jeudi 26 novembre 2009

Gabon : Fin de parcours pour les barons de l’ancien de régime ?

Couronné le 16 octobre dernier sur un échiquier politique pour le moins désuni, le nouveau chef de l’Etat a vite fait de traduire en actes ses promesses de rupture dont beaucoup de ses détracteurs le jugeaient incapable. Le tsunami administratif et les audits annoncés par le nouveau pouvoir pour asseoir sa légitimité esquissent, bon gré mal gré, la chute de nombreux hiérarques de l’ancien régime.

Quel avenir pour la bourgeoisie secrétée par le régime de l’ex-président gabonais Omar Bongo Ondimba dont le règne s’est achevé le 16 octobre avec l’investiture d’Ali Bongo ?

Soucieux de marquer la rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime dont il piaffait d’impatience de curer les caves et alcôves, le nouveau président a, dès son arrivée au pouvoir, entrepris de redéployer des hommes à lui dans presque tous les rouages du pouvoir.

En moins d’une semaine, le gouvernement, la haute administration ainsi que les directions des entreprises publiques et parapubliques, ont été confiées à de nouvelles personnalités dont 70% étaient jusque là inconnus du grand public.

Pressé de traduire dans les faits son projet de société «L’avenir en confiance» à travers une profonde transformation économique du Gabon pour bâtir un pays émergent, Ali Bongo veut des hommes acquis à sa cause et capables de se donner corps et âme pour asseoir ce projet.

Pour preuve, le rythme du taux de remplacement de l’élite est loin de faiblir car chaque jour, le nouveau pouvoir pousse plusieurs cadres de la République vers la périphérie des cercles du pouvoir. Pour plusieurs hiérarques et leurs alliés c’est le début d’une longue traversée du désert. D'ailleurs, l’incertitude qui entoure leur espérance de vie politique est plus chargée que l’énigme de Delphes. En tout cas, très peu d’entre eux reviendront au devant de la scène car pour le nouveau pouvoir ils ont le destin des feuilles mortes.

C’est vrai que beaucoup de ces cadres qui viennent de perdre leurs postes avaient un mandat électif, soit à l’Assemblée, soit au Sénat, ou encore au niveau des communes et collectivités locales. Cependant, ce mandat s’apparente aujourd’hui au dernier oasis avant l’épreuve du désert. Car, il n’est pas certain qu’ils seront investis par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) lors des prochaines consultations électorales.

Le PDG qui a tant besoin d’effacer les dissensions apparues à l’occasion de l’élection présidentielle, afin de refaire son unité autour du nouveau président de la République, va certainement se choisir des hommes neufs qui partagent les convictions d’Ali Bongo et qui serviront de caution à son projet de rupture.

Certes, certains anciens barons de l’ancien régime sont assez fortunés pour briguer un mandat en indépendant. L’emprise qu’ils exercent sur leurs fiefs électoraux, notamment en tant que principal «bailleur de fonds» de la communauté, peut leur permettre d’arracher un siège.

Cette perspective ne leur garantit aucunement une espérance de vie politique apaisée, car le nouveau gouvernement avait annoncé dès son premier Conseil des ministres le lancement des audits pour s’assurer de la bonne gestion des deniers publics dans l’ensemble du secteur public. Tout dépendra de l’ampleur de ces audits. Mais en tout cas ces audits apparaissent d’ores et déjà comme une excellente guillotine pour beaucoup d’anciens barons de l’ex régime.

Publié le 25-11-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco 

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