Les décisions prises par le gouvernement suggèrent implicitement que la société gabonaise est confrontée à une crise de citoyenneté. L’effet conjugué de ces deux décisions va-t-il ensemencer dans la société gabonaise une culture citoyenne et extraire en elle l’incivisme contre lequel le gouvernement veut s’attaquer?
Promouvoir une société éprise des valeurs citoyennes est une préoccupation constante de tout gouvernement. L’érection d’une telle société est surtout fonction de la manière dont la citoyenneté est vécue. Les Institutions gabonaises, garantes de la pleine jouissance de celle-ci, sont-elles perçues par le Gabonais comme impartiales et au service de son développement et de sa prospérité?
L’exubérance du confort matériel dans lequel vit une tranche de la société contraste avec l’extrême pauvreté dans laquelle baigne près de 80% de la population. La société à deux vitesses qu’instaure cet écart social fragilise la citoyenneté et accélère l’inflation de l’incivisme.
Face à la tiédeur des politiques publiques envisagées pour résorber cet écart, beaucoup de Gabonais se perçoivent comme des citoyens de seconde catégorie. Bien qu’elle soit diffuse, cette perception crée un profond malaise dans la société. A ce malaise s’ajoute celui de la nation gabonaise qui tergiverse parfois à embrasser avec la même bienveillance, toutes ses filles et tous ses fils.
La dernière élection présidentielle a fait ressurgir de manière exacerbée, la question de la citoyenneté de plusieurs catégories de Gabonais. Un enfant issu d’un couple mixte ou un citoyen naturalisé ont-ils les mêmes droits qu’un Gabonais de souche?
Si en théorie ils l'ont, dans la vie courante cependant ils se perçoivent comme des citoyens de seconde catégorie. Ne serait-ce que parce qu’ils sont exclus de la fonction suprême comme leurs enfants. Par ailleurs, le soupçon sur la nationalité est si vif que ceux des Gabonais issus des provinces frontalières sont souvent considérés comme des citoyens issus de l’immigration.
Au delà de ces deux décisions du gouvernement, il serait souhaitable qu’une réflexion de fond soit menée pour mieux soigner ces malaises et permettre à la nation gabonaise de dorloter ses enfants avec la même comptine et leur assurer le même destin. Ce n’est que dans ces conditions qu’ils porteront haut les couleurs de la République et perpétueront les vraies valeurs de la nation gabonaise.
Publié le 07-11-2009 Source : gaboneco Auteur : gaboneco
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