jeudi 26 novembre 2009

Gabon : Fin de parcours pour les barons de l’ancien de régime ?

Couronné le 16 octobre dernier sur un échiquier politique pour le moins désuni, le nouveau chef de l’Etat a vite fait de traduire en actes ses promesses de rupture dont beaucoup de ses détracteurs le jugeaient incapable. Le tsunami administratif et les audits annoncés par le nouveau pouvoir pour asseoir sa légitimité esquissent, bon gré mal gré, la chute de nombreux hiérarques de l’ancien régime.

Quel avenir pour la bourgeoisie secrétée par le régime de l’ex-président gabonais Omar Bongo Ondimba dont le règne s’est achevé le 16 octobre avec l’investiture d’Ali Bongo ?

Soucieux de marquer la rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime dont il piaffait d’impatience de curer les caves et alcôves, le nouveau président a, dès son arrivée au pouvoir, entrepris de redéployer des hommes à lui dans presque tous les rouages du pouvoir.

En moins d’une semaine, le gouvernement, la haute administration ainsi que les directions des entreprises publiques et parapubliques, ont été confiées à de nouvelles personnalités dont 70% étaient jusque là inconnus du grand public.

Pressé de traduire dans les faits son projet de société «L’avenir en confiance» à travers une profonde transformation économique du Gabon pour bâtir un pays émergent, Ali Bongo veut des hommes acquis à sa cause et capables de se donner corps et âme pour asseoir ce projet.

Pour preuve, le rythme du taux de remplacement de l’élite est loin de faiblir car chaque jour, le nouveau pouvoir pousse plusieurs cadres de la République vers la périphérie des cercles du pouvoir. Pour plusieurs hiérarques et leurs alliés c’est le début d’une longue traversée du désert. D'ailleurs, l’incertitude qui entoure leur espérance de vie politique est plus chargée que l’énigme de Delphes. En tout cas, très peu d’entre eux reviendront au devant de la scène car pour le nouveau pouvoir ils ont le destin des feuilles mortes.

C’est vrai que beaucoup de ces cadres qui viennent de perdre leurs postes avaient un mandat électif, soit à l’Assemblée, soit au Sénat, ou encore au niveau des communes et collectivités locales. Cependant, ce mandat s’apparente aujourd’hui au dernier oasis avant l’épreuve du désert. Car, il n’est pas certain qu’ils seront investis par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) lors des prochaines consultations électorales.

Le PDG qui a tant besoin d’effacer les dissensions apparues à l’occasion de l’élection présidentielle, afin de refaire son unité autour du nouveau président de la République, va certainement se choisir des hommes neufs qui partagent les convictions d’Ali Bongo et qui serviront de caution à son projet de rupture.

Certes, certains anciens barons de l’ancien régime sont assez fortunés pour briguer un mandat en indépendant. L’emprise qu’ils exercent sur leurs fiefs électoraux, notamment en tant que principal «bailleur de fonds» de la communauté, peut leur permettre d’arracher un siège.

Cette perspective ne leur garantit aucunement une espérance de vie politique apaisée, car le nouveau gouvernement avait annoncé dès son premier Conseil des ministres le lancement des audits pour s’assurer de la bonne gestion des deniers publics dans l’ensemble du secteur public. Tout dépendra de l’ampleur de ces audits. Mais en tout cas ces audits apparaissent d’ores et déjà comme une excellente guillotine pour beaucoup d’anciens barons de l’ex régime.

Publié le 25-11-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco 

lundi 16 novembre 2009

Gabon : Coalition de huit partis contre Ali Ben Bongo

Lundi 16 novembre 2009  par Achille NGUETI, © AfriSCOOP 

Huit partis d’opposition ainsi que des candidats malheureux à la présidentielle du 30 août ont annoncé la création d’une Coalition des groupes et partis politiques pour l’alternance (Cgppa), a constaté dimanche, un correspondant d’AfriSCOOP à Libreville.


Ils évoluaient après la présidentielle du 30 août, de manière informelle mais, depuis dimanche, ont décidé de se constituer en alliance. Eux, ce sont huit partis d’opposition et candidats malheureux gabonais. Avec la Cgppa, ils entendent contester la légitimité de Ali Ben Bongo élu à la suite de son père, le défunt président Omar Bongo Ondimba.

Au sein de cette coalition, se retrouvent d’anciens barons du Parti démocratique gabonais (Pdg, au pouvoir), des opposants et des candidats indépendants. Le plus virulents reste André Oba Mbame, l’ex-ministre de l’Intérieur et ex-ami d’enfance du nouveau président. Classé deuxième puis troisième par la Cour constitutionnelle, lors de la présidentielle, ce dernier n’est pas prêt de s’entendre avec ses anciens « amis ». « Messieurs et mesdames du pouvoir, on se connaît bien (rires et applaudissements). La chasse aux sorcières méprisable à laquelle vous vous livrez, loin de décourager le désir profond du changement des Gabonaises et des Gabonais, renforce la détermination qui habite désormais chacun d’entre nous ! », lançait-il à Libreville.
Plus encore, pour la Cgppa, le nouveau pouvoir est une « dictature émergente ». Les opposants en veulent pour preuve, le fait de n’avoir pas obtenu l’autorisation d’organiser un grand meeting pour annoncer la création de leur coalition. « Ali prouve qu’il n’est pas mieux que son père. Pis, il veut imposer une dictature qui ne dit pas son nom au Gabon. Nous ne saurons jamais accepter cela et sommes prêts à le dénoncer partout où besoin sera », martèle un membre de la coalition.

Déjà, des observateurs indiquent que la Cgppa part sur une mauvaise base. En effet, l’absence de l’opposant historique Pierre Mamboundou et l’ancien maire de la capitale, Paul Mba Abessole (des poids lourds de l’opposition traditionnelle gabonaise) fait douter de son impact sur l’échiquier politique de ce petit pays de l’Afrique centrale.

Sources: Afriscoop.com
Signature

dimanche 15 novembre 2009

Une charte pour la fin du Bongoïsme


Bruno Ben MOUBAMBA, le 15 novembre 2009


Aujourd’hui le 15 novembre 2009 à Libreville, devrait être ratifié le texte d’une nouvelle charte de l’opposition gabonaise. Tous les lieux de réunion possibles approchés en vu d’accueillir cette manifestation ont soit changé d’avis subitement ou alors, ont refusé sans explication d’abriter la signature de la charte. On retiendra comme exemples des lieux comme l’Intercontinental (nouvelle propriété des Libyens), le Gymnase CHARLES NTCHORERE ou la Cité de la Démocratie…La fausse émergence d’une vraie dictature ! Chaque leader devant s’exprimer 5 minutes, voici le texte de ma déclaration. La suite des documents sera affiché dans la journée du 16 novembre 2009.

Avec les autres membres de l’opposition, j’ai critiqué les multiples violations de la loi dans l’organisation de l’élection présidentielle et une gestion partisane de la transition en faveur du PDG (Parti Démocratique Gabonais). La prise du pouvoir par la force, après une kermesse politique sans précédent dans notre pays, a abouti au galvaudage du concept politique « d’émergence » que j’ai utilisé le 4 avril 2009 lors d’un Forum international à Reims en France. Les programmes politiques de l’opposition et en particulier le mien, ont été repris par les Nouveaux Maîtres du Gabon sans que la nouvelle sémantique basée sur « l’Emergence » ne parvienne à cacher la pauvreté intellectuelle et le manque de savoir-faire de ceux qui prétendent nous diriger.

Rallié avec 15 autres candidats à la Coalition pour l’Alternance refusant le coup de force électoral, je suis parvenu, malgré « la liste noire » distribuée par les autorités gabonaises, à passer les différents postes de contrôles de l’aéroport international Léon Mba et à embarquer dans pour Paris le 14 septembre. J’en profite d’ailleurs ici pour attirer l’attention des Gabonais sur les tracasseries dont ont été victimes certains personnels de la Police de l’Air et des Frontières et de Gabon Airlines du fait de mon départ. Malgré cet exil relatif du pays, je fais partie de l’opposition. Comme toujours, je suis avec le Peuple Gabonais et je ne vous décevrai pas.

« L’Emergence » version Ali Bongo ne peut pas marcher au Gabon, pas plus que n’a marchée « la Rénovation » du Président défunt. Pourquoi ? Parce que le « Bongoïsme », qui est un management, et le « Racisme Géopolitique », véhiculé par « Françafrique » dans toute l’Afrique francophone, doivent être démantelés pour que toute notre Afrique, en premier lieu le Gabon, devienne une zone émergente. Or, par bien des aspects, l’Afrique francophone semble étrangère à la mondialisation, ou, ce qui est pire, paraît souvent en être la victime. Pour faire progresser notre pays, nous n’avons plus à faire allégeance à qui que ce soit. Nous avons besoin de partenaires dignes de ce nom. Nous avons le droit de nous battre pour faire avancer le Gabon autrement que par des bons sentiments et c’est une entreprise pour laquelle, il vaut la peine que nous risquions nos vies.

Il ne faut se faire aucune illusion. La vraie question pour comprendre le blocage du Gabon est celle-ci : Pourquoi la partie de l’Afrique anciennement sous influence française connaît-elle les plus grands échecs ? A n’en pas douter, en répondant à cette question qui pose le problème des relations de la France avec ses anciennes colonies, l’Hexagone arrivera peut-être à résoudre ses problèmes d’identité…

Combien de temps allons-nous souffrir sous les agitations du « Nouveau Pouvoir » ? Très peu de temps dans la mesure où aucun mensonge ne peut durer éternellement. Si nous refusons le tribalisme, les mauvaises mœurs et le culte de l’argent, assurément le Bongoïsme et la Françafrique seront vaincus bientôt.

Fait à Reims en France, le 15 novembre 2009. 



 Auteur: Bruno Ben Moubamba


Sources: http://www.moubamba.org


Gabon : Les journaux suspendus dénoncent un «véritable muselage»

Quelques jours après la suspension provisoire de 6 organes de presse par le Conseil national de la communication (CNC) le 10 novembre dernier, le collectif des éditeurs et des responsables des Association de presse du Gabon est monté au créneau pour dénoncer ces mesures. Au cours d’un point presse tenu à Libreville ce 13 novembre, le collectif a également déclaré qu’il introduirait une plainte au Conseil d’État contre le CNC, dont les décisions de suspension sont qualifiées d’«arbitraires»


Suite à la décision du Conseil national de la communication (CNC) du 10 novembre dernier, de suspendre provisoirement six organes de presse locaux pour «désinformation» et «intoxication», le collectif des éditeurs et des responsables des Association de presse du Gabon, a tenu une conférence de presse ce 13 novembre à Libreville pour dénoncer ces sanctions jugées «arbitraires».

Le collectif a affirmé que «depuis le décès du président Omar Bongo Ondimba à Barcelone le 8 juin 2009, il devient périlleux d’exercer dans le secteur de la presse au Gabon».

«Tout y passe : interdiction faite à plusieurs journalistes étrangers de couvrir des évènements politiques au Gabon, expulsion d’autres journalistes du territoire national sous prétexte d’exercice de la souveraineté, sabotage des installations de certaines chaînes et radio de télévision, intimidation et menaces physiques à l’endroit des journalistes locaux…», énumèrent les éditeurs de la presse locale.

Le collectif a également rappelé à cet effet l’«injonction faite au distributeur de la presse nationale (Sogapresse), par le Secrétaire général du ministère de la Communication, de ne pas distribuer le journal Tango, en violation des textes en vigueur en République gabonaise, en est une autre illustration». Par ailleurs «son gérant fait actuellement l’objet d’une procédure en correctionnelle à l’initiative du président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama».

Sans compter que «le 30 août 2009, le jour du scrutin présidentiel, le gouvernement de la République par la voix du ministère de la Communication, a fait arrêter le signal et les émissions de la chaîne privé TV+», a-t-il poursuivi.

«Journalistes menacés et interpellés, journaux interdits et fermés, chaînes de télévision sabotées, tel est l’état actuel de la liberté de la presse au Gabon. Un vrai muselage !», fustigent les éditeurs.

Le collectif qui s’est engagé à «user de tous les moyens légaux pour préserver ce droit à la liberté d’expression chèrement acquise lors de la conférence nationale de 1990», indiquant qu’il traduirait le CNC devant le Conseil d’Etat.

Le 10 novembre dernier, suite à une séance plénière du CNC, Nku'u Le Messager a écopé d'une interdiction provisoire de paraître d'un mois ; le Scribouillard ne pourra plus paraître pendant deux mois ; Échos du Nord a été frappé d'une interdiction de paraître de trois mois ; le Crocodile ne paraîtra plus pendant un mois ; l'Ombre non plus pendant deux mois alors que La Nation a écopé de deux mois d'interdiction provisoire de paraître.

Lors de l'élection présidentielle d'août dernier, les médias et la société civile nationale et internationale, notamment Reporters sans frontières (RSF), dénonçaient déjà l'installation d'une «chape de plomb» sur la liberté d'expression. Publié le 14-11-2009  
 
Source : gaboneco     Auteur : gaboneco  

Pierre MAMBOUNDOU s'exprime

Vendredi, 13 Novembre 2009 17:10


15Lors du dernier congrès de l’Union Pour la Nouvelle Republique (UPNR) de Me Loui Gaston Mayila, Pierre MAMBOUNDOU président de l’Union du Peuple Gabonais, opposant historique au système incarné par le PDG s’est exprimé sur certaines rumeurs  et questions d’actualité

1 – Rumeurs qui le disent à l’étranger

« Je suis particulièrement heureux, puisque ce congrès m’a donné la bonne occasion de me montrer, après l’élection présidentielle, pour taire les conjectures qui me donnaient perdu. Je ne suis ni aux USA, ni à Paris, encore moins en Afrique du Sud, comme le prétendent mes détracteurs. Je suis bel et bien ici au Gabon, ma belle patrie ».

2 – Allégations qui font état de négociations entre Ali BONGO et lui pour l’entrée des siens au gouvernement et sa nomination au poste de vice-président de la république

« Malgré les appels, les multiples propositions, beaucoup de personnes se sont perdues en conjectures, mais Mamboundou a choisi de faire la politique dans l’opposition depuis 1988 jusqu’à ce jour. Depuis mon entrée en politique, je suis resté égal à moi-même. Nous, tous les Gabonais, aspirons à une nouvelle République. C’est en cela que l’appellation du parti de Maître Mayila est une prémonition », a-t-il martelé.


3 - sur la volonté exprimée par le gouvernement de faire appliquer Loi 001/2005 portant Statut général de la Fonction Publique et stipulant l’incompatibilité de certaines fonctions politiques et syndicales avec le statut de fonctionnaire

« Le gouvernement n’a rien à faire, sinon provoquer de faux évènements à travers une mauvaise interprétation des lois. Les partis politiques n’ont pas de sous pour payer leurs responsables permanents. D’abord, aucun militant d’un parti politique, en dehors du Parti Démocratique Gabonais), ne fait de la politique et des activités de son parti une profession. Nos responsables ne se consacrent aux activités des partis qu’aux heures et jours non ouvrables. Cette loi a été promulguée en raison de l’existence de celle portant l’octroi de subvention de l’Etat aux partis politiques, mais ne profitant qu’au PDG. si le gouvernement tient à l’appliquer, qu’il applique également la loi relative à la fameuse subvention (dont le montant annuel est de six milliards) à tous les partis agréés. C’est l’Etat qui paie les cadres du PDG, puisque vous ne me direz pas que ce parti vit des cotisations de ses militants. Alors, comme les dispositions de l’article 24 de la Loi 0024 /96 portant la subvention n’est pas encore abrogée, il faut que tous les partis soient placés à la même loge ».

4 – Sur la volonté de NDONGOU d’obtenir des partis politiques la liste des membres permanents de leur bureaux

« Nous n’avons pas de noms à lui fournir. L’obtention des récépissés est subordonnée à la fourniture de documents parmi lesquels figure ce qu’il demande. Même en cas de changement à la direction du parti, l’obligation est faite à celui-ci de fournir les mêmes pièces. Alors qu’il se réfère à la bonne tenue de ses archives ».

5 – Sur son avenir politique

« Nous avons perdu une autre bataille, mais pas la guerre. D’autres élections non moins importantes pointent à l’horizon. Une éventuelle victoire de l’opposition à ces élections mettrait le gouvernement en difficulté de commander, puisque contraint à la cohabitation. Nous ne devons ni nous décourager, ni baisser les bras. Restons déterminés, courageux, vigilants, mobilisés et unis ».

Écrit par:  MOMBO Lacysse    


Source : http://www.upg-gabon.org

mercredi 11 novembre 2009

Communiqué de la Coalition: Sur la dictature émergente

REPUBLIQUE GABONAISE
Union- Travail-Justice
COALITION DES GROUPES ET PARTIS POLITIQUES POUR L’ALTERNANCE

-DECLARATION-
 
Jean Eyeghe Ndong, le Porte-Parole par Bruno Ben MOUBAMBA
Mesdames et Messieurs,

Alors que l’Europe célèbre avec joie et enthousiasme, à travers la chute du mur de Berlin, le triomphe de la liberté et de la démocratie, les démons d’un Pouvoir illégitime gagnent du terrain au Gabon depuis le 03 septembre 2009.

Il serait difficile au commun des mortels de suivre, tant ils sont nombreux, les actes et les faits graves de ce Pouvoir qui tente de s’imposer avec brutalité et cynisme au peuple Gabonais. Nous gagnerons du temps en nous abstenant d’analyser en profondeur la démission du Directeur de Cabinet du Président de la République, impliqué dans la déplorable affaire de détournement des fonds de la BEAC.

Dans ce contexte, la Coalition concentre sa déclaration de ce jour sur deux faits fondamentaux qui traduisent clairement la dérive totalitaire du régime:

1.  L’application spécieuse des dispositions de l’article 64 de la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique.


2. Le report abusif des élections législatives et sénatoriales partielles.



SUR L’ARTICLE 64

En prenant le prétexte de l’application des dispositions de l’article 64 de la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique, le Pouvoir a clairement arrêté la stratégie de casser le mouvement social. Il tente d’obliger par ce biais les responsables des syndicats de l’administration publique à choisir entre leurs emplois au service de l’État et leurs responsabilités syndicales pourtant reconnues par la Constitution.

Pour faire bonne figure face à l’intransigeance des syndicats, le Pouvoir a cru bon d’élargir sa tentative aux partis politiques et aux fédérations sportives, il ouvre-là ce que le quotidien « l’Union » a fort justement qualifié de « boîte de pandore ».

Nul ne conteste la pertinence de l’article 2 de cette loi qui précise que la Fonction publique « … a pour mission, dans le respect de l’intérêt général et de l’égalité des personnes auxquelles elle s’adresse ou s’applique, de fournir au public, d’une façon régulière et continue, les services d’intérêt général conformément aux politiques arrêtées« .
Et c’est bien pour garantir la continuité de ce Service public que cette même loi institue le régime d’incompatibilité défini à l’article 64. Concernant les Partis politiques, les Syndicats et les Fédérations sportives, cette incompatibilité concerne le: « membre permanent du bureau directeur ou executif ».
Si l’on peut entendre par membre permanent, la personne qui occupe une fonction de manière stable et continue, en contrepartie d’une rémunération, dans les Partis politiques membres de la Coalition, comme dans l’ensemble des Partis politiques et l’ensemble des syndicats, les responsabilités dans les bureaux directeurs ou exécutifs ne constituent pas des emplois permanents et ne sont pas rémunérées au sens de l’article 64 de la loi 1/2005.

En conséquence, l’application immédiate aux Partis politiques, aux syndicats et aux fédérations sportives, des dispositions de l’article 64, concerne uniquement le Parti Démocratique Gabonais. Ce Parti, il faut que nos concitoyens et le monde entier le sachent, est financé par les fonds publics. Ce sont bien les impôts des Gabonais qui assurent le fonctionnement du PDG et la rémunération des nombreux permanents qui sont à son service. Le PDG ne pourra faire croire à personne que les 300 millions de Fcfa qu’il dépense chaque mois pour payer les salaires de ses permanents proviennent
des cotisations de ses membres. La Cour des Comptes pourrait aisément mettre en évidence les milliards qui sont prélevés chaque année sur les fonds publics pour financer le PDG. Et si le Pouvoir conteste les affirmations de la coalition, nous le mettons au défi d’accepter une enquête parlementaire sur le financement des partis politiques et de rendre publiques les conclusions de ce rapport.

Une autre interprétation de l’article 64 de la Loi 1/2005, qui conduirait à placer d’office en position de détachement ceux des fonctionnaires qui, à titre bénévole, seraient membres des bureaux directeurs ou exécutifs des Partis politiques et Syndicats, confirmerait l’intention du Pouvoir d’entraver le fonctionnement des instruments de la démocratie et de bâillonner les forces vives de la Nation qui expriment clairement les préoccupations des populations et défendent leurs droits.

Le Gabon se veut un État de droit et nous entendons qu’il le soit. En conséquence, la coalition invite les Partis politiques partisans du changement, les syndicats et tous les autres acteurs du corps social national à ne pas céder à cette ultime manœuvre d’intimidation et à tout mettre en œuvre pour défendre leur droit à la libre expression démocratique.

Du reste, à l’examen et à l’analyse des articles 64 et 65 de cette loi 1/2005, par le seul fait que ces textes ne définissent pas la notion « d’emploi permanent » nécessaire à la constitution de l’incompatibilité, le recours à un texte d’application se révèle indispensable, c’est-à-dire préalable à la mise en application des articles considérés. De plus, ni le Code du travail, ni la loi 18/92 fixant les conditions de constitution et de fonctionnement des syndicats des agents de l’État ne se sont pas préoccupés de donner cette définition.
Par rapport à cette absence de texte d’application et d’une définition législative ou réglementaire de la notion d’emploi permanent opposable à tous, l’application des articles 64 et 65 de la loi 1/2005 apparait précipitée et subjective, une application qui laisse la porte ouverte à toutes les supputations.

Si le Gouvernement vient à prendre unilatéralement la décision de mettre d’office en détachement des agents publics du fait de leurs engagements citoyens, nous invitons les Partis politiques, les Syndicats et les Fédérations sportives à demander à leurs membres de saisir le Conseil d’Etat pour excès de Pouvoir.

Le Gouvernement aurait tort de vouloir utiliser le bâton pour contraindre les syndicats à faiblir dans leurs positions, en faisant fi de leurs justes revendications. Les faits sont là et ne mentent pas: l’agent public, qu’il s’exprime publiquement à travers son syndicat ou qu’il soit contraint au silence de par son statut, vit dans un malaise profond du fait de conditions de travail difficiles, de revenus couvrant à peine ou pas du tout les charges mensuelles du ménage, de profils carrières incertains.
C’est l’absence de solutions concrètes et durables apportées par ce Pouvoir à leurs revendications qui explique la mobilisation actuelle des Syndicats. Le Pouvoir, se sachant illégitime et se révélant désormais incapable d’apporter des réponses
crédibles aux maux qui minent notre pays, ne pourra indéfiniment se cacher derrière l’arrogance, le recours à la force et les manœuvres de diversion qui ne trompent personne.

La démarche du Gouvernement voudrait laisser croire à l’opinion que les responsables des syndicats, des fédérations sportives et des partis politiques sont de mauvais fonctionnaires qui délaissent leurs responsabilités au service de l’État. Cela est inexact et même outrageant.

SUR LE REPORT DES ELECTIONS

Le 30 octobre 2009, la Cour Constitutionnelle, saisie la veille par le Premier Ministre, a décidé de renvoyer au premier semestre 2010, donc de reporter de 8 mois la tenue des élections législatives partielles des 4 sièges de députés anciennement occupés par Casimir OYE MBA, Jean EYEGHE NDONG, Paulette MISSAMBO et André MBA OBAME.

Avant même de se prononcer sur-le fond de cette décision, la Coalition s’interroge et s’inquiète de la liberté que la Cour Constitutionnelle prend désormais avec les règles de procédure que lui impose la loi organique 9/91 modifiée relative à cette institution.
En effet, l’article 26 de cette loi organique dispose que: « Aucune décision ne peut être rendue, aucun avis ne peut être émis si la requête ou la demande n’a fait au préalable l’objet d’une instruction, diltgentée par un rapporteur désigné par ordonnance
du président de la Cour Constitutionnelle parmi les membres de cette Cour! »

Il est surprenant, voir suspect, que la Cour ait pu en 24 heures rendre une décision dans le respect des règles de procédure que lui impose la loi. Sur le fond, il convient de rappeler ici que dans sa précédente décision en date du 12 septembre 2009, la Cour Constitutionnelle avait elle-même fixé la date de ces élections au mois de novembre 2009, dans le respect des dispositions pertinentes du Code électoral.

Pour rendre cette surprenante décision, la haute institution évoque le cas de force majeure que constituerait le défaut de disponibilité d’un budget pour organiser cette élection partielle.

Il est regrettable d’observer sur ce point qu’au lieu de rester fidèle à l’esprit de la loi allant dans le sens de restreindre les cas de force majeure, la Cour Constitutionnelle se livre à l’extension de cette notion au gré des intérêts du Pouvoir.
La Cour Constitutionnelle, en rendant cette décision vient confirmer ce qui s’est définitivement révélé à l’opinion dans sa gestion partisane de la transition. Nous sommes désormais en face d’une institution qui s’est définitivement détournée de sa mission gardienne de la Constitution pour servir les intérêts d’un clan qu’elle a contribué à placer au Pouvoir.

Au mois de juillet dernier, lorsqu’il s’est agi de l’élection Présidentielle anticipée, la Cour n’a accordé que 45 jours de report tout en constatant le cas de force majeure. Comment comprendre qu’aujourd’hui la même Cour, pour les mêmes motifs, accorde 8 mois de report pour organiser des élections législatives sur seulement 4 sièges de député et un siège de sénateur?

Le coût de l’organisation de ces élections partielles ne peut objectivement excéder une dépense financière de 100 millions de Fcfa

Comment expliquer que le même Gouvernement qui s’autorise aujourd’hui des villégiatures à la , Lopé avec le coût que cela laisse supposer, le même Gouvernement qui s’autorise l’achat de véhicules d’appoint, veuille priver des dizaines de milliers de Gabonais de leur représentation légitime à l’Assemblée Nationale pour une si longue période?

En réalité, la décision de la Cour Constitutionnelle cache mal la crainte du Pouvoir qui sait pertinemment que ces élections partielles seront l’occasion de lui infliger la démonstration de son illégitimité. Ces élections partielles donneront l’occasion au peuple Gabonais de rappeler au Pouvoir son imposture.

Ce que vise en réalité ce report, c’est donner au Pouvoir le moyen et le temps d’organiser la fraude, de manipuler encore plus le fichier électoral et planifier le transfert des électeurs.

Ce que redoute le Pouvoir, c’est l’arrivée de ces leaders pour renforcer l’opposition parlementaire face à un Gouvernement d’amateurs. Dans cette situation, la Coalition des Groupes et Partis Politiques pour l’Alternance demande aux populations de ne pas se laisser distraire par les effets d’annonce et de rester mobilisées pour combattre les mesures qui portent atteintes aux libertés d’opinion, d’expression et d’association et
qui concourent au recul de la démocratie chèrement acquise dans notre pays.

Parce que le Pouvoir veut bâillonner les syndicats et les partis politiques, la Coalition appelle vigoureusement toutes les forces vives de la Nation à défendre leurs droits fondamentaux. Aucune petite histoire de clan ne peut et ne pourra jamais justifier que l’on sacrifie l’espérance du peuple Gabonais qui a exprimé le 30 août dernier dans les urnes et qui exprime encore aujourd’hui sa réelle volonté de changement!

La Coalition continue de rappeler que le régime actuellement au Pouvoir, issu du coup d’État électoral du 03 septembre 2009 avalisé par la Cour Constitutionnelle dans sa décision du 12 octobre 2009, est une dictature émergente.

Nous vous remercions.

Fait à Libreville, le 10 novembre 2009.

Gabon: l'opposition à Ali Bongo parle d'une "dictature émergente"

(AFP) – LIBREVILLE —

Une coalition de partis d'opposition et de candidats battus à l'élection présidentielle du 30 août au Gabon a critiqué mardi les dernières mesures du gouvernement d'Ali Bongo, parlant de "dictature émergente".
"La coalition continue de rappeler que le régime (...) est une dictature émergente", a déclaré à la presse le porte-parole de la coalition, l'ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong en référence au "Gabon émergent" qu'Ali Bongo a promis aux Gabonais lors de sa campagne électorale.

Pour la coalition, la décision de la Cour constitutionnelle de reporter des élections législatives partielles destinées à renouveler les sièges de quatre députés exclus en juillet par le parti au pouvoir - dont les ex-ministres et candidats André Mba Obame, Casimir Oyé Mba et Eyéghé Ndong- est "surprenante".
Cette élection qui devait initialement être organisée en octobre se tiendra au cours du premier semestre 2010.
La décision de la Cour "cache mal la crainte du pouvoir qui sait pertinemment que ces élections partielles seront l'occasion de lui infliger la démonstration de son illégitimité", a dit M. Eyéghé Ndong.

Elu à l'issue d'un scrutin contesté, Ali Bongo Ondimba, fils aîné du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin, a été investi président le 16 octobre. Il a notamment promis de mettre un terme à la corruption et au clientélisme.

La coalition a aussi commenté "l'application spécieuse" par le nouveau gouvernement d'un article de loi qui interdit à un fonctionnaire d'exercer des responsabilités syndicales à moins d'être détaché de la fonction publique. L'opposition reproche notamment au gouvernement sa volonté de l'étendre aux partis politiques et aux fédérations sportives.

Le gouvernement "voudrait laisser croire (...) que les responsables des syndicats, des fédérations sportives et des partis politiques sont de mauvais fonctionnaires (...). Cela est inexact et même outrageant", a affirmé M. Eyéghé Ndong.


Copyright © 2009 AFP.