dimanche 15 novembre 2009

Une charte pour la fin du Bongoïsme


Bruno Ben MOUBAMBA, le 15 novembre 2009


Aujourd’hui le 15 novembre 2009 à Libreville, devrait être ratifié le texte d’une nouvelle charte de l’opposition gabonaise. Tous les lieux de réunion possibles approchés en vu d’accueillir cette manifestation ont soit changé d’avis subitement ou alors, ont refusé sans explication d’abriter la signature de la charte. On retiendra comme exemples des lieux comme l’Intercontinental (nouvelle propriété des Libyens), le Gymnase CHARLES NTCHORERE ou la Cité de la Démocratie…La fausse émergence d’une vraie dictature ! Chaque leader devant s’exprimer 5 minutes, voici le texte de ma déclaration. La suite des documents sera affiché dans la journée du 16 novembre 2009.

Avec les autres membres de l’opposition, j’ai critiqué les multiples violations de la loi dans l’organisation de l’élection présidentielle et une gestion partisane de la transition en faveur du PDG (Parti Démocratique Gabonais). La prise du pouvoir par la force, après une kermesse politique sans précédent dans notre pays, a abouti au galvaudage du concept politique « d’émergence » que j’ai utilisé le 4 avril 2009 lors d’un Forum international à Reims en France. Les programmes politiques de l’opposition et en particulier le mien, ont été repris par les Nouveaux Maîtres du Gabon sans que la nouvelle sémantique basée sur « l’Emergence » ne parvienne à cacher la pauvreté intellectuelle et le manque de savoir-faire de ceux qui prétendent nous diriger.

Rallié avec 15 autres candidats à la Coalition pour l’Alternance refusant le coup de force électoral, je suis parvenu, malgré « la liste noire » distribuée par les autorités gabonaises, à passer les différents postes de contrôles de l’aéroport international Léon Mba et à embarquer dans pour Paris le 14 septembre. J’en profite d’ailleurs ici pour attirer l’attention des Gabonais sur les tracasseries dont ont été victimes certains personnels de la Police de l’Air et des Frontières et de Gabon Airlines du fait de mon départ. Malgré cet exil relatif du pays, je fais partie de l’opposition. Comme toujours, je suis avec le Peuple Gabonais et je ne vous décevrai pas.

« L’Emergence » version Ali Bongo ne peut pas marcher au Gabon, pas plus que n’a marchée « la Rénovation » du Président défunt. Pourquoi ? Parce que le « Bongoïsme », qui est un management, et le « Racisme Géopolitique », véhiculé par « Françafrique » dans toute l’Afrique francophone, doivent être démantelés pour que toute notre Afrique, en premier lieu le Gabon, devienne une zone émergente. Or, par bien des aspects, l’Afrique francophone semble étrangère à la mondialisation, ou, ce qui est pire, paraît souvent en être la victime. Pour faire progresser notre pays, nous n’avons plus à faire allégeance à qui que ce soit. Nous avons besoin de partenaires dignes de ce nom. Nous avons le droit de nous battre pour faire avancer le Gabon autrement que par des bons sentiments et c’est une entreprise pour laquelle, il vaut la peine que nous risquions nos vies.

Il ne faut se faire aucune illusion. La vraie question pour comprendre le blocage du Gabon est celle-ci : Pourquoi la partie de l’Afrique anciennement sous influence française connaît-elle les plus grands échecs ? A n’en pas douter, en répondant à cette question qui pose le problème des relations de la France avec ses anciennes colonies, l’Hexagone arrivera peut-être à résoudre ses problèmes d’identité…

Combien de temps allons-nous souffrir sous les agitations du « Nouveau Pouvoir » ? Très peu de temps dans la mesure où aucun mensonge ne peut durer éternellement. Si nous refusons le tribalisme, les mauvaises mœurs et le culte de l’argent, assurément le Bongoïsme et la Françafrique seront vaincus bientôt.

Fait à Reims en France, le 15 novembre 2009. 



 Auteur: Bruno Ben Moubamba


Sources: http://www.moubamba.org


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