mercredi 30 septembre 2009

EXPLICATIONS SUR ELECTIONS TRUQUEES AU GABON


gabon

1.    SITUATION POLITIQUE

1.1.    Le Gabon a accédé à la souveraineté internationale, le 17 août 1960.
1.2.     Omar Bongo Ondimba a occupé le pouvoir sans discontinuité depuis le décès du premier président Léon MBA (1960-1967)

1.3.    Après avoir établi le parti unique en 1967, Omar bongo Ondimba a accepté un  prétendu « multipartisme » en 1991, sans jamais renoncer à son pouvoir dictatorial.

2.    SITUATION DES LISTES ELECTORALES

2.1.    L’identification de l’électeur pose tout le problème des listes électorales.
2.2.    L’identification des électeurs relève des missions du Gouvernement.
2.3.    Depuis 1991, chaque consultation électorale soulève de graves contestations sur la fiabilité des listes électorales.
2.4.    Au nombre des griefs invoqués, les inscriptions multiples constituent la grande crispation.
2.5.    Pour mettre fin au scandale des élections prétendument démocratiques donnant une victoire frauduleuse à Omar Bongo Ondimba, l’opposition n’a eu de cesse d’exiger le recours à la biométrie en vigueur dans nombres de pays, notamment les états membres de l’union européenne, comme moyen d’identification des électeurs.
2.6.    Les institutions gabonaises s’y opposent  par tous les moyens et persistent dans ce refus sous des prétextes fallacieux.

3.    L’INCIDENCE SUR LES RESULTATS

3.1.    En l’état, les listes électorales offrent toutes les conditions de la manipulation.
3.2.    La carte électorale du Gabon est divisée en neuf (9) provinces.
3.3.    L’on y distingue deux provinces majeures (Estuaire, Ogooué-Maritime), trois provinces moyennes (Haut Ogooué, Woleu Ntem, Ngounié) et quatre petites provinces (Moyen Ogooué, Ogooué Ivindo, Ogooué Lolo et Nyanga)
3.4.    Du fait de l’exode rural, les deux (2) provinces majeures accueillent  80% de la population gabonaise. Elles déterminent à elles seules le sort de toutes les élections au Gabon.
3.5.    Il s’agit d’abord de la province de l’Estuaire, où se trouve la capitale Libreville, le siège des institutions. La seconde étant la province de l’Ogooué Maritime, dans laquelle se situe la ville de Port-Gentil, la capitale économique.
3.6.    Dans l’Estuaire, André MBA OBAME y est arrivé en tête avec 34,93 % des voix, suivi de Pierre MAMBOUNDOU 31,06 %  puis d’Ali BONGO, venu en troisième position avec  28,51 %.
3.7.    Dans l’Ogooué Maritime, Pierre MAMBOUNDOU est arrivé largement en tête avec 68,12 %, Ali BONGO, arrivé en deuxième position avec 15,80 % et André MBA OBAME, arrivé en troisième position avec 12,97 %.
3.8.    Chaque candidat l’a emporté dans une province moyenne. Ali BONGO (Haut Ogooué), MBA OBAME (Woleu Ntem), MAMBOUNDOU (Ngounié).
3.9.    Pierre MAMBOUNDOU et Ali BONGO se sont partagés à parité les petites provinces,  Moyen Ogooué et Nyanga pour le premier, Ogooué Ivindo et Ogooulé Lolo pour le second.
3.10.    Pour proclamer Ali BONGO vainqueur, il a donc fallu recourir à une manipulation (maintes fois pratiquée du temps du père Omar Bongo Ondimba) du collège électoral dans la province du Haut Ogooué, dont est originaire la CLAN BONGO, soit : doubler purement et simplement le nombre d’électeurs pour le chiffrer à plus de 80 000, enfin attribuer sans vergogne 90 % des supposés votants au candidat Ali BONGO ONDIMBA
3.11.    Après plus de 41 années de dictature, alors que la moyenne nationale de fréquentation des bureaux de vote est de l’ordre de 40%, la province du Haut Ogooué, fief du CLAN BONGO, a été créditée d’un taux de participation de 90% au profit du fils du dictateur.
3.12.    Outre la manipulation du collège électoral, le Clan BONGO a recours aux procédés identiques de feu le père : bourrage des urnes et  mise à l’écart  brutale, sous la menace des armes, des représentants des autres candidats, par exemple, dans la province du Woleu Ntem, aux dépens du candidat MBA OBAME.
3.13.    Après décompte de chacun des bureaux de vote, les résultats  rendus publics obtenus par l’ensemble de l’Opposition, dans les neuf provinces du Gabon, placent Pierre MAMBOUNDOU en tête avec 40,71 % des voix, suivi de Ali BONGO ONDIMBA avec 28,86 % des voix, enfin André MBA OBAME, avec 24,68 %.

4.        LES VOIES DE RECOURS

4.1.    La crédibilité d’une juridiction se mesure à sa capacité à garantir à tous les justiciables, le droit à un procès équitable.
4.2.    Au Gabon, la Cour Constitutionnelle est juge des élections politiques.
4.3.    La Cour Constitutionnelle est dirigée par une représentante du Clan BONGO : Mme Marie Madeleine MBORANTSOUO, mère de deux enfants dont le père n’est autre que feu Omar Bongo Ondimba.
4.4.    Cette relation familiale étroite avec un des candidats à l’élection présidentielle illustre ces pratiques mafieuses, héritage pathétique  d’une dictature au pouvoir pendant plus de 40 ANS.
4.5.    Cette filiation directe est incompatible avec les procédures démocratiques en vigueur  et frappe de nullité absolue tous les actes juridiques émanant de la Cour Constitutionnelle du Gabon.
4.6.    Ce conflit d’intérêt MAJEUR au sein de la plus haute Juridiction du pays a toujours été systématiquement dénoncé par l’ensemble des forces d’oppositions gabonaises

4.7.    Dans son recours contentieux à l’encontre des résultats accordant une fois de plus la victoire au président Omar Bongo Ondimba en 2005, l’Opposition gabonaise avait soulevée ce conflit d’intérêt, qualifié de quasi « lien conjugal »  afin de disqualifier à l’avance la décision d’une Cour Constitutionnelle, frappée d’incompétence.
4.8.    La Cour Constitutionnelle,  choisissant d’ignorer ce conflit d’intérêt,  validait l’ensemble de l’élection présidentielle pérennisant un pouvoir dictatorial vieux de plus de 41 ans.
4.9.    Cette violation  grossière, emblématique d’un régime honni par tout un peuple,  inscrite en toute impunité au cœur  de l’ordre juridique interne du Gabon, a une fois encore produit ses effets
4.10.    Madame Marie –Madeleine MBORANTSOUO, toujours présidente de la Cour Constitutionnelle s’apprête, pour tout recours en annulation, à renouveler sa décision de 2005 : soit évacuer toute opposition et proclamer vainqueur en 2009, non le père, mais  le fils du dictateur, Ali BONGO.
4.11.    En appelant les candidats à engager des recours, le Gouvernement, perfide, connaît d’avance le sort qu’il réserve à ces  procédures de contestation.
4.12.    Pour faire œuvre utile, la Communauté internationale doit appeler madame Rose Francine ROGOMBE, Président de la République par intérim, à garantir à toutes les parties, le droit à un procès équitable, en apportant les correctifs nécessaires afin que la Cour Constitutionnelle, le juge des élections, soit libre de toute sujétion.

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