dimanche 13 décembre 2009

Etat des lieux des bases militaires françaises en Afrique



Dakar, Libreville... Le dispositif militaire français au sud du Sahara va-t-il se délester de l'une de ses bases historiques? La confusion entretenue par Paris traduit des hésitations: comment combiner nouvelle donne géostratégique et repli de bon ordre?

Gabon: niveau de radiation important à Mounana




Au Gabon, le taux de radiation à Mounana, ancien site d'uranium exploité durant quatre décennies par une filiale du Français Areva, est en de nombreux endroits "nettement supérieur à la normale" !
Certaines valeurs au contact du sol sont 2 à 50 fois supérieures à la normale" indique la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité dans ce rapport qui s'appuie sur des mesures effectuées en mai 2009 sur le site.


Mounana au GabonLe gisement d'uranium de Mounana a été exploité de 1958 à 1999 par la Compagnie des mines d'uranium de Franceville, filiale du groupe nucléaire français Areva. Selon cette Commission, la Compagnie des mines d'uranium de Franceville "a produit 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées" dans une rivière.
"Une partie de ces déchets radioactifs est à l'air libre dans la forêt voisine" souligne l'association privée.  "Les mesures de 2009 confirment aussi que les logements des cadres et des ouvriers de la Compagnie des mines d'uranium de Franceville ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées" ajoute-t-elle.

Depuis 2007, une polémique sur la radioactivité de Mounana oppose des ONG et la population de Mounana à la Compagnie des mines d'uranium de Franceville et à Areva, qui a annoncé la création d'un observatoire de la santé autour des sites miniers où il exploite l'uranium, en particulier au Niger et au Gabon.


Sources: Site internet Ushuaia .com ( http://www.ushuaia.com/ushuaia-terre/info-planete/actu-en-continu/sante/0,,5590237,00-gabon-niveau-de-radiation-important-a-mounana-.html )

samedi 12 décembre 2009

Les irradiés de MOUNANA


De Bruno Ben MOUBAMBA,  

Selon un rapport de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité, les activités de l’entreprise française Areva au Gabon ont eu des conséquences criminelles. La Compagnie des mines d’uranium de Franceville (COMUF) une filiale du groupe AREVA a ainsi extrait 50 millions de tonnes de minerai d’uranium de cet espace géographique situé dans la province du Haut-Ogooué.  Ainsi 2 millions de boues radioactives seraient déversées dans la nature.


Le documentaire de 52 minutes réalisé par Dominique HENNEQUIN, sur l’exploitation des mines d’uranium au Niger et au Gabon par des filiales du groupe AREVA est poignant. Les images des populations délaissées par les anciens maîtres d’exploitation des carrières d’Uranium est une autre des facettes de ce que je nomme le Racisme Géopolitique pratiqué par certaines entreprises françaises en Afrique Francophone. 

Les conséquences sur la santé des travailleurs ou les expatriés sont effroyables.  Maladies sanguines, dérèglements gynécologiques, réactions dermatologiques, le bilan sanitaire de ces 38 années d’exploitation est accablant. Un accord a été signé en juin dernier entre plusieurs ONG et le groupe AREVA sur la mise en place d’un « dispositif d’observation de la santé » 9 ans après l’arrêt définitif de l’exploitation, une goutte d’optimise dans un océan de détresse.



Source : Site internet " www.moubamba.org"

samedi 5 décembre 2009

Guinée: "forte récompense" offerte pour arrêter l'aide de camp Toumba

CONAKRY — Les militaires au pouvoir en Guinée ont annoncé samedi qu'une "forte récompense" serait attribuée à toute personne qui permettrait d'arrêter l'aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, qui a tenté d'assassiner jeudi le chef de la junte, Moussa Dadis Camara.

"Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) et le gouvernement lancent un appel à l'ensemble de la population pour collaborer activement aux recherches entreprises pour retrouver le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité et ses acolytes, en fuite depuis l'exécution de leur forfaiture", selon un communiqué lu par un officier à la télévision d'Etat.

"Une forte récompense sera attribuée à toute personne dont la contribution permettra de mettre la main sur ces dangereux criminels", ont déclaré les autorités.
Pendant la lecture du communiqué, la télévision affichait un portrait de Toumba, l'aide de camp du chef de la junte qui avait tiré sur lui jeudi soir, dans un camp militaire de la capitale.
Samedi, Toumba a assuré à l'AFP être "libre" et en "lieu sûr en Guinée", en attendant "de voir l'évolution des choses".

La junte a par ailleurs annoncé, dans son communiqué, que plusieurs militaires avaient été arrêtés, citant les noms de quatre d'entre eux, trois hommes et une femme.

Les "éléments en état d'arrestation" sont "le sergent chef Mohamed 2 Camara alias Beugré, ex-commandant du BASP (bataillon autonome de la sécurité présidentielle (...), le sergent chef Mohamed Soumah et le sous-lieutenant Mabinty Soumah" (une femme, ndlr), selon le communiqué. La junte précise que ces trois personnes ont été arrêtées à la frontière (avec la Sierra-Leone) de Pamelap" (120 km au sud de Conakry, ndlr).

"D'autres arrestations ont eu lieu à travers différentes frontières de la République, y compris le maréchal de logis Alpha Baldé", ajoute le pouvoir militaire.

Au cours du journal de 20H30 (GMT) de la télévision d'Etat, le présentateur a assuré que le capitaine Dadis Camara, évacué vendredi au Maroc, recouvrait "progressivement la santé à Rabat" et allait "nettement mieux".


jeudi 3 décembre 2009

Gabon : Mba Abessole sert la chicote à ses députés

© D.R. Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Paul Mba Abessole
 
Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité), Paul Mba Abessole, a réuni une réunion extraordinaire du parti le 30 novembre dernier au siège de Petit Paris à Libreville pour statuer sur l'insubordination des députés du parti qui ont eu à approuver quatre jours plus tôt la déclaration de politique générale du Premier ministre. Alors que le parti s'était clairement rattaché à l'opposition radicale depuis l'élection présidentielle, le père Mba Abessole a annoncé la mise en place d'un Conseil de discipline qui décidera des sanctions adéquates.
 
Le président a tapé du poing sur la table au Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité), face aux libertés d'opinion prises par certains de ses députés, qui avaient approuvé la déclaration de politique générale du Premier ministre le 26 novembre dernier.

Réunis en assemblée extraordinaire le 30 novembre dernier au siège de Petit Paris, à Libreville, les députés du RPG ont été tancés par le père Mba Abessole, président du parti, qui a fustigé ce soutien «inattendu et inexpliqué», en dépit de la déclaration du 26 octobre dernier qui redéfinit clairement le rattachement du parti à l'opposition radicale.

Déplorant que ses députés soient «mus par une certaine liberté d'opinion en tant qu'élus», le président du RPG a qualifié ce geste «de farce de mauvais goût» et «d'acte d'indiscipline».

«On a convoqué cette réunion extraordinaire pour essayer d’avoir les raisons pour lesquelles ces députés ce sont comportés ainsi, et avoir l’avis des hauts responsables des équipes locales», a expliqué le secrétaire général du parti, Benoît Mba Mezui.

«Nous pensons qu’après l’appel du 26 octobre, après les entretiens que le président a eu avec les responsables politiques de toutes les provinces du pays, ne pas être avec la politique du parti n’était pas pardonnable», a-t-il ajouté.

«Nous allons mettre en place une procédure disciplinaire, et puis nous allons voir à l’issue de cette procédure quelles seront les conclusions», a enfin annoncé Benoît Mba Mezui.

Ce Conseil de discipline permettra aux députés de défendre leurs positions, avant que celui ci ne décide des sanctions appropriées pour ramener l'ordre et la discipline dans le parti de l'opposant historique.

Le RPG devra rapidement refondre une base solide pour se préparer aux prochaines échéances électorales.
 
Publié le 03-12-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco  

La colère monte contre l’ancienne métropole


Dans ce second volet du bilan, c’est la Françafrique qui est à l’honneur. Nicolas Sarkozy avait promis une “rupture” avec certaines pratiques néocoloniales. Or, rien a vraiment changé entre Paris et ses anciennes colonies.

La scène se passait à Dakar, il y a peu, par une chaude soirée. Un serveur dont le client était assailli par les moustiques s’est exclamé : Ce ne sont pas des moustiques, ce sont des Français ! Il ne fait pas bon être français en Afrique francophone par les temps qui courent. Alors que le combat pour la démocratie gagne, l’un après l’autre, les pays de la région, la France continue souvent de se ranger, discrètement, du côté des dictateurs présents et futurs. Nicolas Sarkozy avait promis, avant son arrivée à l’Elysée, une rupture dans les relations avec l’Afrique. Mais il apparaît que la France a repris sa vieille habitude de fermer les yeux sur les dirigeants peu fréquentables, afin de préserver ses intérêts sur place, que ce soit dans les mines d’uranium du Niger, dans les champs pétroliers du Gabon ou dans le port en eau profonde de Kribi, au Cameroun.

Dans la région, ce choix d’un camp – celui du pouvoir – par l’ancienne puissance coloniale a provoqué de violentes réactions antifrançaises (attaques contre des intérêts de la France, jets de pierre contre des ressortissants invités à rester chez eux ou à rentrer en France). Les manifestants antigouvernementaux accusent Paris de tirer les ficelles, et les Français ont beau nier, leurs actes confirment souvent ces accusations. Au Gabon, où l’élection d’Ali Bongo [le 30 août] a anéanti l’espoir de mettre fin à quarante années de règne de la famille Bongo, le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet a assisté aux pompeuses cérémonies d’investiture de Bongo fils, Ali, soutenant devant la presse qu’il fallait lui “donner du temps”. Si, en public, Paris a clamé sa complète neutralité dans les élections, en coulisses, Robert Bourgi, un avocat parisien qui a notoirement accès à l’entourage du président français, a ouvertement soutenu la candidature de son client Ali Bongo. En Afrique, “opposition au pouvoir implique aussi opposition à la France”, affirme Mamadou Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines de l’université Columbia, à New York. “Nous nous trouvons en plein paradoxe : le pays champion des droits de l’homme pratique une politique absolument contraire à ses principes”, poursuit-il. Alain Joyandet conteste ce point. Il en veut pour preuve la Côte-d’Ivoire, où le gouvernement français incite à la tenue d’élections qui ont par trop tardé. “La France soutient des institutions et non des candidats”, martèle-t-il.

Pour les dictateurs africains, c’est tapis rouge à l’Élysée

Lorsque, il y a trois ans, Sarkozy avait promis de “nouvelles relations” avec l’Afrique, il avait précisé qu’elles se feraient sur un pied d’égalité, débarrassées des cicatrices du passé. Son premier secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, était allé plus loin encore, souhaitant “signer la mise à mort” des anciennes relations franco-africaines, qualifiées d’“ambiguës” et de “complaisantes”. Mais il n’a pas tardé à perdre son portefeuille, pour avoir froissé le père d’Ali Bongo avec des déclarations contre la corruption. Son successeur, Alain Joyandet, a pris soin de baisser d’un ton. En octobre, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur d’un putsch en Mauritanie et conforté dans les urnes le 18 juillet, a été chaleureusement reçu à Paris, où il s’est fait abondamment photographier aux côtés d’un Sarkozy tout sourire. Même les chefs de la junte militaire guinéenne, mis au ban de la communauté internationale depuis le massacre de civils le 28 septembre, avaient reçu un accueil cordial à Paris moins de deux semaines avant ces événements, alors que les Américains avaient déjà pris leurs distances.

En juillet, Nicolas Sarkozy avait aussi déroulé le tapis rouge à Paul Biya, au pouvoir à Yaoundé depuis 1982. Le président français avait salué le Cameroun comme étant un “pôle de modération” dans la région. Paris veut éviter qu’on s’intéresse de trop près à la corruption des dirigeants africains, qui investissent en France une grande partie de leurs gains. L’ONG Transparency International, qui avait mené une campagne pour dénoncer et récupérer les biens mal acquis de trois dirigeants notoirement corrompus – feu Omar Bongo, du Gabon, Denis Sassou-Nguesso, de la république du Congo, et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de Guinée-Equatoriale – a été déboutée par le procureur de la République française, au motif qu’elle n’était pas habilitée à déposer plainte et que les faits étaient “mal définis”. “Les Africains n’aiment pas la France parce que la France ne les aide pas à choisir librement leurs dirigeants”, explique Achille Mbembe, professeur de sciences politiques et d’histoire dans une université sud-africaine. “Or le processus démocratique est en panne, et ce pratiquement partout.”

03.12.2009 | Adam Nossiter | The New York Times

mardi 1 décembre 2009

Fin de parcours pour les barons de l’ancien de régime ou simple redistribution des rôles ?

Peuple libre | Le 01/12/2009 






Depuis le couronnement le 16 octobre dernier de Bongo 2nd , on assiste à un grand « remue ménage » dans la haute administration gabonaise ainsi que dans les directions des entreprises publiques et parapubliques. Les cadres de la République ayant co-dirigé le pays pendant les 41 ans de règne de Bongo 1er sont aujourd’hui invités à passer la main à la nouvelle « caste montante » appelé par Bongo 2nd  à co-diriger le Gabon pour les 27 prochaines années.

Même si l’instigateur des changements en cours dans les cercles de pouvoir gabonais n’est pas le président choisi démocratiquement par le peuple gabonais, nous ne pouvons que saluer cette initiative de confier la gestion de l’administration gabonaise à de nouvelles personnalités (dont 70% étaient jusque là inconnues du grand public).

Cependant sans remettre en cause l’intérêt pour le Gabon de se doter d’une administration saine et efficiente, l’on est en droit de s’interroger non pas sur le caractère inédit de ces nomination, mais sur les motivations sous jacentes qui sont à l’origine de ce que la presse locale qualifie de « tsunami administratif ».
En effet, j’ai noté pêle-mêle, les trois questions suivantes : Premièrement, qu’entend-on par hiérarques de l’ancien régime? Deuxièmement, peut-on véritablement considérer les récentes nominations dans la haute administration gabonaise comme un signe véritable de rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime ?

Autrement dit, peut-on vraiment croire à un changement de culture et de mentalité dans la gestion de la chose publique au Gabon ou s’agit-il d’un simple miroir aux alouettes pour calmer un peuple gabonais désabusé ?


Qu’est-ce qu’un hiérarque de l’ancien régime?


A mon sens, un hiérarque de l’ancien régime, ce ni plus ni moins qu’un des nombreux roitelets du Gabon. C’est tous ceux qui ont très grassement profités des richesses du Gabon. C’est aussi tous ceux qui à travers leurs fonctions ont constitué et amassé des fortunes personnelles sans incommensurable. Le hiérarque de l’ancien régime, c’est quelqu’un qui devait son rang et sa fonction, directement ou indirectement au pouvoir PDG symbolisé par le feu président Bongo. On pourrait distinguer plusieurs niveaux de hiérarque avec différents degrés de pouvoir en fonction de la proximité avec Bongo 1er, la plus haute autorité de l’Etat.

La notion d’ancien régime est faite par comparaison avec le nouveau pouvoir incarné par Mr Bongo 2nd qui il faut le rappeler a été au regard de son parcours politique depuis 1981 jusqu’en octobre 2009, un membre important de cet ancien régime que tous dénoncent unanimement aujourd’hui. Mr Bongo 2nd a donc occupé successivement différentes fonctions politique comme indiqué ci-après :

1981 : il intègre le PDG,
1983 : il est élu au Comité Central du PDG,
1984 : il devient le Représentant Personnel de son père au Bureau Politique du PDG,
1986 : il est élu membre du Bureau Politique du PDG,
1989-1991 : il est ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération,
1999-2009 : il est Ministre de la Défense Nationale,

Autrement dit, les 28 années passées comme haut responsable du parti au pouvoir (PDG) dont 12 années comme ministre (défense nationale + affaires étrangères) font bel et bien de Mr Bongo 2nd , un hiérarque de plein droit de l’ancien régime.




Véritable rupture avec les mœurs de la gouvernance de l’ancien régime ou s’agit-il d’un autre miroir aux alouettes ?

Si l’on ne peut dissocier le rôle de Mr Bongo 2nd du bilan des 41 ans de pouvoir de son défunt père, on peut donc à juste titre se demander comment un individu ayant participé à la gabegie qui règne au sein de l’administration publique gabonaise, à différents niveaux durant 28 ans, peut aujourd’hui prétendre être animé d’une volonté de rupture avec les mœurs de gouvernance de l’ancien régime ? A supposer que l’héritier naturel du Gabon ait une once de sincérité, il est difficile de croire qu’il scierait la branche sur laquelle il est lui-même assis !!!

Il ne faut en effet pas se tromper sur les véritables intentions de la nouvelle équipe en place au Gabon. Nous assistons à un cocktail de petits évènements à la marge qui ne semblent pas adjoints à une démarche générale claire et cohérente. A titre de comparaison, nous assistons au Gabon à une personnification «encore plus accentuée » du pouvoir présidentielle façon Nicolas SARKOZY. Ainsi à coup de tapages médiatiques ici et là, le nouveau président a toutes les casquettes : chef de l’Etat, chef suprême des armées, 1er ministre, ministre de la défense, …etc. Pour illustrer cette « omni présidence », on peut citer par exemple l’interdiction unilatérale de l’exportation des grumes de bois à compter de 2010 sans concertation ni préparation préalables. Puis l’annonce par le gouvernement gabonais de mesures d’indemnisation pour compenser le manque à gagner des entreprises de la filière Bois sans pouvoir dire où sera trouvé l'argent pour assurer les indemnisations promises par Mr Bongo 2nd. En France, le président SARKOZY avait donné ce même sentiment d’improvisation lorsqu’il avait annoncé la suppression totale de la publicité entre 20h et 6h sur les chaînes publiques sans dire comment ce manque à gagner serait compensé. (Idem pour la suppression de la taxe professionnelle).

Il faut donc voir dans les pseudos changements que l’on observe dans la haute administration gabonaise, de simples tentatives de diversion de la part du nouveau « ancien » pouvoir. On peut résumer cette attitude par : « on change les hommes et on recommence ». Autrement dit, cela revient à dire que l’on change les hommes sans pour autant changer de stratégie ou de mode fonctionnement :

Avant l’investiture de Bongo 2nd : utilisation des moyens de l’Etat pour faire campagne comme la RTG1, RTG2 par exemple, utilisation de l’argent de l’Etat, confiscation des lieux de rassemblements, achats d’électeurs, déplacement de populations pour meeting, distribution de fausses cartes d’électeur à des non gabonais, fraude massive, coup d’Etat électoral et constitutionnel comme en 1993, 1998 ou en 2005.

Après l’investiture de Bongo 2nd  : favoritisme dans toutes les récentes nominations, maintien de la géopolitique, débauchage d’opposants, intimidation, Etat policier et militaire, interdiction de parutions de plusieurs journaux, restriction du droit syndical et violations des libertés individuelles et collectives, muselage de la presse, …

Hier, le haut fonctionnaire gabonais de l’ancien régime devait sa nomination au feu Président Bongo 1er, aujourd’hui le haut fonctionnaire gabonais du nouveau « ancien » régime doit sa nomination au Roi Bongo 2nd. La grande différence ici réside dans le changement de « tête » au somment de l’Etat, ça s’arrête là !!! Les règles de valeurs restent inchangées. Le mode de désignation du haut fonctionnaire reste lié à son appartenance à un clan, à une famille, à une ethnie, à une famille politique ou à une société secrète donnée. A ceux qui se prenaient à rêver de voir « The right man in the right place », je vous invite comme moi à patienter jusqu’en 2030. Autrement dit, l’heure de la nomination de hauts fonctionnaires et de dirigeants d’entreprises publiques et parapubliques au mérite, selon leurs compétences, n’est pas encore arrivée au Gabon.

Même s’il est difficile de dire aujourd’hui que les changements dans la haute administration n’apporteront dans le fond aucun des effets bénéfiques escomptés. Nous pouvons nous risquer à dire que ces nominations ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Le nouveau régime change certains hommes car il ne peut pas changer tout le système. Changer tout le système laissé en place par Bongo 1er reviendrait pour Bongo 2nd à se tirer une balle dans le pied. En effet, que serait le nouveau roi du Gabon sans l’appui des réseaux affairistes français, sans le soutien de l’Elysée, sans la complicité de la Cour Constitutionnelle Gabonaise et sans les barons du PDG tous issus de l’ancien régime ?

Publié le 1er décembre 2009            Auteur : Peuple Libre            Source : www.peuplelibre.blogspot.com