Alors qu’il est activement recherché par les forces armées guinéennes pour avoir tiré sur Dadis Camara le 4 décembre dernier, l’ex aide camp du Chef de la Junte guinéenne, Toumba Diakité, a accordé une interview exclusive à Radio France internationale (RFI) le 15 décembre dernier, dans laquelle il revient notamment sur les motifs qui l’auraient poussé à ouvrir le feu sur le Chef de la junte.
Pourquoi Toumba Diakité a-t-il ouvert le feu sur Dadis Camara ? Joint au téléphone par Radio France internationale (RFI) le 15 décembre dernier, le «bourreau» du Chef de la junte guinéenne, a répondu à cette question en invoquant notamment la trahison.
«Il est venu me chercher à Koundara avec tout son cortège dans l’intention de m’arrêter. Il est venu en me demandant ce qui ne va pas, qu’est-ce que je suis en train de fuir et il a même tapé sur mon chapeau pour le faire tomber. Je lui répondu que je suis votre aide camp et les arrestations arbitraires ne peuvent se passer sans que je ne soit informé. Makambo, son chargé d’opération voulait venir vers moi mais j’avais une arme sur moi. Et c’est à ce moment que j’ai ouvert le feu lui. Je dis bien je précise, je précise, une balle du côté droit de la nuque», explique Toumba Diakité.
«J’ai tiré sur lui parce qu’à un certain moment il y avait une trahison totale à mon égard, une trahison totale de la démocratie. Il a essayé de reposer toutes les charges du 28 septembre en ma personne. C’est un acte de trahison qui m’a poussé à réfléchir avant que ça ne soit mon tour. C’est extrêmement important parce que les évènements du 28 ont été montés, les procès ont été montés, donc c’est moi qui devait répondre à tout alors que ce n’est pas ça du tout», a-t-il ajouté.
«Je ne compte pas me livrer parce qu’ils ne veulent pas même que les réalités soient connues, ils vont préférer me tuer. C’est une chance que j’ai eu avec vous de donner des explications», a-t-il encore précisé.
Dans cette interview accordée à RFI, Toumba Diakité est également revenu sur les évènements du 28 septembre dernier où les militaires, en empêchant une marche avaient causé la mort de près 150 civils.
«Le jour du 28 septembre, il les envoyé en précurseur pour aller s’interposer et empêcher les manifestants sur le chemin. Il connaissait les réalités du terrain et il a également fait venir 250 nouvelles recrues du Centre d’instruction de l’école de l’armée de l’air (CIAM) qui ont été habillées en tenue civile, armées en armes blanches et qui ont causé d’énormes massacres. Et nous, nous sommes arrivés au stade aux environs de 11 heures et la situation était déjà dure. Et la responsabilité que j’ai prise, c’était d’aller directement sauver les leaders», raconte l’ex aide camp de Dadis Camara.
«Je suis venu mais cela ne signifie que me suis comporté autrement. Effectivement tous les Corps habillés se sont mal comportés ce jour. Je veux parler de mon adjoint le sous-lieutenant Marcel Giabogui qui a blessé tous les leaders politiques. Moi-même j’ai reçu des coups, les leaders peuvent le témoigner, j’en ai aussi donné à certains militaires, policiers et gendarmes pour sauver les leaders. Moi c’est ce que j’ai pu faire. Il y avait la police, la gendarmerie et les hommes infiltrés par le pouvoir», a-t-il poursuivi.
A la question de savoir si c’est bien le capitaine Dadis Camara qui a dépêché les soldats au stade pour mettre fin à la manifestation des civils, Toumba Diakité a enfin confirmé sans hésitations, «tout à fait».
Publié le 17-12-2009 Source : RFI Auteur : gaboneco
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