appelle cette démocratie de tous ses vœux ?

C’est plutôt dans les pratiques politiques que la vérité nous commande de jeter un regard froid pour comprendre les nombreuses raisons qui n’ont jamais permis l’alternance au Gabon.

Oui, nous avons toujours dénoncé la confiscation du pouvoir par un Parti au service d’un clan dont les méthodes obscurantistes ont tué bon nombre d’espoirs. La coercition, les menaces, les restrictions des libertés publiques, les assassinats, la corruption sont au nombre des pratiques qui freinent l’avènement d’une véritable démocratie au Gabon.

Tout en critiquant les atteintes à l’exercice de la démocratie par le Pouvoir, nous ne pouvons passer sous silence ce qui est aussi la responsabilité de l’Opposition sur les échecs répétés pour aboutir à l’alternance. Aussi dommageables que soient les maux dénoncés plus haut pour la démocratie, ils ne sauraient nous faire oublier la duplicité de nombre d’entre nous, leaders politiques, qui se sont parfois illustrés par des comportements égoïstes et égocentriques, des faux fuyants et des voltefaces déroutants.

C’est parce que nous saurons reconnaître notre part de responsabilité dans la situation politique actuelle, que nous serons courageux et humbles pour faire le constat que révèle nos manquements et prendre les décisions importantes qui s’imposent. La réalité politique nous commande de ne plus biaiser, de ne plus louvoyer pour échapper à l’image que renvoie de nous le miroir de cette réalité.

Qui pourra nous croire encore si pour vouloir le changement dans notre pays, nous ne changeons pas nous-mêmes notre manière de faire la politique pour servir les intérêts du plus grand nombre et non plus ceux de nos seuls maisons, villages et ethnies ?


La réalisation de cet impératif de changement passe nécessairement par la conjugaison des efforts et des intelligences de tous ceux qui placent le Gabon au-dessus de leur position personnelle de pouvoir. Leur rassemblement s’impose maintenant.

À la suite du débat qui s’est ouvert avec les Gabonaises et les Gabonais et qui a engagé les forces du changement dans une profonde réflexion individuelle et collective, nous :

Gérard ELLA NGUEMA, Président du Rassemblement National des Républicains (R.N.R) ;

Jean ÉYEGHE NDONG, Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

André MBA OBAME, Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

Bruno Ben MOUBAMBA, Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

Zacharie MYBOTO, Président de l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement ; (U.G.D.D) et Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

Jean NTOUTOUME NGOUA, Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

Casimir OYE MBA, Candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009 ;

Pierre Claver ZENG EBOME, Président du Mouvement Africain pour le Développement (M.A.D) ;

Signataires, le 15 novembre 2009, de la Charte de la Coalition des Groupes et Partis Politiques pour l’Alternance ;

Conscients de notre responsabilité devant Dieu, devant l’Histoire, devant la Nation et devant le Peuple ;

Considérant la situation politique de notre pays, qui se caractérise par un recul sans précédent de l’État de droit et des libertés publiques consécutifs au coup d’État du 3 septembre 2009 qui a placé à la tête de notre pays un Président illégitime ;

Constatant que ce pouvoir illégitime qui tient à s’imposer face à la volonté de changement du peuple Gabonais affiche clairement les prémices du totalitarisme et de la dictature ;

Prenant acte du désir ardent de l’unité de toutes les forces du changement qu’exprime l’opinion publique nationale ;

Considérant la grande richesse que constitue la formidable diversité ethnique et culturelle de notre pays qui est instrumentalisée par certains acteurs politiques pour attiser les démons du tribalisme et diviser un peuple dont l’unité doit être la première force ;

Considérant le nécessaire développement économique et social du pays qui impose la mobilisation de toutes les compétences pour l’élaboration d’un projet véritablement ambitieux et réaliste, conforme aux attentes des Gabonaises et des Gabonais, attractif pour les investissements privés et respectueux des engagements internationaux du Gabon;

Décidons solennellement ce jour de nous unir et d’unir nos forces, en procédant à la fusion de nos partis politiques afin de créer avec les groupes politiques un grand parti politique novateur.

Les autres membres de la Coalition, qui partagent cette démarche d’unité, nous rejoindrons le moment venu.

Nous lançons un appel solennel à toutes les Gabonaises et à tous les Gabonais, à tous les partis politiques attachés au changement et à la construction d’une Nation indépendante, libre et prospère, pour rejoindre ce grand parti politique et offrir à notre pays l’outil de l’alternance dont il a besoin pour développer son formidable potentiel. L’heure est grave et le Gabon a besoin de chacune de ses filles et de chacun de ses fils. Personne ne viendra construire ce pays à notre place. Vous y avez toute votre place. Pour vous, pour nous tous et surtout pour les générations futures : rejoignez-nous !

Ce grand parti n’est ni une alliance de circonstance, ni une simple réponse au coup d’État de septembre dernier. Il s’agit d’un acte de foi dans le Gabon d’aujourd’hui et de demain. La décision de nous unir dans ce grand parti exprime notre volonté commune de construire un avenir meilleur. Ce parti transcende les ethnies et les tribus, les communautés diverses qui font notre richesse commune. Il se veut un lieu de brassage politique des générations et de mise en commun des intelligences, fondé sur l’amour de la Patrie.

Aux militants et partisans des Partis politiques et groupes de la Coalition, nous disons : la voie que nous vous proposons n’est pas la plus facile, loin de là. Elle demande du courage, de l’abnégation et de la détermination. Mais c’est la seule et unique voie qui se présente à nous, si nous voulons véritablement offrir à notre pays le changement qu’ensemble nous souhaitons et que le peuple appelle de ses vœux avec insistance et pour lequel nous œuvrons tous.

Nous tenons aussi à vous rassurer sur les garanties que la loi n° 24/96 du 16 juin 1996 relative aux Partis politiques nous donne dans le cadre de la fusion de nos partis dans la mesure où celle-ci en son article 17 traite du cas de fusion. Les partis politiques ne perdent rien de ce que légalement ils ont obtenu dans leurs situations anciennes. Les légalisations des partis ayant fusionné sont de droit transférés au nouveau parti et tous les sièges obtenus lors des dernières élections législatives, locales et sénatoriales sont maintenus et transférés à celui-ci.

Le Gabon notre pays est riche de sa diversité ethnique. Nous ne devons laisser rien ni personne se servir de cette diversité pour nous diviser et nous liguer les uns contre les autres. Nous sommes tous enfants de ce pays qui nous a vu naitre et verra grandir nos enfants et petits-enfants. Le Gabon est un et indivisible.

Nous voulons construire ensemble un pays solidaire, uni et prospère où chaque citoyen trouvera sa juste place en étant assuré que son mérite sera reconnu à sa juste valeur.

Gabonaises, Gabonais, très chers compatriotes,
À cet instant historique nous vous invitons à vous engager résolument dans le combat politique pour l’unité nationale, la démocratie, la défense de nos intérêts et le développement de notre pays. Unissons nos forces, le moment est venu de nous retrouver pour construire le Gabon de nos rêves.

Vive la République,
Vive le Gabon».  

Publié le 30-12-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco 

dimanche 20 décembre 2009

Gabon - Culture : Pahé, dessinateur comblé

 20/12/2009 09:40:46 | La rédaction web de Jeune Afrique | Par : Nicolas Michel


A partir du 19 décembre, le dessin animé Le Monde de Pahé est diffusé sur la chaîne de télévision française France 3. Comblé par cette adaptation, le dessinateur gabonais auteur de La vie de Pahé et de Dipoula a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Que pensez-vous du dessin animé inspiré de votre propre personnage?
Pahé : C’est plutôt bizarre de se retrouver ainsi, mais ça me fait bien rigoler de me voir en mouvement. Sur le plan professionnel, c’est une superbe réussite, car il y a bien des auteurs confirmés qui n’ont pas la chance de voir leur œuvre adaptée en dessin animé. Pour moi, qui sort de ma petite forêt natale, bingo ! C’est le jackpot. On peut vraiment dire que ma vie, la vie de Pahé, est un vrai coup de bol. Je suis un auteur même pas "bankable" (rentable, ndlr), je sors une BD et hop ! d’un coup de baguette magique, elle plaît a une productrice qui décide d’en faire un film animé, deux ans plus tard. Oui, les génies de ma forêt équatoriale ont veillé sur moi. J’ai vraiment du bol.

Quelle a été votre contribution à la réalisation du dessin animé?

Je n’ai pas voulu faire de chichi ni essayé d’être regardant à 100 % sur ce qui allait se faire. J’ai conçu toute la bible graphique, c’est-à-dire que j’ai dessiné tous les personnages sous divers angles, avec mon style. Ensuite, les dessinateurs du studio d’animation ont repris ces derniers en les adaptant pour qu’ils soient conformes aux normes du dessin animé. C’est pour cela que les personnages sont ronds… Mais lorsque la production m’a envoyé l’épisode pilote, j’ai failli tomber dans les pommes. Quelque chose n’allait pas. La voix de Mama Odette, ma mère, sonnait faux. La production avait choisi une actrice... antillaise pour le doublage. Ce qui n’allait vraiment pas. Ils m’ont fait savoir qu’il n’y avait pas d’acteurs africains en France pour le doublage. J’ai rabattu cette affirmation d’un revers de la main en leur demandant d’où venaient les voix de Kirikou. Le tir a été rectifié par la suite et de nouveaux acteurs ont été trouvés !

La série est conforme à votre travail ?
L’histoire de la BD est légèrement modifiée. Dans la version papier, le petit Pahé part du Gabon pour aller vivre en France chez sa sœur Rose, qui fait des études de médecine du coté de Tours.
Pour Le monde de Pahé, version animée, Pahé vit en France avec sa mère et ses quatre sœurs. Il n’a jamais mis les pieds au Gabon, vient d’une famille modeste, habite dans un HLM de banlieue et partage sa chambre avec ses sœurs. Une famille bien modeste donc. Le meilleur pote de Pahé, Sébastien, petit français de famille aisée, habite lui dans un quartier chic. Après de nombreuses aventures en France, Mama Odette décide d’emmener Pahé et Sébastien au Gabon pour Noël. Ils vont à Bitam et dans le village du père de Pahé, Eboro.

Combien d’épisodes doivent être diffusés pour l’instant ?

Il y a 75 épisodes de 7 minutes chacun. C'est vraiment énorme. Depuis Kirikou, on n’a pas fait aussi long!

Est-ce que Le monde de Pahé sera diffusé en Afrique?
Selon ce que m’a dit la production, oui. En Afrique francophone d’abord, puis anglophone car il existe déjà une version anglaise. Il va certainement y avoir une espèce d’échange de marchandises. Peu de télés africaines peuvent se permettre d’acheter les épisodes qui coûtent les yeux de la tête. Le deal est simple : « Vous diffusez le dessin animé aux jours et heures imposés par la production et, en échange, on vous l'offre ! » Quelle chaîne africaine peut refuser cela ? Les télévisions publiques des pays africains auront la priorité car elles couvrent toute l’étendue de leur territoire.

La BD La Vie de Pahé marche-t-elle bien au Gabon ?
La BD se vend comme des petits bouts de manioc, même si elle est surtout achetée par les Gabonais assez aisés et par les nombreux expatriés européens. Le Gabonais moyen ne pouvant pas le faire, vu le prix excessif en librairie. Près de 13 000 à 14 000 F CFA (environ 20 euros) !

Quels sont vos projets actuels?
Je travaille actuellement sur une BD, Ali 9, Roi de la république gabonaise, qui est un recueil de caricatures politiques sur les dernières élections présidentielles. Sa sortie est prévue pour janvier 2010. Je travaille aussi sur Dipoula 2, toujours avec Sti au scénario, qui verra le jour en mars 2010. Et sur le dernier opus de La vie de Pahé : Loveman, ma vie avec les femmes. La date de sortie n’est pas encore précisée. Enfin pour ce qui concerne la BD, je suis invité par Plantu du 17 au 25 janvier 2010, du côté de Carquefou, pour les Rencontres internationales des dessinateurs de presse.

20/12/2009 09:40:46 | La rédaction web de Jeune Afrique | Par : Nicolas Michel
 

Ali Bongo, globe-trotter !

Dur de succéder à Omar Bongo. Son fils "Ali" multiplie les voyages et les contacts à l'étranger pour exister dans la cour des grands, comme son père. (...)
 
Source : Africa Inteligence/ La lette du Continent

Economie : Le budget 2010 arrêté à 2.096 milliards de FCFA



LIBREVILLE (AGP) – Le gouvernement gabonais table sur un budget de 2096 milliards de FCFA pour l’année 2010 contre 1541, 6 milliards de FCFA en 2009, soit une hausse 554,4 milliards de FCFA, indique le communiqué final du conseil des ministres tenu vendredi au palais présidentiel.

Selon ce communiqué, les ressources propres se décomposent en recettes non pétrolières évaluées à 778,8 milliards de FCFA comprenant 4 milliards de FCFA de dons, et en recettes pétrolières arrêtées à 940,2 milliards de FCFA.

Elles s’élèveraient ainsi à 1.719,1 milliards de FCFA contre 1.238,6 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances rectificative 2009, soit une hausse de 480,5 milliards de FCFA.

Les recettes pétrolières, évaluées à 940,2 milliards de FCFA, seraient en hausse de 450,7 milliards de F par rapport à la loi de finances rectificative de l’année 2009, précise le document.

Les recettes issues du secteur hors pétrole s’établiraient à 774,8 milliards de FCFA en 2010 contre 745 milliards de FCFA arrêtés dans la loi de finances rectificative de l’année 2009, soit une augmentation de 4%.


Le montant des dons resterait inchangé et s’établirait à 4 milliards de FCFA comme dans la loi de finances rectificative de l’année 2009, poursuit le texte.


Par ailleurs, les ressources d’emprunt s’élèveraient à 376,9 milliards de FCFA contre 303 milliards de FCFA dans la loi de finances rectificative 2009. Elles sont constituées d’emprunts liés aux opérations d’investissement pour 278 milliards de FCFA et de 98,9 milliards de FCFA au titre d’un financement d’équilibre.


L’ensemble des charges pour l’année 2010 s’établirait à 2.096 milliards de F.cfa contre 1.541,6 milliards de Fcfa arrêtés dans la loi de finances rectificative de l’année 2009, soit une hausse de 554,4 milliards de Fcfa.


En revanche, le service de la dette publique se chiffrerait à 444,8 milliards de FCFA contre 463,1 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances rectificative de l’année 2009.

Pour ce qui est de la masse La masse salariale elle atteindrait 384,5 milliards de FCFA contre 370 milliards de FCFA dans la loi de finances rectificative 2009, soit une augmentation de 14,5 milliards de FCFA.

Auteur : IM/JPN                Source : AGP                            Publié le 12/12/2009
 

Guinée : Toumba Diakité dénonce une «trahison totale de la démocratie»


Alors qu’il est activement recherché par les forces armées guinéennes pour avoir tiré sur Dadis Camara le 4 décembre dernier, l’ex aide camp du Chef de la Junte guinéenne, Toumba Diakité, a accordé une interview exclusive à Radio France internationale (RFI) le 15 décembre dernier, dans laquelle il revient notamment sur les motifs qui l’auraient poussé à ouvrir le feu sur le Chef de la junte.

Pourquoi Toumba Diakité a-t-il ouvert le feu sur Dadis Camara ? Joint au téléphone par Radio France internationale (RFI) le 15 décembre dernier, le «bourreau» du Chef de la junte guinéenne, a répondu à cette question en invoquant notamment la trahison.

«Il est venu me chercher à Koundara avec tout son cortège dans l’intention de m’arrêter. Il est venu en me demandant ce qui ne va pas, qu’est-ce que je suis en train de fuir et il a même tapé sur mon chapeau pour le faire tomber. Je lui répondu que je suis votre aide camp et les arrestations arbitraires ne peuvent se passer sans que je ne soit informé. Makambo, son chargé d’opération voulait venir vers moi mais j’avais une arme sur moi. Et c’est à ce moment que j’ai ouvert le feu lui. Je dis bien je précise, je précise, une balle du côté droit de la nuque», explique Toumba Diakité.

«J’ai tiré sur lui parce qu’à un certain moment il y avait une trahison totale à mon égard, une trahison totale de la démocratie. Il a essayé de reposer toutes les charges du 28 septembre en ma personne. C’est un acte de trahison qui m’a poussé à réfléchir avant que ça ne soit mon tour. C’est extrêmement important parce que les évènements du 28 ont été montés, les procès ont été montés, donc c’est moi qui devait répondre à tout alors que ce n’est pas ça du tout», a-t-il ajouté.

«Je ne compte pas me livrer parce qu’ils ne veulent pas même que les réalités soient connues, ils vont préférer me tuer. C’est une chance que j’ai eu avec vous de donner des explications», a-t-il encore précisé.

Dans cette interview accordée à RFI, Toumba Diakité est également revenu sur les évènements du 28 septembre dernier où les militaires, en empêchant une marche avaient causé la mort de près 150 civils.

«Le jour du 28 septembre, il les envoyé en précurseur pour aller s’interposer et empêcher les manifestants sur le chemin. Il connaissait les réalités du terrain et il a également fait venir 250 nouvelles recrues du Centre d’instruction de l’école de l’armée de l’air (CIAM) qui ont été habillées en tenue civile, armées en armes blanches et qui ont causé d’énormes massacres. Et nous, nous sommes arrivés au stade aux environs de 11 heures et la situation était déjà dure. Et la responsabilité que j’ai prise, c’était d’aller directement sauver les leaders», raconte l’ex aide camp de Dadis Camara.

«Je suis venu mais cela ne signifie que me suis comporté autrement. Effectivement tous les Corps habillés se sont mal comportés ce jour. Je veux parler de mon adjoint le sous-lieutenant Marcel Giabogui qui a blessé tous les leaders politiques. Moi-même j’ai reçu des coups, les leaders peuvent le témoigner, j’en ai aussi donné à certains militaires, policiers et gendarmes pour sauver les leaders. Moi c’est ce que j’ai pu faire. Il y avait la police, la gendarmerie et les hommes infiltrés par le pouvoir», a-t-il poursuivi.

A la question de savoir si c’est bien le capitaine Dadis Camara qui a dépêché les soldats au stade pour mettre fin à la manifestation des civils, Toumba Diakité a enfin confirmé sans hésitations, «tout à fait».

Publié le 17-12-2009                     Source : RFI                           Auteur : gaboneco

Gabon : A quand les réformes de fond?


L’ambition du gouvernement qui a pris corps le 16 octobre, est de matérialiser le projet de société pour lequel Ali Bongo a été élu le 30 août. Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de réformes initiées par le gouvernement. Celles-ci sont nécessaires, voire vitales pour la mutation économique envisagée. L’essentiel des mesures prises durant ces deux premiers mois appellent des réformes de fond pour faire faire à la société gabonaise le saut qualitatif que suggère le projet d’Ali Bongo.

Depuis la formation de son gouvernement il y a 63 jours, l’action du nouvel exécutif a été marquée par une série de mesures à forte valeur ajoutée émotionnelle, avec la ferme ambition de marquer une rupture profonde avec l’ordre ancien phagocyté par les roitelets.


La plus emblématique d’entre elles est sans doute celle prise quelques heures seulement après la prise de fonction du nouveau président. En effet, dès le lendemain de son investiture, Ali Bongo a étêté toutes les structures administratives à travers la nomination d’une nouvelle élite dans les principaux segments du pouvoir de l’administration publique et dans les entreprises para-étatiques.
Une mesure qualifiée de «tsunami» administratif qui a réjoui beaucoup de Gabonais et a relui un peu plus la veste de «réformateur» endossée par Ali Bongo depuis la campagne électorale. Le vote massif accordé par les députés au programme de politique général du gouvernement présenté le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, le 26 novembre dernier, est sans doute l’effet conjuguée de l’ensemble de ces mesures prises par le gouvernement depuis le 16 octobre.
Toutefois sur le terrain, l’effet escompté de ces mesures tarde à se manifester en termes de bénéfices tangibles. Certes il est peut-être très tôt pour cueillir les fruits des belles promesses qu’entretiennent ces réformes. Mais il n’est pas inutile de les apprécier très tôt afin de mesurer leur capacité modernisante.
L’audit de la Fonction publique, en cours d’exécution, est souvent présenté par les autorités comme une opération destinée à comprimer l’inflation de la masse salariale à travers une rationalisation des effectifs de l’administration publique. Un tel objectif sera sans doute atteint, mais transformera-t-il l’administration en une institution modernisante? Peut-être!
L’ambition tracée par le projet de société d’Ali Bongo aura besoin d’une administration publique efficiente, conquérante, pour pousser à pas forcés la modernisation de la société et la mutation économique que suggère ce projet. Or, le déficit managérial dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques, constituent le talon d’Achille de l’administration publique.
Et l’une des traductions de ce déficit est sans doute sa faible capacité de dépense qui ne permet pas au Gabon de mettre en œuvre certains projets pour lesquels les financements sont pourtant disponibles, comme le regrettait l’ancien premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, lorsqu’il s’époumonait à élaborer la feuille de route de son gouvernement dont faisait partie l’actuel président de la république et son premier ministre. De nombreux projets financés par des bailleurs de fonds sont soit interrompus, soit jamais amorcés, à cause de cette faiblesse managériale.
Cette réalité recommande des réformes de fonds capables de s’attaquer aux différentes variables qui incapacitent l’administration publique, la verrouille dans l’obsolescence malgré le renouvellement constant de sa ressource humaine. Sans une formation qualitative et une expertise professionnelle efficiente, l’administration publique ne saurait servir de catapulte à l’«émergence» que professe le gouvernement.
 
 
Publié le 19-12-2009          Source : gaboneco                    Auteur : gaboneco

jeudi 17 décembre 2009

Gabon et Niger : des travailleurs sacrifiés par Areva

Un documentaire télévisé vient de montrer ce qu'a été et ce qu'est l'exploitation minière de l'uranium, par Areva, au Gabon et au Niger. Le constat est accablant.

Au Gabon, des mines ont été exploitées durant quarante ans, de 1958 à 1999, par la Comuf, une filiale d'Areva. Lorsque les enquêteurs y reviennent aujourd'hui avec des compteurs pour mesurer la radioactivité, ils sont épouvantés par les doses plusieurs fois supérieures à la normale, qui restent dans les environs. Pas seulement dans les anciennes mines, aujourd'hui condamnées et transformées en lacs, mais dans tout le voisinage. Les femmes vont laver le manioc dans des mares radioactives. Pire que tout peut-être, les maisons de ce qui a fini par devenir une petite ville de 7 000 habitants ont été construites avec des minéraux récupérés sur les terrains miniers, et les maisons sont radioactives. Certains bâtiments publics également, ainsi qu'une digue sur une rivière...

Bref, il s'agit d'une véritable entreprise d'assassinat, les anciens mineurs malades et qui meurent, souvent de cancer, sont légion. D'ex-cadres européens expatriés en Afrique ont, eux aussi, été victimes de cette mine.

Ce qui reste aujourd'hui, on peut le constater, mais les anciens salariés de la Comuf expliquent qu'ils travaillaient sans aucune protection et sans aucune mise en garde sur les dangers de la radioactivité. Ils étaient juste bons pour crever quelques années après leur travail... Et jamais les mineurs ni leurs familles n'ont reçu la moindre aide de la Comuf, aujourd'hui disparue, ni d'Areva qui, elle, existe toujours.

Le documentaire montrait aussi les mines d'uranium d'Areva au Niger. Une mine nouvelle va être ouverte à Imouraren dont les dirigeants nous expliquent que, cette fois, pour celle-ci, toutes les précautions seront prises. C'est évidemment à voir : le documentaire mentionnait un cadre français qui venait déjà de mourir d'un cancer et surtout les mines exploitées depuis 1968 à Arlit, une autre ville du Niger, donnent lieu à la même pollution radioactive que l'on constate aujourd'hui au Gabon.

Ce que l'émission ne disait pas, c'est d'ailleurs qu'Areva projette de reprendre l'exploitation de l'uranium au Gabon. Une délégation d'Areva, conduite par la patronne, Anne Lauvergeon, vient de rencontrer le nouveau chef d'État gabonais, Bongo Odimba (fils d'Omar Bongo) qui s'est montré enthousiasmé par ces projets.

Pour faire bonne mesure, Areva annonce la mise en place d'un « observatoire de santé » pour « regarder effectivement s'il y a des problèmes ou non ».

Des problèmes, il y en a, cela crève les yeux. Cinquante ans après l'ouverture de la mine, dix ans après sa fermeture, il y aura peut-être des plaintes en justice qui risquent de traîner des années, d'autant que l'État gabonais ne voudra faire nulle peine aux intérêts français. Peut-être certaines victimes recevront quelques indemnités. Mais qui reconstruira les maisons et même l'ensemble de la ville ? Et personne ne fera revenir tous ceux qui sont morts ou qui vont mourir.

Auteur : André VICTOR
Sources: http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2159&id=45

dimanche 13 décembre 2009

Etat des lieux des bases militaires françaises en Afrique



Dakar, Libreville... Le dispositif militaire français au sud du Sahara va-t-il se délester de l'une de ses bases historiques? La confusion entretenue par Paris traduit des hésitations: comment combiner nouvelle donne géostratégique et repli de bon ordre?

Gabon: niveau de radiation important à Mounana




Au Gabon, le taux de radiation à Mounana, ancien site d'uranium exploité durant quatre décennies par une filiale du Français Areva, est en de nombreux endroits "nettement supérieur à la normale" !
Certaines valeurs au contact du sol sont 2 à 50 fois supérieures à la normale" indique la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité dans ce rapport qui s'appuie sur des mesures effectuées en mai 2009 sur le site.


Mounana au GabonLe gisement d'uranium de Mounana a été exploité de 1958 à 1999 par la Compagnie des mines d'uranium de Franceville, filiale du groupe nucléaire français Areva. Selon cette Commission, la Compagnie des mines d'uranium de Franceville "a produit 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées" dans une rivière.
"Une partie de ces déchets radioactifs est à l'air libre dans la forêt voisine" souligne l'association privée.  "Les mesures de 2009 confirment aussi que les logements des cadres et des ouvriers de la Compagnie des mines d'uranium de Franceville ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées" ajoute-t-elle.

Depuis 2007, une polémique sur la radioactivité de Mounana oppose des ONG et la population de Mounana à la Compagnie des mines d'uranium de Franceville et à Areva, qui a annoncé la création d'un observatoire de la santé autour des sites miniers où il exploite l'uranium, en particulier au Niger et au Gabon.


Sources: Site internet Ushuaia .com ( http://www.ushuaia.com/ushuaia-terre/info-planete/actu-en-continu/sante/0,,5590237,00-gabon-niveau-de-radiation-important-a-mounana-.html )

samedi 12 décembre 2009

Les irradiés de MOUNANA


De Bruno Ben MOUBAMBA,  

Selon un rapport de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité, les activités de l’entreprise française Areva au Gabon ont eu des conséquences criminelles. La Compagnie des mines d’uranium de Franceville (COMUF) une filiale du groupe AREVA a ainsi extrait 50 millions de tonnes de minerai d’uranium de cet espace géographique situé dans la province du Haut-Ogooué.  Ainsi 2 millions de boues radioactives seraient déversées dans la nature.


Le documentaire de 52 minutes réalisé par Dominique HENNEQUIN, sur l’exploitation des mines d’uranium au Niger et au Gabon par des filiales du groupe AREVA est poignant. Les images des populations délaissées par les anciens maîtres d’exploitation des carrières d’Uranium est une autre des facettes de ce que je nomme le Racisme Géopolitique pratiqué par certaines entreprises françaises en Afrique Francophone. 

Les conséquences sur la santé des travailleurs ou les expatriés sont effroyables.  Maladies sanguines, dérèglements gynécologiques, réactions dermatologiques, le bilan sanitaire de ces 38 années d’exploitation est accablant. Un accord a été signé en juin dernier entre plusieurs ONG et le groupe AREVA sur la mise en place d’un « dispositif d’observation de la santé » 9 ans après l’arrêt définitif de l’exploitation, une goutte d’optimise dans un océan de détresse.



Source : Site internet " www.moubamba.org"

samedi 5 décembre 2009

Guinée: "forte récompense" offerte pour arrêter l'aide de camp Toumba

CONAKRY — Les militaires au pouvoir en Guinée ont annoncé samedi qu'une "forte récompense" serait attribuée à toute personne qui permettrait d'arrêter l'aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, qui a tenté d'assassiner jeudi le chef de la junte, Moussa Dadis Camara.

"Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) et le gouvernement lancent un appel à l'ensemble de la population pour collaborer activement aux recherches entreprises pour retrouver le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité et ses acolytes, en fuite depuis l'exécution de leur forfaiture", selon un communiqué lu par un officier à la télévision d'Etat.

"Une forte récompense sera attribuée à toute personne dont la contribution permettra de mettre la main sur ces dangereux criminels", ont déclaré les autorités.
Pendant la lecture du communiqué, la télévision affichait un portrait de Toumba, l'aide de camp du chef de la junte qui avait tiré sur lui jeudi soir, dans un camp militaire de la capitale.
Samedi, Toumba a assuré à l'AFP être "libre" et en "lieu sûr en Guinée", en attendant "de voir l'évolution des choses".

La junte a par ailleurs annoncé, dans son communiqué, que plusieurs militaires avaient été arrêtés, citant les noms de quatre d'entre eux, trois hommes et une femme.

Les "éléments en état d'arrestation" sont "le sergent chef Mohamed 2 Camara alias Beugré, ex-commandant du BASP (bataillon autonome de la sécurité présidentielle (...), le sergent chef Mohamed Soumah et le sous-lieutenant Mabinty Soumah" (une femme, ndlr), selon le communiqué. La junte précise que ces trois personnes ont été arrêtées à la frontière (avec la Sierra-Leone) de Pamelap" (120 km au sud de Conakry, ndlr).

"D'autres arrestations ont eu lieu à travers différentes frontières de la République, y compris le maréchal de logis Alpha Baldé", ajoute le pouvoir militaire.

Au cours du journal de 20H30 (GMT) de la télévision d'Etat, le présentateur a assuré que le capitaine Dadis Camara, évacué vendredi au Maroc, recouvrait "progressivement la santé à Rabat" et allait "nettement mieux".


jeudi 3 décembre 2009

Gabon : Mba Abessole sert la chicote à ses députés

© D.R. Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole
 
Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité), Paul Mba Abessole, a réuni une réunion extraordinaire du parti le 30 novembre dernier au siège de Petit Paris à Libreville pour statuer sur l'insubordination des députés du parti qui ont eu à approuver quatre jours plus tôt la déclaration de politique générale du Premier ministre. Alors que le parti s'était clairement rattaché à l'opposition radicale depuis l'élection présidentielle, le père Mba Abessole a annoncé la mise en place d'un Conseil de discipline qui décidera des sanctions adéquates.
 
Le président a tapé du poing sur la table au Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité), face aux libertés d'opinion prises par certains de ses députés, qui avaient approuvé la déclaration de politique générale du Premier ministre le 26 novembre dernier.

Réunis en assemblée extraordinaire le 30 novembre dernier au siège de Petit Paris, à Libreville, les députés du RPG ont été tancés par le père Mba Abessole, président du parti, qui a fustigé ce soutien «inattendu et inexpliqué», en dépit de la déclaration du 26 octobre dernier qui redéfinit clairement le rattachement du parti à l'opposition radicale.

Déplorant que ses députés soient «mus par une certaine liberté d'opinion en tant qu'élus», le président du RPG a qualifié ce geste «de farce de mauvais goût» et «d'acte d'indiscipline».

«On a convoqué cette réunion extraordinaire pour essayer d’avoir les raisons pour lesquelles ces députés ce sont comportés ainsi, et avoir l’avis des hauts responsables des équipes locales», a expliqué le secrétaire général du parti, Benoît Mba Mezui.

«Nous pensons qu’après l’appel du 26 octobre, après les entretiens que le président a eu avec les responsables politiques de toutes les provinces du pays, ne pas être avec la politique du parti n’était pas pardonnable», a-t-il ajouté.

«Nous allons mettre en place une procédure disciplinaire, et puis nous allons voir à l’issue de cette procédure quelles seront les conclusions», a enfin annoncé Benoît Mba Mezui.

Ce Conseil de discipline permettra aux députés de défendre leurs positions, avant que celui ci ne décide des sanctions appropriées pour ramener l'ordre et la discipline dans le parti de l'opposant historique.

Le RPG devra rapidement refondre une base solide pour se préparer aux prochaines échéances électorales.
 
Publié le 03-12-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco  

La colère monte contre l’ancienne métropole


Dans ce second volet du bilan, c’est la Françafrique qui est à l’honneur. Nicolas Sarkozy avait promis une “rupture” avec certaines pratiques néocoloniales. Or, rien a vraiment changé entre Paris et ses anciennes colonies.

La scène se passait à Dakar, il y a peu, par une chaude soirée. Un serveur dont le client était assailli par les moustiques s’est exclamé : Ce ne sont pas des moustiques, ce sont des Français ! Il ne fait pas bon être français en Afrique francophone par les temps qui courent. Alors que le combat pour la démocratie gagne, l’un après l’autre, les pays de la région, la France continue souvent de se ranger, discrètement, du côté des dictateurs présents et futurs. Nicolas Sarkozy avait promis, avant son arrivée à l’Elysée, une rupture dans les relations avec l’Afrique. Mais il apparaît que la France a repris sa vieille habitude de fermer les yeux sur les dirigeants peu fréquentables, afin de préserver ses intérêts sur place, que ce soit dans les mines d’uranium du Niger, dans les champs pétroliers du Gabon ou dans le port en eau profonde de Kribi, au Cameroun.

Dans la région, ce choix d’un camp – celui du pouvoir – par l’ancienne puissance coloniale a provoqué de violentes réactions antifrançaises (attaques contre des intérêts de la France, jets de pierre contre des ressortissants invités à rester chez eux ou à rentrer en France). Les manifestants antigouvernementaux accusent Paris de tirer les ficelles, et les Français ont beau nier, leurs actes confirment souvent ces accusations. Au Gabon, où l’élection d’Ali Bongo [le 30 août] a anéanti l’espoir de mettre fin à quarante années de règne de la famille Bongo, le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet a assisté aux pompeuses cérémonies d’investiture de Bongo fils, Ali, soutenant devant la presse qu’il fallait lui “donner du temps”. Si, en public, Paris a clamé sa complète neutralité dans les élections, en coulisses, Robert Bourgi, un avocat parisien qui a notoirement accès à l’entourage du président français, a ouvertement soutenu la candidature de son client Ali Bongo. En Afrique, “opposition au pouvoir implique aussi opposition à la France”, affirme Mamadou Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines de l’université Columbia, à New York. “Nous nous trouvons en plein paradoxe : le pays champion des droits de l’homme pratique une politique absolument contraire à ses principes”, poursuit-il. Alain Joyandet conteste ce point. Il en veut pour preuve la Côte-d’Ivoire, où le gouvernement français incite à la tenue d’élections qui ont par trop tardé. “La France soutient des institutions et non des candidats”, martèle-t-il.

Pour les dictateurs africains, c’est tapis rouge à l’Élysée

Lorsque, il y a trois ans, Sarkozy avait promis de “nouvelles relations” avec l’Afrique, il avait précisé qu’elles se feraient sur un pied d’égalité, débarrassées des cicatrices du passé. Son premier secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, était allé plus loin encore, souhaitant “signer la mise à mort” des anciennes relations franco-africaines, qualifiées d’“ambiguës” et de “complaisantes”. Mais il n’a pas tardé à perdre son portefeuille, pour avoir froissé le père d’Ali Bongo avec des déclarations contre la corruption. Son successeur, Alain Joyandet, a pris soin de baisser d’un ton. En octobre, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur d’un putsch en Mauritanie et conforté dans les urnes le 18 juillet, a été chaleureusement reçu à Paris, où il s’est fait abondamment photographier aux côtés d’un Sarkozy tout sourire. Même les chefs de la junte militaire guinéenne, mis au ban de la communauté internationale depuis le massacre de civils le 28 septembre, avaient reçu un accueil cordial à Paris moins de deux semaines avant ces événements, alors que les Américains avaient déjà pris leurs distances.

En juillet, Nicolas Sarkozy avait aussi déroulé le tapis rouge à Paul Biya, au pouvoir à Yaoundé depuis 1982. Le président français avait salué le Cameroun comme étant un “pôle de modération” dans la région. Paris veut éviter qu’on s’intéresse de trop près à la corruption des dirigeants africains, qui investissent en France une grande partie de leurs gains. L’ONG Transparency International, qui avait mené une campagne pour dénoncer et récupérer les biens mal acquis de trois dirigeants notoirement corrompus – feu Omar Bongo, du Gabon, Denis Sassou-Nguesso, de la république du Congo, et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de Guinée-Equatoriale – a été déboutée par le procureur de la République française, au motif qu’elle n’était pas habilitée à déposer plainte et que les faits étaient “mal définis”. “Les Africains n’aiment pas la France parce que la France ne les aide pas à choisir librement leurs dirigeants”, explique Achille Mbembe, professeur de sciences politiques et d’histoire dans une université sud-africaine. “Or le processus démocratique est en panne, et ce pratiquement partout.”

03.12.2009 | Adam Nossiter | The New York Times

mardi 1 décembre 2009

Fin de parcours pour les barons de l’ancien de régime ou simple redistribution des rôles ?

Peuple libre | Le 01/12/2009 






Depuis le couronnement le 16 octobre dernier de Bongo 2nd , on assiste à un grand « remue ménage » dans la haute administration gabonaise ainsi que dans les directions des entreprises publiques et parapubliques. Les cadres de la République ayant co-dirigé le pays pendant les 41 ans de règne de Bongo 1er sont aujourd’hui invités à passer la main à la nouvelle « caste montante » appelé par Bongo 2nd  à co-diriger le Gabon pour les 27 prochaines années.

Même si l’instigateur des changements en cours dans les cercles de pouvoir gabonais n’est pas le président choisi démocratiquement par le peuple gabonais, nous ne pouvons que saluer cette initiative de confier la gestion de l’administration gabonaise à de nouvelles personnalités (dont 70% étaient jusque là inconnues du grand public).

Cependant sans remettre en cause l’intérêt pour le Gabon de se doter d’une administration saine et efficiente, l’on est en droit de s’interroger non pas sur le caractère inédit de ces nomination, mais sur les motivations sous jacentes qui sont à l’origine de ce que la presse locale qualifie de « tsunami administratif ».
En effet, j’ai noté pêle-mêle, les trois questions suivantes : Premièrement, qu’entend-on par hiérarques de l’ancien régime? Deuxièmement, peut-on véritablement considérer les récentes nominations dans la haute administration gabonaise comme un signe véritable de rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime ?

Autrement dit, peut-on vraiment croire à un changement de culture et de mentalité dans la gestion de la chose publique au Gabon ou s’agit-il d’un simple miroir aux alouettes pour calmer un peuple gabonais désabusé ?


Qu’est-ce qu’un hiérarque de l’ancien régime?


A mon sens, un hiérarque de l’ancien régime, ce ni plus ni moins qu’un des nombreux roitelets du Gabon. C’est tous ceux qui ont très grassement profités des richesses du Gabon. C’est aussi tous ceux qui à travers leurs fonctions ont constitué et amassé des fortunes personnelles sans incommensurable. Le hiérarque de l’ancien régime, c’est quelqu’un qui devait son rang et sa fonction, directement ou indirectement au pouvoir PDG symbolisé par le feu président Bongo. On pourrait distinguer plusieurs niveaux de hiérarque avec différents degrés de pouvoir en fonction de la proximité avec Bongo 1er, la plus haute autorité de l’Etat.

La notion d’ancien régime est faite par comparaison avec le nouveau pouvoir incarné par Mr Bongo 2nd qui il faut le rappeler a été au regard de son parcours politique depuis 1981 jusqu’en octobre 2009, un membre important de cet ancien régime que tous dénoncent unanimement aujourd’hui. Mr Bongo 2nd a donc occupé successivement différentes fonctions politique comme indiqué ci-après :

1981 : il intègre le PDG,
1983 : il est élu au Comité Central du PDG,
1984 : il devient le Représentant Personnel de son père au Bureau Politique du PDG,
1986 : il est élu membre du Bureau Politique du PDG,
1989-1991 : il est ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération,
1999-2009 : il est Ministre de la Défense Nationale,

Autrement dit, les 28 années passées comme haut responsable du parti au pouvoir (PDG) dont 12 années comme ministre (défense nationale + affaires étrangères) font bel et bien de Mr Bongo 2nd , un hiérarque de plein droit de l’ancien régime.




Véritable rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime ou s’agit-il d’un autre miroir aux alouettes ?

Si l’on ne peut dissocier le rôle de Mr Bongo 2nd du bilan des 41 ans de pouvoir de son défunt père, on peut donc à juste titre se demander comment un individu ayant participé à la gabegie qui règne au sein de l’administration publique gabonaise, à différents niveaux durant 28 ans, peut aujourd’hui prétendre être animé d’une volonté de rupture avec les mœurs de gouvernance de l’ancien régime ? A supposer que l’héritier naturel du Gabon ait une once de sincérité, il est difficile de croire qu’il scierait la branche sur laquelle il est lui-même assis !!!

Il ne faut en effet pas se tromper sur les véritables intentions de la nouvelle équipe en place au Gabon. Nous assistons à un cocktail de petits évènements à la marge qui ne semblent pas adjoints à une démarche générale claire et cohérente. A titre de comparaison, nous assistons au Gabon à une personnification «encore plus accentuée » du pouvoir présidentielle façon Nicolas SARKOZY. Ainsi à coup de tapages médiatiques ici et là, le nouveau président a toutes les casquettes : chef de l’Etat, chef suprême des armées, 1er ministre, ministre de la défense, …etc. Pour illustrer cette « omni présidence », on peut citer par exemple l’interdiction unilatérale de l’exportation des grumes de bois à compter de 2010 sans concertation ni préparation préalables. Puis l’annonce par le gouvernement gabonais de mesures d’indemnisation pour compenser le manque à gagner des entreprises de la filière Bois sans pouvoir dire où sera trouvé l'argent pour assurer les indemnisations promises par Mr Bongo 2nd. En France, le président SARKOZY avait donné ce même sentiment d’improvisation lorsqu’il avait annoncé la suppression totale de la publicité entre 20h et 6h sur les chaînes publiques sans dire comment ce manque à gagner serait compensé. (Idem pour la suppression de la taxe professionnelle).

Il faut donc voir dans les pseudos changements que l’on observe dans la haute administration gabonaise, de simples tentatives de diversion de la part du nouveau « ancien » pouvoir. On peut résumer cette attitude par : « on change les hommes et on recommence ». Autrement dit, cela revient à dire que l’on change les hommes sans pour autant changer de stratégie ou de mode fonctionnement :

Avant l’investiture de Bongo 2nd : utilisation des moyens de l’Etat pour faire campagne comme la RTG1, RTG2 par exemple, utilisation de l’argent de l’Etat, confiscation des lieux de rassemblements, achats d’électeurs, déplacement de populations pour meeting, distribution de fausses cartes d’électeur à des non gabonais, fraude massive, coup d’Etat électoral et constitutionnel comme en 1993, 1998 ou en 2005.

Après l’investiture de Bongo 2nd  : favoritisme dans toutes les récentes nominations, maintien de la géopolitique, débauchage d’opposants, intimidation, Etat policier et militaire, interdiction de parutions de plusieurs journaux, restriction du droit syndical et violations des libertés individuelles et collectives, muselage de la presse, …

Hier, le haut fonctionnaire gabonais de l’ancien régime devait sa nomination au feu Président Bongo 1er, aujourd’hui le haut fonctionnaire gabonais du nouveau « ancien » régime doit sa nomination au Roi Bongo 2nd. La grande différence ici réside dans le changement de « tête » au somment de l’Etat, ça s’arrête là !!! Les règles de valeurs restent inchangées. Le mode de désignation du haut fonctionnaire reste lié à son appartenance à un clan, à une famille, à une ethnie, à une famille politique ou à une société secrète donnée. A ceux qui se prenaient à rêver de voir « The right man in the right place », je vous invite comme moi à patienter jusqu’en 2030. Autrement dit, l’heure de la nomination de hauts fonctionnaires et de dirigeants d’entreprises publiques et parapubliques au mérite, selon leurs compétences, n’est pas encore arrivée au Gabon.

Même s’il est difficile de dire aujourd’hui que les changements dans la haute administration n’apporteront dans le fond aucun des effets bénéfiques escomptés. Nous pouvons nous risquer à dire que ces nominations ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Le nouveau régime change certains hommes car il ne peut pas changer tout le système. Changer tout le système laissé en place par Bongo 1er reviendrait pour Bongo 2nd à se tirer une balle dans le pied. En effet, que serait le nouveau roi du Gabon sans l’appui des réseaux affairistes français, sans le soutien de l’Elysée, sans la complicité de la Cour Constitutionnelle Gabonaise et sans les barons du PDG tous issus de l’ancien régime ?

Publié le 1er décembre 2009            Auteur : Peuple Libre            Source : www.peuplelibre.blogspot.com

jeudi 26 novembre 2009

Gabon : Fin de parcours pour les barons de l’ancien de régime ?

Couronné le 16 octobre dernier sur un échiquier politique pour le moins désuni, le nouveau chef de l’Etat a vite fait de traduire en actes ses promesses de rupture dont beaucoup de ses détracteurs le jugeaient incapable. Le tsunami administratif et les audits annoncés par le nouveau pouvoir pour asseoir sa légitimité esquissent, bon gré mal gré, la chute de nombreux hiérarques de l’ancien régime.

Quel avenir pour la bourgeoisie secrétée par le régime de l’ex-président gabonais Omar Bongo Ondimba dont le règne s’est achevé le 16 octobre avec l’investiture d’Ali Bongo ?

Soucieux de marquer la rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime dont il piaffait d’impatience de curer les caves et alcôves, le nouveau président a, dès son arrivée au pouvoir, entrepris de redéployer des hommes à lui dans presque tous les rouages du pouvoir.

En moins d’une semaine, le gouvernement, la haute administration ainsi que les directions des entreprises publiques et parapubliques, ont été confiées à de nouvelles personnalités dont 70% étaient jusque là inconnus du grand public.

Pressé de traduire dans les faits son projet de société «L’avenir en confiance» à travers une profonde transformation économique du Gabon pour bâtir un pays émergent, Ali Bongo veut des hommes acquis à sa cause et capables de se donner corps et âme pour asseoir ce projet.

Pour preuve, le rythme du taux de remplacement de l’élite est loin de faiblir car chaque jour, le nouveau pouvoir pousse plusieurs cadres de la République vers la périphérie des cercles du pouvoir. Pour plusieurs hiérarques et leurs alliés c’est le début d’une longue traversée du désert. D'ailleurs, l’incertitude qui entoure leur espérance de vie politique est plus chargée que l’énigme de Delphes. En tout cas, très peu d’entre eux reviendront au devant de la scène car pour le nouveau pouvoir ils ont le destin des feuilles mortes.

C’est vrai que beaucoup de ces cadres qui viennent de perdre leurs postes avaient un mandat électif, soit à l’Assemblée, soit au Sénat, ou encore au niveau des communes et collectivités locales. Cependant, ce mandat s’apparente aujourd’hui au dernier oasis avant l’épreuve du désert. Car, il n’est pas certain qu’ils seront investis par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) lors des prochaines consultations électorales.

Le PDG qui a tant besoin d’effacer les dissensions apparues à l’occasion de l’élection présidentielle, afin de refaire son unité autour du nouveau président de la République, va certainement se choisir des hommes neufs qui partagent les convictions d’Ali Bongo et qui serviront de caution à son projet de rupture.

Certes, certains anciens barons de l’ancien régime sont assez fortunés pour briguer un mandat en indépendant. L’emprise qu’ils exercent sur leurs fiefs électoraux, notamment en tant que principal «bailleur de fonds» de la communauté, peut leur permettre d’arracher un siège.

Cette perspective ne leur garantit aucunement une espérance de vie politique apaisée, car le nouveau gouvernement avait annoncé dès son premier Conseil des ministres le lancement des audits pour s’assurer de la bonne gestion des deniers publics dans l’ensemble du secteur public. Tout dépendra de l’ampleur de ces audits. Mais en tout cas ces audits apparaissent d’ores et déjà comme une excellente guillotine pour beaucoup d’anciens barons de l’ex régime.

Publié le 25-11-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco 

lundi 16 novembre 2009

Gabon : Coalition de huit partis contre Ali Ben Bongo

Lundi 16 novembre 2009  par Achille NGUETI, © AfriSCOOP 

Huit partis d’opposition ainsi que des candidats malheureux à la présidentielle du 30 août ont annoncé la création d’une Coalition des groupes et partis politiques pour l’alternance (Cgppa), a constaté dimanche, un correspondant d’AfriSCOOP à Libreville.


Ils évoluaient après la présidentielle du 30 août, de manière informelle mais, depuis dimanche, ont décidé de se constituer en alliance. Eux, ce sont huit partis d’opposition et candidats malheureux gabonais. Avec la Cgppa, ils entendent contester la légitimité de Ali Ben Bongo élu à la suite de son père, le défunt président Omar Bongo Ondimba.

Au sein de cette coalition, se retrouvent d’anciens barons du Parti démocratique gabonais (Pdg, au pouvoir), des opposants et des candidats indépendants. Le plus virulents reste André Oba Mbame, l’ex-ministre de l’Intérieur et ex-ami d’enfance du nouveau président. Classé deuxième puis troisième par la Cour constitutionnelle, lors de la présidentielle, ce dernier n’est pas prêt de s’entendre avec ses anciens « amis ». « Messieurs et mesdames du pouvoir, on se connaît bien (rires et applaudissements). La chasse aux sorcières méprisable à laquelle vous vous livrez, loin de décourager le désir profond du changement des Gabonaises et des Gabonais, renforce la détermination qui habite désormais chacun d’entre nous ! », lançait-il à Libreville.
Plus encore, pour la Cgppa, le nouveau pouvoir est une « dictature émergente ». Les opposants en veulent pour preuve, le fait de n’avoir pas obtenu l’autorisation d’organiser un grand meeting pour annoncer la création de leur coalition. « Ali prouve qu’il n’est pas mieux que son père. Pis, il veut imposer une dictature qui ne dit pas son nom au Gabon. Nous ne saurons jamais accepter cela et sommes prêts à le dénoncer partout où besoin sera », martèle un membre de la coalition.

Déjà, des observateurs indiquent que la Cgppa part sur une mauvaise base. En effet, l’absence de l’opposant historique Pierre Mamboundou et l’ancien maire de la capitale, Paul Mba Abessole (des poids lourds de l’opposition traditionnelle gabonaise) fait douter de son impact sur l’échiquier politique de ce petit pays de l’Afrique centrale.

Sources: Afriscoop.com
Signature

dimanche 15 novembre 2009

Une charte pour la fin du Bongoïsme


Bruno Ben MOUBAMBA, le 15 novembre 2009


Aujourd’hui le 15 novembre 2009 à Libreville, devrait être ratifié le texte d’une nouvelle charte de l’opposition gabonaise. Tous les lieux de réunion possibles approchés en vu d’accueillir cette manifestation ont soit changé d’avis subitement ou alors, ont refusé sans explication d’abriter la signature de la charte. On retiendra comme exemples des lieux comme l’Intercontinental (nouvelle propriété des Libyens), le Gymnase CHARLES NTCHORERE ou la Cité de la Démocratie…La fausse émergence d’une vraie dictature ! Chaque leader devant s’exprimer 5 minutes, voici le texte de ma déclaration. La suite des documents sera affiché dans la journée du 16 novembre 2009.

Avec les autres membres de l’opposition, j’ai critiqué les multiples violations de la loi dans l’organisation de l’élection présidentielle et une gestion partisane de la transition en faveur du PDG (Parti Démocratique Gabonais). La prise du pouvoir par la force, après une kermesse politique sans précédent dans notre pays, a abouti au galvaudage du concept politique « d’émergence » que j’ai utilisé le 4 avril 2009 lors d’un Forum international à Reims en France. Les programmes politiques de l’opposition et en particulier le mien, ont été repris par les Nouveaux Maîtres du Gabon sans que la nouvelle sémantique basée sur « l’Emergence » ne parvienne à cacher la pauvreté intellectuelle et le manque de savoir-faire de ceux qui prétendent nous diriger.

Rallié avec 15 autres candidats à la Coalition pour l’Alternance refusant le coup de force électoral, je suis parvenu, malgré « la liste noire » distribuée par les autorités gabonaises, à passer les différents postes de contrôles de l’aéroport international Léon Mba et à embarquer dans pour Paris le 14 septembre. J’en profite d’ailleurs ici pour attirer l’attention des Gabonais sur les tracasseries dont ont été victimes certains personnels de la Police de l’Air et des Frontières et de Gabon Airlines du fait de mon départ. Malgré cet exil relatif du pays, je fais partie de l’opposition. Comme toujours, je suis avec le Peuple Gabonais et je ne vous décevrai pas.

« L’Emergence » version Ali Bongo ne peut pas marcher au Gabon, pas plus que n’a marchée « la Rénovation » du Président défunt. Pourquoi ? Parce que le « Bongoïsme », qui est un management, et le « Racisme Géopolitique », véhiculé par « Françafrique » dans toute l’Afrique francophone, doivent être démantelés pour que toute notre Afrique, en premier lieu le Gabon, devienne une zone émergente. Or, par bien des aspects, l’Afrique francophone semble étrangère à la mondialisation, ou, ce qui est pire, paraît souvent en être la victime. Pour faire progresser notre pays, nous n’avons plus à faire allégeance à qui que ce soit. Nous avons besoin de partenaires dignes de ce nom. Nous avons le droit de nous battre pour faire avancer le Gabon autrement que par des bons sentiments et c’est une entreprise pour laquelle, il vaut la peine que nous risquions nos vies.

Il ne faut se faire aucune illusion. La vraie question pour comprendre le blocage du Gabon est celle-ci : Pourquoi la partie de l’Afrique anciennement sous influence française connaît-elle les plus grands échecs ? A n’en pas douter, en répondant à cette question qui pose le problème des relations de la France avec ses anciennes colonies, l’Hexagone arrivera peut-être à résoudre ses problèmes d’identité…

Combien de temps allons-nous souffrir sous les agitations du « Nouveau Pouvoir » ? Très peu de temps dans la mesure où aucun mensonge ne peut durer éternellement. Si nous refusons le tribalisme, les mauvaises mœurs et le culte de l’argent, assurément le Bongoïsme et la Françafrique seront vaincus bientôt.

Fait à Reims en France, le 15 novembre 2009. 



 Auteur: Bruno Ben Moubamba


Sources: http://www.moubamba.org


Gabon : Les journaux suspendus dénoncent un «véritable muselage»

Quelques jours après la suspension provisoire de 6 organes de presse par le Conseil national de la communication (CNC) le 10 novembre dernier, le collectif des éditeurs et des responsables des Association de presse du Gabon est monté au créneau pour dénoncer ces mesures. Au cours d’un point presse tenu à Libreville ce 13 novembre, le collectif a également déclaré qu’il introduirait une plainte au Conseil d’État contre le CNC, dont les décisions de suspension sont qualifiées d’«arbitraires»


Suite à la décision du Conseil national de la communication (CNC) du 10 novembre dernier, de suspendre provisoirement six organes de presse locaux pour «désinformation» et «intoxication», le collectif des éditeurs et des responsables des Association de presse du Gabon, a tenu une conférence de presse ce 13 novembre à Libreville pour dénoncer ces sanctions jugées «arbitraires».

Le collectif a affirmé que «depuis le décès du président Omar Bongo Ondimba à Barcelone le 8 juin 2009, il devient périlleux d’exercer dans le secteur de la presse au Gabon».

«Tout y passe : interdiction faite à plusieurs journalistes étrangers de couvrir des évènements politiques au Gabon, expulsion d’autres journalistes du territoire national sous prétexte d’exercice de la souveraineté, sabotage des installations de certaines chaînes et radio de télévision, intimidation et menaces physiques à l’endroit des journalistes locaux…», énumèrent les éditeurs de la presse locale.

Le collectif a également rappelé à cet effet l’«injonction faite au distributeur de la presse nationale (Sogapresse), par le Secrétaire général du ministère de la Communication, de ne pas distribuer le journal Tango, en violation des textes en vigueur en République gabonaise, en est une autre illustration». Par ailleurs «son gérant fait actuellement l’objet d’une procédure en correctionnelle à l’initiative du président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama».

Sans compter que «le 30 août 2009, le jour du scrutin présidentiel, le gouvernement de la République par la voix du ministère de la Communication, a fait arrêter le signal et les émissions de la chaîne privé TV+», a-t-il poursuivi.

«Journalistes menacés et interpellés, journaux interdits et fermés, chaînes de télévision sabotées, tel est l’état actuel de la liberté de la presse au Gabon. Un vrai muselage !», fustigent les éditeurs.

Le collectif qui s’est engagé à «user de tous les moyens légaux pour préserver ce droit à la liberté d’expression chèrement acquise lors de la conférence nationale de 1990», indiquant qu’il traduirait le CNC devant le Conseil d’Etat.

Le 10 novembre dernier, suite à une séance plénière du CNC, Nku'u Le Messager a écopé d'une interdiction provisoire de paraître d'un mois ; le Scribouillard ne pourra plus paraître pendant deux mois ; Échos du Nord a été frappé d'une interdiction de paraître de trois mois ; le Crocodile ne paraîtra plus pendant un mois ; l'Ombre non plus pendant deux mois alors que La Nation a écopé de deux mois d'interdiction provisoire de paraître.

Lors de l'élection présidentielle d'août dernier, les médias et la société civile nationale et internationale, notamment Reporters sans frontières (RSF), dénonçaient déjà l'installation d'une «chape de plomb» sur la liberté d'expression. Publié le 14-11-2009  
 
Source : gaboneco     Auteur : gaboneco  

Pierre MAMBOUNDOU s'exprime

Vendredi, 13 Novembre 2009 17:10


15Lors du dernier congrès de l’Union Pour la Nouvelle Republique (UPNR) de Me Loui Gaston Mayila, Pierre MAMBOUNDOU président de l’Union du Peuple Gabonais, opposant historique au système incarné par le PDG s’est exprimé sur certaines rumeurs  et questions d’actualité

1 – Rumeurs qui le disent à l’étranger

« Je suis particulièrement heureux, puisque ce congrès m’a donné la bonne occasion de me montrer, après l’élection présidentielle, pour taire les conjectures qui me donnaient perdu. Je ne suis ni aux USA, ni à Paris, encore moins en Afrique du Sud, comme le prétendent mes détracteurs. Je suis bel et bien ici au Gabon, ma belle patrie ».

2 – Allégations qui font état de négociations entre Ali BONGO et lui pour l’entrée des siens au gouvernement et sa nomination au poste de vice-président de la république

« Malgré les appels, les multiples propositions, beaucoup de personnes se sont perdues en conjectures, mais Mamboundou a choisi de faire la politique dans l’opposition depuis 1988 jusqu’à ce jour. Depuis mon entrée en politique, je suis resté égal à moi-même. Nous, tous les Gabonais, aspirons à une nouvelle République. C’est en cela que l’appellation du parti de Maître Mayila est une prémonition », a-t-il martelé.


3 - sur la volonté exprimée par le gouvernement de faire appliquer Loi 001/2005 portant Statut général de la Fonction Publique et stipulant l’incompatibilité de certaines fonctions politiques et syndicales avec le statut de fonctionnaire

« Le gouvernement n’a rien à faire, sinon provoquer de faux évènements à travers une mauvaise interprétation des lois. Les partis politiques n’ont pas de sous pour payer leurs responsables permanents. D’abord, aucun militant d’un parti politique, en dehors du Parti Démocratique Gabonais), ne fait de la politique et des activités de son parti une profession. Nos responsables ne se consacrent aux activités des partis qu’aux heures et jours non ouvrables. Cette loi a été promulguée en raison de l’existence de celle portant l’octroi de subvention de l’Etat aux partis politiques, mais ne profitant qu’au PDG. si le gouvernement tient à l’appliquer, qu’il applique également la loi relative à la fameuse subvention (dont le montant annuel est de six milliards) à tous les partis agréés. C’est l’Etat qui paie les cadres du PDG, puisque vous ne me direz pas que ce parti vit des cotisations de ses militants. Alors, comme les dispositions de l’article 24 de la Loi 0024 /96 portant la subvention n’est pas encore abrogée, il faut que tous les partis soient placés à la même loge ».

4 – Sur la volonté de NDONGOU d’obtenir des partis politiques la liste des membres permanents de leur bureaux

« Nous n’avons pas de noms à lui fournir. L’obtention des récépissés est subordonnée à la fourniture de documents parmi lesquels figure ce qu’il demande. Même en cas de changement à la direction du parti, l’obligation est faite à celui-ci de fournir les mêmes pièces. Alors qu’il se réfère à la bonne tenue de ses archives ».

5 – Sur son avenir politique

« Nous avons perdu une autre bataille, mais pas la guerre. D’autres élections non moins importantes pointent à l’horizon. Une éventuelle victoire de l’opposition à ces élections mettrait le gouvernement en difficulté de commander, puisque contraint à la cohabitation. Nous ne devons ni nous décourager, ni baisser les bras. Restons déterminés, courageux, vigilants, mobilisés et unis ».

Écrit par:  MOMBO Lacysse    


Source : http://www.upg-gabon.org

mercredi 11 novembre 2009

Communiqué de la Coalition: Sur la dictature émergente

REPUBLIQUE GABONAISE
Union- Travail-Justice
COALITION DES GROUPES ET PARTIS POLITIQUES POUR L’ALTERNANCE

-DECLARATION-
 
Jean Eyeghe Ndong, le Porte-Parole par Bruno Ben MOUBAMBA
Mesdames et Messieurs,

Alors que l’Europe célèbre avec joie et enthousiasme, à travers la chute du mur de Berlin, le triomphe de la liberté et de la démocratie, les démons d’un Pouvoir illégitime gagnent du terrain au Gabon depuis le 03 septembre 2009.

Il serait difficile au commun des mortels de suivre, tant ils sont nombreux, les actes et les faits graves de ce Pouvoir qui tente de s’imposer avec brutalité et cynisme au peuple Gabonais. Nous gagnerons du temps en nous abstenant d’analyser en profondeur la démission du Directeur de Cabinet du Président de la République, impliqué dans la déplorable affaire de détournement des fonds de la BEAC.

Dans ce contexte, la Coalition concentre sa déclaration de ce jour sur deux faits fondamentaux qui traduisent clairement la dérive totalitaire du régime:

1.  L’application spécieuse des dispositions de l’article 64 de la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique.


2. Le report abusif des élections législatives et sénatoriales partielles.



SUR L’ARTICLE 64

En prenant le prétexte de l’application des dispositions de l’article 64 de la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique, le Pouvoir a clairement arrêté la stratégie de casser le mouvement social. Il tente d’obliger par ce biais les responsables des syndicats de l’administration publique à choisir entre leurs emplois au service de l’État et leurs responsabilités syndicales pourtant reconnues par la Constitution.

Pour faire bonne figure face à l’intransigeance des syndicats, le Pouvoir a cru bon d’élargir sa tentative aux partis politiques et aux fédérations sportives, il ouvre-là ce que le quotidien « l’Union » a fort justement qualifié de « boîte de pandore ».

Nul ne conteste la pertinence de l’article 2 de cette loi qui précise que la Fonction publique « … a pour mission, dans le respect de l’intérêt général et de l’égalité des personnes auxquelles elle s’adresse ou s’applique, de fournir au public, d’une façon régulière et continue, les services d’intérêt général conformément aux politiques arrêtées« .
Et c’est bien pour garantir la continuité de ce Service public que cette même loi institue le régime d’incompatibilité défini à l’article 64. Concernant les Partis politiques, les Syndicats et les Fédérations sportives, cette incompatibilité concerne le: « membre permanent du bureau directeur ou executif ».
Si l’on peut entendre par membre permanent, la personne qui occupe une fonction de manière stable et continue, en contrepartie d’une rémunération, dans les Partis politiques membres de la Coalition, comme dans l’ensemble des Partis politiques et l’ensemble des syndicats, les responsabilités dans les bureaux directeurs ou exécutifs ne constituent pas des emplois permanents et ne sont pas rémunérées au sens de l’article 64 de la loi 1/2005.

En conséquence, l’application immédiate aux Partis politiques, aux syndicats et aux fédérations sportives, des dispositions de l’article 64, concerne uniquement le Parti Démocratique Gabonais. Ce Parti, il faut que nos concitoyens et le monde entier le sachent, est financé par les fonds publics. Ce sont bien les impôts des Gabonais qui assurent le fonctionnement du PDG et la rémunération des nombreux permanents qui sont à son service. Le PDG ne pourra faire croire à personne que les 300 millions de Fcfa qu’il dépense chaque mois pour payer les salaires de ses permanents proviennent
des cotisations de ses membres. La Cour des Comptes pourrait aisément mettre en évidence les milliards qui sont prélevés chaque année sur les fonds publics pour financer le PDG. Et si le Pouvoir conteste les affirmations de la coalition, nous le mettons au défi d’accepter une enquête parlementaire sur le financement des partis politiques et de rendre publiques les conclusions de ce rapport.

Une autre interprétation de l’article 64 de la Loi 1/2005, qui conduirait à placer d’office en position de détachement ceux des fonctionnaires qui, à titre bénévole, seraient membres des bureaux directeurs ou exécutifs des Partis politiques et Syndicats, confirmerait l’intention du Pouvoir d’entraver le fonctionnement des instruments de la démocratie et de bâillonner les forces vives de la Nation qui expriment clairement les préoccupations des populations et défendent leurs droits.

Le Gabon se veut un État de droit et nous entendons qu’il le soit. En conséquence, la coalition invite les Partis politiques partisans du changement, les syndicats et tous les autres acteurs du corps social national à ne pas céder à cette ultime manœuvre d’intimidation et à tout mettre en œuvre pour défendre leur droit à la libre expression démocratique.

Du reste, à l’examen et à l’analyse des articles 64 et 65 de cette loi 1/2005, par le seul fait que ces textes ne définissent pas la notion « d’emploi permanent » nécessaire à la constitution de l’incompatibilité, le recours à un texte d’application se révèle indispensable, c’est-à-dire préalable à la mise en application des articles considérés. De plus, ni le Code du travail, ni la loi 18/92 fixant les conditions de constitution et de fonctionnement des syndicats des agents de l’État ne se sont pas préoccupés de donner cette définition.
Par rapport à cette absence de texte d’application et d’une définition législative ou réglementaire de la notion d’emploi permanent opposable à tous, l’application des articles 64 et 65 de la loi 1/2005 apparait précipitée et subjective, une application qui laisse la porte ouverte à toutes les supputations.

Si le Gouvernement vient à prendre unilatéralement la décision de mettre d’office en détachement des agents publics du fait de leurs engagements citoyens, nous invitons les Partis politiques, les Syndicats et les Fédérations sportives à demander à leurs membres de saisir le Conseil d’Etat pour excès de Pouvoir.

Le Gouvernement aurait tort de vouloir utiliser le bâton pour contraindre les syndicats à faiblir dans leurs positions, en faisant fi de leurs justes revendications. Les faits sont là et ne mentent pas: l’agent public, qu’il s’exprime publiquement à travers son syndicat ou qu’il soit contraint au silence de par son statut, vit dans un malaise profond du fait de conditions de travail difficiles, de revenus couvrant à peine ou pas du tout les charges mensuelles du ménage, de profils carrières incertains.
C’est l’absence de solutions concrètes et durables apportées par ce Pouvoir à leurs revendications qui explique la mobilisation actuelle des Syndicats. Le Pouvoir, se sachant illégitime et se révélant désormais incapable d’apporter des réponses
crédibles aux maux qui minent notre pays, ne pourra indéfiniment se cacher derrière l’arrogance, le recours à la force et les manœuvres de diversion qui ne trompent personne.

La démarche du Gouvernement voudrait laisser croire à l’opinion que les responsables des syndicats, des fédérations sportives et des partis politiques sont de mauvais fonctionnaires qui délaissent leurs responsabilités au service de l’État. Cela est inexact et même outrageant.

SUR LE REPORT DES ELECTIONS

Le 30 octobre 2009, la Cour Constitutionnelle, saisie la veille par le Premier Ministre, a décidé de renvoyer au premier semestre 2010, donc de reporter de 8 mois la tenue des élections législatives partielles des 4 sièges de députés anciennement occupés par Casimir OYE MBA, Jean EYEGHE NDONG, Paulette MISSAMBO et André MBA OBAME.

Avant même de se prononcer sur-le fond de cette décision, la Coalition s’interroge et s’inquiète de la liberté que la Cour Constitutionnelle prend désormais avec les règles de procédure que lui impose la loi organique 9/91 modifiée relative à cette institution.
En effet, l’article 26 de cette loi organique dispose que: « Aucune décision ne peut être rendue, aucun avis ne peut être émis si la requête ou la demande n’a fait au préalable l’objet d’une instruction, diltgentée par un rapporteur désigné par ordonnance
du président de la Cour Constitutionnelle parmi les membres de cette Cour! »

Il est surprenant, voir suspect, que la Cour ait pu en 24 heures rendre une décision dans le respect des règles de procédure que lui impose la loi. Sur le fond, il convient de rappeler ici que dans sa précédente décision en date du 12 septembre 2009, la Cour Constitutionnelle avait elle-même fixé la date de ces élections au mois de novembre 2009, dans le respect des dispositions pertinentes du Code électoral.

Pour rendre cette surprenante décision, la haute institution évoque le cas de force majeure que constituerait le défaut de disponibilité d’un budget pour organiser cette élection partielle.

Il est regrettable d’observer sur ce point qu’au lieu de rester fidèle à l’esprit de la loi allant dans le sens de restreindre les cas de force majeure, la Cour Constitutionnelle se livre à l’extension de cette notion au gré des intérêts du Pouvoir.
La Cour Constitutionnelle, en rendant cette décision vient confirmer ce qui s’est définitivement révélé à l’opinion dans sa gestion partisane de la transition. Nous sommes désormais en face d’une institution qui s’est définitivement détournée de sa mission gardienne de la Constitution pour servir les intérêts d’un clan qu’elle a contribué à placer au Pouvoir.

Au mois de juillet dernier, lorsqu’il s’est agi de l’élection Présidentielle anticipée, la Cour n’a accordé que 45 jours de report tout en constatant le cas de force majeure. Comment comprendre qu’aujourd’hui la même Cour, pour les mêmes motifs, accorde 8 mois de report pour organiser des élections législatives sur seulement 4 sièges de député et un siège de sénateur?

Le coût de l’organisation de ces élections partielles ne peut objectivement excéder une dépense financière de 100 millions de Fcfa

Comment expliquer que le même Gouvernement qui s’autorise aujourd’hui des villégiatures à la , Lopé avec le coût que cela laisse supposer, le même Gouvernement qui s’autorise l’achat de véhicules d’appoint, veuille priver des dizaines de milliers de Gabonais de leur représentation légitime à l’Assemblée Nationale pour une si longue période?

En réalité, la décision de la Cour Constitutionnelle cache mal la crainte du Pouvoir qui sait pertinemment que ces élections partielles seront l’occasion de lui infliger la démonstration de son illégitimité. Ces élections partielles donneront l’occasion au peuple Gabonais de rappeler au Pouvoir son imposture.

Ce que vise en réalité ce report, c’est donner au Pouvoir le moyen et le temps d’organiser la fraude, de manipuler encore plus le fichier électoral et planifier le transfert des électeurs.

Ce que redoute le Pouvoir, c’est l’arrivée de ces leaders pour renforcer l’opposition parlementaire face à un Gouvernement d’amateurs. Dans cette situation, la Coalition des Groupes et Partis Politiques pour l’Alternance demande aux populations de ne pas se laisser distraire par les effets d’annonce et de rester mobilisées pour combattre les mesures qui portent atteintes aux libertés d’opinion, d’expression et d’association et
qui concourent au recul de la démocratie chèrement acquise dans notre pays.

Parce que le Pouvoir veut bâillonner les syndicats et les partis politiques, la Coalition appelle vigoureusement toutes les forces vives de la Nation à défendre leurs droits fondamentaux. Aucune petite histoire de clan ne peut et ne pourra jamais justifier que l’on sacrifie l’espérance du peuple Gabonais qui a exprimé le 30 août dernier dans les urnes et qui exprime encore aujourd’hui sa réelle volonté de changement!

La Coalition continue de rappeler que le régime actuellement au Pouvoir, issu du coup d’État électoral du 03 septembre 2009 avalisé par la Cour Constitutionnelle dans sa décision du 12 octobre 2009, est une dictature émergente.

Nous vous remercions.

Fait à Libreville, le 10 novembre 2009.