vendredi 30 octobre 2009

Gabon: un important général incarcéré depuis un mois

LIBREVILLE — Le général Jean-Philippe Ntumpa Lebani, qui dirigeait le Conseil national de sécurité (CNS) du Gabon depuis décembre 2008, est incarcéré à la prison de Libreville depuis le 1er octobre, a rapporté vendredi le bi-mensuel gabonais Echos du Nord.

"Depuis le 1er octobre (...) le général est incarcéré à la prison centrale de Libreville sans qu'acun fait ne puisse être établi contre l'intéressé", rapporte le journal.

Jointes par l'AFP, les autorités gabonaises n'ont pas souhaité répondre.

L'ancien ministre de la Défense Jean-François Ndongou avait confirmé à l'AFP le 16 septembre qu'une "instruction était en cours" sur le sujet mais s'était refusé à d'autres précisions sur la réalité de l'arrestation et sur les accusations, se référant à un "secret militaire".

Vendredi, une source proche du pouvoir a indiqué que l'enquête portait sur une "tentative de coup d'Etat" et que la "justice tranchera". De nombreuses rumeurs de coups d'Etat circulent régulièrement au Gabon depuis 2008 et les premières alertes sur la santé du défunt président Omar Bongo Ondimba, décédé en juin. Il a été remplacé par son fils Ali Bongo Ondimba, lors d'un scrutin présidentiel le 30 août contesté par l'opposition mais validé par la Cour constitutionnelle.

Alerte info Jacques Chirac en correctionnelle pour détournement de fonds Jacques Chirac en correctionnelle pour détournement de fonds

Jacques Chirac a été renvoyé en correctionnelle pour "abus de confiance et détournement de fonds publics" dans un dossier visant des emplois présumés fictifs à son cabinet de maire de Paris en 1994 et 1995, apprend-on de source judiciaire.

Contre l'avis du procureur qui demandait un non-lieu, la juge d'instruction Xavière Simeoni a estimé que les charges étaient suffisantes pour un procès de l'ex-chef de l'Etat. Elle a toutefois rendu un non-lieu sur une partie des faits antérieure à 1994, qu'elle juge prescrits.
 
C'est la première fois qu'un ancien chef d'Etat est renvoyé devant un tribunal sous la Ve République. Le bureau de Jacques Chirac a immédiatement réagi en faisant savoir que l'ex-président était "décidé à établir qu'aucun des emplois en débat ne constitue un emploi fictif".

L'ordonnance le contraint en principe à s'expliquer devant le tribunal de Paris pour une vingtaine d'emplois qui auraient profité à des militants ou élus de son parti, ou à des proches, mais le procureur a la possibilité de faire appel.
Il renverrait ainsi l'examen de l'affaire à la chambre de l'instruction de Paris, dans un délai probable de six mois à un an. Jacques Chirac, âgé de 76 ans, a été maire de Paris de 1977 à 1995 puis chef de l'Etat de 1995 à 2007.

Sont également renvoyés en correctionnelle avec lui deux de ses anciens directeurs de cabinet, Michel Roussin et Rémy Chardon, ainsi que sept bénéficiaires d'emplois présumés fictifs.

Parmi ces derniers, figure François Debré, frère de l'actuel président du Conseil constitutionnel, l'ancien patron du syndicat Force ouvrière Marc Blondel et Jean de Gaulle, petit-fils du fondateur de la Ve République.

Deux autres anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac, Robert Pandraud et Daniel Naftalski bénéficient d'un non-lieu en raison de la prescription des faits.

IMMUNITÉ PÉNALE PENDANT 12 ANS

Mis en examen en novembre 2007, après son départ de l'Elysée où il a bénéficié d'une immunité pénale pendant 12 ans, Jacques Chirac a dit à la juge Simeoni à l'instruction qu'il assumait la responsabilité des embauches litigieuses à son cabinet de maire, tout en niant toute malversation.

Cette décision marque un point d'orgue de 15 années d'affaires politico-judiciaires visant les mandats de maire de Paris (1977-1995) de Jacques Chirac, qui ont vu beaucoup de ses proches condamnés, emprisonnés ou déclarés inéligibles.

Jacques Chirac n'a pas pu être interrogé, même comme témoin, et il s'est défendu publiquement d'implication dans ces affaires, les qualifiant "d'abracadabrantesques" dans une formule devenue culte, ou annonçant qu'elles feraient "pschitt".

Depuis qu'il a quitté l'Elysée et la vie publique, l'ancien président, âgé de 76 ans, rédige ses mémoires dont le premier tome est attendu prochainement et se consacre à une fondation dédiée au "dialogue des cultures". Xavière Simeoni est la seule à lui avoir demandé des comptes, en le mettant en examen, avant de l'interroger longuement à plusieurs reprises.

Les faits sont reconnus par plusieurs bénéficiaires, qui ont déclaré n'avoir pas réellement travaillé. Jacques Chirac a affirmé ne pas se souvenir de certains cas mais a admis que certaines personnes avaient été salariées par la Ville de Paris pour lui permettre d'exercer conjointement ses divers mandats et responsabilités.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

jeudi 29 octobre 2009

Côte d’Ivoire/People : Situation en Guinée ; Tiken Jah Fakoly indexe les occidentaux !

 La crise politique et sociale qui traverse la Guinée, ne laissant personne indifférent à travers le monde, a également fait réagir Tiken Jah Fakoly. L’artiste prend position et déclare que «Les occidentaux s’attaquent à Dadis parce qu’il n’a jamais voulu obéir». 
 Suite aux tueries du 28 septembre dernier au stade, Tiken Jah Fakoly qui a rendu visite au chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, a appellé les habitants du continent noir, à ne pas tomber dans le piège dressé par les occidentaux ne pensant qu’à leurs intérêts.

Le chanteur qui s’est exprimé au micro de nos confères du site Abidjan.net, déclare être aux côtés du peuple guinéen et être prêt à lui apporter son aide : «Aujourd’hui, il y a des problèmes et je dois respecter l’engagement que j’ai pris devant les Guinéens. Parce que la campagne médiatique occidentale des dernières semaines a été effrayante, mais en tant que jeunes Africains, cela doit nous amener à poser des questions " ?Pourquoi la Guinée aujourd’hui ? Pourquoi le Président guinéen aujourd’hui ? Et pourquoi il n’y a pas eu la même campagne médiatique lorsqu’il y a eu des morts au Togo ? Il y a presque eu 400 morts après les élections au Togo», souligne Tiken Jah qui a poursuivi : « Pourquoi la Guinée alors qu’il n’y a pas si longtemps, les Malgaches sont descendus dans les rues et il a été ordonné de tirer sur eux, pourquoi il n’y a pas eu de matraquage médiatique contre ce régime ? ». Et terminant ainsi : «La nouvelle génération d’Africains qui est allée à l’école ne doit pas suivre aveuglément la direction imposée par l’occident».

Publié le 29-10-2009    Source : Africahit     Auteur : Gaboneco.com   

Gabon : Libreville au 97e rang de la corruption dans le monde

Transparency International vient de publier le classement 2009 de l’indice de perception de la corruption, qui place le Gabon au 97e rang mondial, en chute de 13 places par rapport au classement 2007. Au niveau continental, le Gabon occupe la 14e place et arrive en tête des pays les moins corrompus de la sous région d'Afrique centrale, 10 places devant Sao Tomé & Principe qui prend la seconde place.
 
© D.R. Le Gabon arrive à la 14e place sur le continent et la 1er place en Afrique centrale
 
Si le Gabon est parvenu à freiner sa chute dans le classement 2009 de Transparency International de l'indice de perception de la corruption, il recule toujours en perdant cette année une place pour occuper le 97e rang mondial sur 180 pays.

Alors qu'il était classé 87e en 2007, le Gabon avait perdu 12 places l’année suivante et rétrograde cette année encore d'une place au classement mondial de la corruption, définit par l'ONG comme étant l’abus d’un pouvoir officiel dans un intérêt personnel.

Dans le classement africain, le Gabon occupe la 14e place, mais arrive tout de même en tête du tableau pour la sous région d'Afrique centrale, à quelques encablures du second, Sao Tomé & Principe, second de la sous région et 24e africain.

Pour l'Afrique centrale, viennent ensuite le Cameroun (32e africain), la République centrafricaine (34e africain), l'Angola (36e africain), le Burundi (37e africain), le Congo (38e africain), la République démocratique du Congo (43e africain), la Guinée équatoriale (44e africain) et le Tchad (45e africain). Avec 48 pays comptabilisés sur le continent, le classement est peu glorieux pour l'Afrique centrale.

En tête du classement sur le continent, le Botswana, l'île Maurice et le Cap Vert occupe toujours le podium, tandis que la Somalie, le Soudan et la Guinée Conakry stagnent en bas du tableau.

L'indice indexe particulièrement l’acceptation des pots de vins par des fonctionnaires dans le cadre des marchés publics, la fraude d’entreprise, la captation du pouvoir politique pour des intérêts politiques, les cartels et la corruption dans les chaines d’approvisionnement et des transactions transnationales.

Huguette Labelle, de Transparency International, explique à cet effet que «les pays les plus pauvres sont minées par des systèmes judiciaires corrompues et l’inefficacité du contrôle parlementaire».

La faiblesse d’actions des institutions chargées de veiller au respect des lois au plus haut niveau hiérarchique permet que «la corruption se développe et échappe à tout contrôle avec de terribles conséquences pour la société», poursuit-elle.

Pour venir à bout de ce fléau qui freine le développement, il faut que l’on «exige un contrôle étroit exercé par le parlement, l’application effective des lois, l’existence des médias indépendants et d’une société civile dynamique».

Les 75 experts ont été mandatés pour établir ce classement, qu'ils ont principalement axé sur l’impact de la corruption sur le secteur privé en raison du rôle essentiel de ce secteur dans la lutte contre la corruption au niveau mondiale.

Au niveau mondial le continent africain est visible à partir de la 36e place avec le Botswana et la 41e place pour l'île Maurice et le Cap-Vert qui se retrouve à la 47e place. La France occupe la 24e, alors que le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande seraient les pays les moins corrompus au monde.
Publié le 29-10-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco   

Scandale à la BEAC: le gouverneur reste en place jusqu'en novembre

YAOUNDE — Le gabonais Philibert Andzembé sera maintenu au poste de gouverneur de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC), en dépit de son rappel par le Gabon après la découverte de malversations et d'importantes pertes, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

"Le comité des ministres des Finances (de la sous-région) a décidé mercredi lors d'une réunion à Douala (sud-Cameroun) de maintenir Philibert Andzembé au poste de gouverneur (de la BEAC) jusqu'au mois de novembre" et le sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) à Bangui, a affirmé à l'AFP un responsable du ministère camerounais des Finances.

Le comité a également "instauré la double signature en attendant qu'on nomme le nouveau gouverneur", a déclaré le ministre camerounais des Finances Essimi Menye, au quotidien d'Etat Cameroon Tribune.
"Notre souhait aujourd'hui est que la procédure de remplacement du gouverneur se passe dans les meilleurs délais", a-t-il ajouté.

Le Gabon avait annoncé le rappel à Libreville du gouverneur Andzembé de la BEAC, dont le siège est à Yaoundé, "en vue de son remplacement", dans un communiqué de la présidence gabonaise le 19 octobre.
Le Gabon avait notamment "déploré la situation" prévalant "au bureau extérieur de la BEAC à Paris" où des "malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de FCFA (28 millions d'euros)" ont été enregistrées entre 2004 et 2008.

Le 24 septembre, la BEAC avait admis avoir perdu plus de 40 millions d'euros dans des investissements hasardeux et des détournements, dans une interview de M. Andzembé au quotidien gabonais Gabon Matin. M. Andzembé avait reconnu l'investissement "toxique" de 16 milliards de F CFA (25 millions d'euros) et des détournements de "15 milliards (22 millions d'euros)".

"Les chefs d'Etat de la Cémac ont été informés et ont commandé un audit", avait-il précisé.

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Cheick Modibo Diarra nommé Conseiller spécial du président de la République gabonaise

 Libreville, 29 octobre / GABONEWS

De nombreuses personnalités locales et spécialistes d’horizons divers voire étrangères ont été promues par le gouvernement gabonais sous l’autorité du chef de l’Etat.

Cheick Modibo Diarra, malien, physicien de renommée mondiale, compte désormais parmi les conseillers spéciaux du président de la République.

Il convient de souligner que monsieur Modibo Diarra garde ses fonctions de président Afrique de Microsoft, a insisté, ce jeudi, une source digne de foi.

L’homme qui a participé à plusieurs programmes spéciaux de la NASA et dirigé la première université virtuelle africaine basée au Kenya, vient apporter son expertise et accompagner l’un des volets du projet de société du président Ali Bongo Ondimba : « le Gabon des services ».

Cette politique nécessite l’optimisation des capacités institutionnelles et de gestion tant au niveau du public que du privé à travers la numérisation.

A terme, le numérique devrait occuper le rang de « deuxième économie du pays » après le pétrole, matière fossile non renouvelable.

Le célèbre physicien entend relever ce défi qui nécessite des mesures de restructuration en cours ou envisagées au moment où une étape vient d’être franchie avec la nouvelle dénomination: Ministère de la Communication, des Postes et de l’Economie Numérique pour être en phase avec ce domaine aux innovations qui durent …parfois le temps d’une vague.

Cheick Modibo Diarra rejoint ainsi aux côtés du chef de l’Etat qui prône également « le Gabon vert », le chercheur Lee White, de nationalité américaine, nouveau Secrétaire Exécutif de l’Agence National des Parcs Nationaux (ANPN), placée sous tutelle de la Présidence de la République.

Source : Gabonnews

Controverse autour de la nomination de Lee White

La nomination du Dr Lee White, le 21 octobre dernier, au poste de Secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon est fortement controversée, aussi bien dans la communauté environnementale locale que par les opposants et les "petites gens". Panorama des griefs faits à un compagnon de longue date de la mise en place du réseau des parcs nationaux et du mouvement écologique gabonais.

Le monde de la conservation, selon des sources concordantes, serait très étonné de la récente nomination du Dr Lee White au poste de Secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Ce sujet alimente la chronique ainsi qu’on a pu le constater, le 22 octobre, dans une déclaration de la Coalition des groupes et partis politiques de l'opposition, le 24 octobre dans le quotidien "L’union" ou encore dans la dernière livraison du mensuel "Croissance Saine Environnement" et dans les pages web d'Infosplusgabon.

La polémique autour de la «prise» de l’ANPN par le Dr Lee White se situe à plusieurs niveaux. En premier lieu, la violation des textes organiques de cette agence. La loi organique des parcs nationaux stipule en effet, en son article 33, que «le Secrétaire Exécutif est nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé des parcs nationaux. Les candidats soumis à nomination sont sélectionnés par le Comité de gestion après appel public à candidature.» La nomination de Lee White n’aura en effet pas du tout obéit à l’appel public à candidature.

Il se raconte que lorsque son prédécesseur, Jules Ogouébandja, fut nommé dans les mêmes conditions, Lee White avait dénoncé tambour battant à l’Union européenne et la Banque mondiale que «les Gabonais font preuve de peu sérieux. Ils ne respectent pas les lois de leurs pays». Le nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN ne pratiquerait donc pas ce qu’il prêche.

Il serait d’ailleurs coutumier de la médisance sur les Gabonais. Dans ce registre, on peut lire dans "Le magazine du développement durable", le témoignage d’un certain Patrick Favier : «Lee White se moquait des Gabonais, qu’il considérait d’ailleurs comme des tarés et des incompétents notoires. Il affirmait qu’ils sont incapables de protéger leur propre patrimoine, et qu’il avait un devoir quasi divin de les humaniser, d’en faire des Hommes ».

Le second volet de cette controverse concerne l’acharnement et les stratagèmes qu’aurait déployé Lee White pour arriver à ce poste. Il est arrivé au Gabon en janvier 1989 en vue d’y préparer une thèse grâce à une bourse du WCS (Wildlife Conservation Society), ONG dont il va devenir le représentant au Gabon et qui, grâce à une démonstration de l’américain Mike Fay en 2002, aurait donné au défunt président Omar Bongo l’idée de la création des 13 parcs nationaux que Lee White voulait déjà coiffer si feu Bongo Ondimba n’avait préféré René Hilaire Adiahénot pour ce faire. Depuis lors, le Dr White n’aurait jamais cessé de se battre avec "ses armes" pour s'emparer de l’ANPN.

Le mensuel "Croissance Saine Environnement" reproche au nouveau secrétaire exécutif de l’ANPN de faire croire aux autorités gabonaises qu’elles pourraient engranger « 400 milliards de francs CFA, grâce au processus de stockage du carbone étendus sur les 3 millions d’hectares de forêts» du Gabon. Alors que les pays européens ne veulent pas payer pour un processus naturel, « sans valeur ajoutée humaine. » Les mécanismes de financement existants en matière de développement propre prouvent également que « le stockage naturel du carbone ne remplacera pas le pétrole», soutient le mensuel.

Marc Ona Essangui de l’ONG Brainforest, qui a rédigé un article au sujet de la nomination de Lee White, affirme que le sommet de Copenhague ne pourra entériner ce genre de financement qui ne serait qu’un bluff fait aux autorités gabonaises. Et ce ne serait pas le premier du genre : « Quand on a crée les parcs nationaux, WCS nous a fait comprendre que le Gabon accueillera un million de touristes par an. Leurs études disaient que le Gabon pouvait engranger 700 milliards de F CFA par an. Aujourd’hui, il n’y a même pas 1000 touristes par an», explique le lauréat gabonais du prix Goldman de l'Environnement 2009 avant de soutenir : «Lee White n’est pas un expert en matière de marché de carbone. Ce mécanisme est d’ailleurs expérimental et aucun pays n’en a encore reçu les dividendes. Je pense que ça fait partie des illusions qu’on vend à nos dirigeants.» Et d’enfoncer le clou : « Lee White, qui n’a pas bonne presse dans le milieu de la conservation sur le plan international, va parler au nom du Gabon. Je crains que les dossiers du Gabon ne soient pas pris en compte.»

Le dernier tort fait au Dr Lee White concerne donc la représentation et l’image du Gabon dans les forums internationaux sur la conservation : Cela peut faire croire qu’ «aucun gabonais n’est capable de gérer les parcs nationaux», peut-on lire dans le journal "Croissance Saine Environnement".

Un conservateur de parc national ayant requis l’anonymat s’interroge : «Le Dr Lee ne va-t-il pas ramener, comme conservateurs de Parcs, tous les Blancs partis de WCS au détriment des jeunes Gabonais formés à l'Ecole des eaux et forêts ? C’était sa vision au début et c'est cela qui l'opposait, notamment, à René Hilaire Adiahénot, qui affirmait que les Parcs sont des territoires gabonais qui doivent être gérés par des gens dont la loyauté vis-à-vis du Gabon n'est pas contestée ou qui ne peuvent se mettre sous le parapluie d'une puissance étrangère en cas de problème.»

Le même conservateur fait remarquer et s’interroge : «L'article 29 de la loi sur l’ANPN dit que l'Agence est affectaire du domaine public de l'Etat constitué par les Parcs nationaux. Il ya donc 11, 25% du pays en domaine public et strictement réglementé. Doit-on confier une si grande portion du pays à quelqu'un qui en cas de problème va sortir un passeport européen et se faire protéger par son pays d'origine, même si depuis deux ans il est devenu gabonais, dans des conditions qu’on peut deviner ?»

Le Dr Lee White aura en tout cas marqué de sa présence tout le processus de la mise en place des parcs nationaux du Gabon. Son expertise pour ce qui est de la biologie et donc de l’étude de la biodiversité n’a jamais été controversée. De même, avant sa nomination à l’ANPN, il était déjà largement impliqué dans la préparation scientifique du dossier gabonais qui sera présenté à Copenhague. Le projet étudie le rôle de la forêt gabonaise dans le stockage du gaz carbonique (CO2) et des dividendes que pourrait en tirer le Gabon quant au financement de la réduction des émissions de carbone forestier dans les pays en développement (REDD). A ce sujet, un important atelier a été programmé pour le mois de Novembre prochain au Parc National de la Lopé. Il devrait réunir de grands scientifiques en vue d’examiner le dossier gabonais sur le carbone. Au-delà de la controverse que suscite cette nomination, il appartient au nouveau gouvernement, qui veut remettre le Gabon à l'endroit, de prendre ses décisions en se conformant aux obligations que le Gabon s'est donné librement.


Publié le 29-10-2009 Source : gaboneco Auteur : gaboneco

Biens mal acquis: pas d'enquête ouverte

AP | 29.10.2009 | 10:43


La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a décidé de ne pas ouvrir d'enquête jeudi, suite à la plainte déposée notamment pour "blanchiment" qui vise les conditions d'acquisition en France du patrimoine de trois chefs d'Etat africains, a-t-on appris de source judiciaire.

"Aujourd'hui, c'est champagne pour l'association de malfaiteurs franco-africaine qui organise les pires profits du pillage des deniers publics africains", a réagi Me William Bourdon, avocat de Transparence International (TI), une des deux associations à avoir déposé plainte.

Dans un communiqué, TI a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.
"C'est un gros coup sur la tête mais il s'agit d'une péripétie dans une bataille judiciaire qui sera longue", a dit Maud Perdriel-Vaissière, représentante de Sherpa, l'autre association à l'origine de la plainte. "Il s'agit d'une étape. La Cour de cassation peut revenir sur cette décision", a-t-elle poursuivi.

Me Olivier Pardo, avocat de la Guinée Equatoriale, y voit "une décision importante". "Le responsable de la Guinée Equatoriale n'avait pas de biens en France et il était visé", a-t-il dit. "Nous avons déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse. Il n'y a pas un Africain qui soit partie dans cette action. Il s'agit maintenant de lever l'opacité sur ces associations. Ce n'est pas Amnesty International qui est là", raille-t-il.
Le parquet de Paris avait fait appel en mai de la décision de la doyenne des juges d'instruction du tribunal de grande instance d'instruire la plainte déposée notamment pour "blanchiment".

Le 20 avril dernier, le parquet de Paris s'était opposé à l'ouverture d'une information judiciaire sur les biens en France des présidents feu Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Théodore Obiang (Guinée-Equatoriale). Mais la juge d'instruction Françoise Desset avait passé outre ces réquisitions.
"En droit, je pense que le parquet avait raison", a affirmé Me Patrick Maisonneuve, avocat d'Ali Bongo, président du Gabon "qui n'est pas propriétaire de biens immobiliers en France". "Nous ne sommes pas hostiles à la transparence", a dit l'avocat.

Transparence International France et Sherpa avaient déjà déposé deux plaintes simples, classées sans suite, au terme d'une enquête préliminaire qui avait donné un reflet à peu près exact du patrimoine détenu en France par ces présidents africains ou leurs proches.

De nombreux biens immobiliers sont ainsi détenus par ces chefs d'Etat ou par leurs familles, notamment dans les quartiers chics parisiens. L'enquête a également identifié leurs comptes bancaires, ou ceux de proches, ainsi que les nombreuses voitures de luxe -Aston Martin, Bugatti ou Mercedes- achetées parfois en espèces ou, comme pour l'une des filles du président Bongo, par chèque d'un avocat français et de la Paierie du Gabon en France.

Auteur : AP            Sources: http://tempsreel.nouvelobs.com

mercredi 28 octobre 2009

Françafrique : Avalanche de condamnations au procès Angolagate

Falcone, Gaydamak, Pasqua et Marchiani condamnés à de la prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris


Le jugement en correctionnelle de l’affaire de l’Angolagate a surpris, ce mardi, à Paris. Les peines ont été lourdes pour les associés Pierre-Joseph Falcone et Arcadi Gaydamak, qui sont condamnés à 6 ans de prison. Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani ont également été condamnés à de la prison ferme. Jean-Christophe Mitterrand et Paul-Loup Sulitzer ne sont condamnés qu’avec sursis, tandis que Jacques Attali et Georges Fenech ont finalement été blanchis.


Le tribunal correctionnel de Paris a rendu ce mardi son jugement dans l’affaire de trafic d’armes dite de l’Angolagate. Des 42 prévenus, seuls 6 ont été relaxés. Le tribunal a dépassé à plusieurs reprises les réquisitions du parquet, et a de la sorte surpris certains commentateurs par sa sévérité.


Les condamnés Pierre-Joseph Falcone, Arcadi Gaydamak et Charles Pasqua ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient faire appel du jugement. Pasqua a par ailleurs demandé le soir même la levée du secret défense, accusant Jacques Chirac d’avoir tout su sur le trafic d’armes, alors qu’il était Premier ministre.


Six ans pour Falcone et Gaydamak


L’homme d’affaires Pierre-Joseph Falcone est condamné à 6 ans de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt. Il a donc quitté le tribunal entre deux gendarmes pour être immédiatement emmené en détention. Il est reconnu coupable de « commerce illicite d’armes », « fraude fiscale » et de « trafic d’influence ». Falcon est depuis 2003 représentant de l’Angola à l’Unesco, mais son immunité diplomatique n’a pas joué, étant donné l’antériorité des faits et la nationalité française du prévenu.


Il est avec son associé, le milliardaire russo-israélien Arcadi Gaydamak, le principal accusé du procès. Lui aussi condamné à 6 ans de prison, pour « commerce illicite d’armes », « abus de biens sociaux », « fraude fiscale », « trafic d’influence actif » et « blanchiment », il ne purgera pas sa peine pour l’instant. Il est en effet réfugié en Israël puis en Russie, pour échapper à plusieurs mandats d’arrêt internationaux. Gaydamak possède le club de foot du Beitar de Jérusalem.


Falcone et Gaydamak ont vendu dans les années 1990 des armes au régime angolais de José Eduardo dos Santos, aux prises avec les rebelles de l’Unita. 790 millions de dollars (530 millions d’euros) de contrats ont été signés malgré un refus officiel de la France, pour des chars, des hélicoptères, des navires de guerre, des obus et des mines antipersonnelles. Le bénéfice réalisé était de l’ordre de
400 millions de dollars (270 millions d’euros). De quoi permettre aux deux associés de faire preuve de générosité avec les personnes impliquées, pour couvrir le trafic.


Prison ferme pour Pasqua et Marchiani


Le sénateur UMP Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur, a été condamné à 1 an de prison ferme et 2 ans avec sursis pour « trafic d’influence » et « recel d’abus de biens sociaux ». Il doit également payer une amende de 100 000 euros. Le procureur n’avait requis que 3 ans avec sursis. Le tribunal l’accuse d’avoir effectué, contre rémunération, du lobbying en faveur des intérêts angolais.


L’ancien préfet Jean-Charles Marchiani, proche de Charles Pasqua, a été condamné à 3 ans de prison, dont 21 mois avec sursis, pour « complicité de trafic d’influence » et « recel d’abus de biens sociaux ». Il avait été partiellement gracié en février par le Président Nicolas Sarkozy.


Sursis pour Mitterrand et Sulitzer


Le fils de l’ancien président François Mitterrand, Jean-Christophe Mitterrand, a été relaxé de l’accusation de « complicité de commerce illicite d’armes », mais condamné à 2 ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende pour « recel d’abus de biens sociaux ». Ancien de la cellule africaine de l’Elysée, il est décrit comme l’intermédiaire de Falcone avec le régime angolais de dos Santos. Il aurait touché 2,6 millions de dollars (1,8 millions d’euros) de commissions.


Le romancier et homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer, est condamné à 15 mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour « recel d’abus de biens sociaux ». On lui reproche d’avoir usé de son influence pour redorer l’image médiatique de Falcone et Gaydamak.


Attali et Fenech acquittés


L’essayiste Jacques Attali, ancien conseiller de l’Elysée, a été relaxé au bénéfice du doute des accusations de « trafic d’influence passif » et « recel d’abus de biens sociaux ». Il était accusé d’une intervention en faveur de Gaydamak et Falcone, touchés par un redressement fiscal. Les sommes qu’il a perçues ont bien rémunéré un travail sur le micro-crédit, a jugé le tribunal.


L’ancien magistrat Georges Fenech a également été relaxé. Le parquet requérait contre lui 6 mois de prison avec sursis pour « recel d’abus de biens sociaux », du temps où il était président de l’Association professionnelle des magistrats (APM), classée à droite.


L’Unita, désormais dans l’opposition légale en Angola, a salué le jugement, y voyant une preuve de la corruption du pouvoir de dos Santos. En visite sur place, en mai 2008, Nicolas Sarkozy avait insisté sur le caractère purement français du procès, dans un contexte de réconciliation franco-angolaise.


Mardi 27 octobre 2009, par Denis Carlier de  Afrik.com

Gabon : Les parents d'élèves s'en prennent aux enseignants

Une association de parents d’élèves vient de déposer une plainte contre les enseignants grévistes du secteur public pour la non reprise des cours depuis la rentrée scolaire du 5 octobre. Au regard de la satisfaction par la tutelle des principaux points de revendications, les parents d'élèves ont estimé que la poursuite du mouvement de grève des enseignants revêtait une dimension politique, au mépris de la scolarité des jeunes Gabonais confrontés à un système éducatif paralysé depuis plus d'un an.
 
© gaboneco ; Les parents d'élèves s'encquièrent de la présence des enseignants de leurs enfants au collège Notre Dame de Quaben à Louis, Libreville.
 
Les responsables de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), qui poursuivent leur bras de fer avec la tutelle depuis la rentrée officielle du 5 octobre dernier, ont été assignés en justice le 26 octobre dernier par l’association des parents d’élèves de l’Estuaire.

«Nous avons déposé une plainte au tribunal de Première instance de Libreville hier [26 octobre, ndlr] par souci pour nos enfants, qui n’apprennent pas depuis le début de la rentrée scolaire», a confirmé le porte-parole du collectif, Jérémie Edou Nyoka.

Les parents d'élèves fustigent l'attitude des responsables de la CONASYSED qui ne reprennent pas les cours depuis le rentrée officielle du 5 octobre dernier, malgré la satisfaction par les autorités des principales revendications contenues dans leur cahier des charges.

Le porte-parole de l'association plaignante, Jérémie Edou Nyoka, estime que cette grève revêt aujourd'hui une motivation autre que syndicale. «Nous constatons que la politique s’est infiltrée dans le syndicalisme. Et c’est pour dénoncer de tels agissements que nous avons décidé de déposer cette plainte», explique-t-il.

La présidente de la fédération des associations des parents d’élèves, Christine Bekalé, a affirmé pour sa part n’avoir pas été notifiée du dépôt de cette plainte. Elle explique toutefois l'autonomie de chacune des associations affiliées à la fédération. Quand à la situation des élèves gabonais, elle estime que le gouvernement se doit de mettre de l’ordre dans le secteur de l’Education en proie à d'importantes perturbations depuis la rentrée 2008.

Du coté de la CONASYSED, un des responsables, Jean-Calvin Tomo, affirme qu'ils n’ont toujours pas «reçu de notification sur un dépôt de plainte à notre endroit. C’est une diversion pour nous déstabiliser mais nous tenons bon».

Le secrétaire général du Syndicat de l'éducation nationale (SENA) et ancien modérateur de la CONASYSED, Fridolin Mvé Messa, a également affirmé avoir déposé une plainte au Conseil d’Etat contre le gouvernement pour «recours suspensif de la mesure relative aux salaires et une plainte pour excès de pouvoir».

Le gouvernement a mis à exécution, cette fin de mois, la sanction de suspension des salaires, pour les enseignants qui n'ont pas retrouvé leurs postes de travail depuis le 12 octobre dernier, et de mise sur bons de caisses, les autres.

Malgré ces sanctions et les nombreux avertissements et rappels à l'ordre lancés par la tutelle, la CONASYSED avait décidé de la poursuite de leur mouvement de grève dès le 5 octobre dernier jusqu'à la satisfaction totale des acquis du protocole d'accord issu des négociations de janvier dernier.

Publié le: 28-10-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco 

La Françafrique condamnée

Un an de prison ferme et 100 000 euros d'amende pour Charles Pasqua. Le verdict est tombé, mardi, au tribunal correctionnel de Paris. Condamné avec 42 autres personnalités présumées impliquées dans une vaste affaire de commerce d'armes vers l'Angola au milieu des années 1990, surnommée « Angolagate », l'ancien ministre de l'Intérieur est accusé de « trafic d'influence » et compte bien faire appel.

« Ce procès a condamné certaines têtes de réseau mais la Françafrique vit toujours. Le soutien de la France aux élections truquées au Gabon, riche en pétrole, ou au coup d'Etat constitutionnel au Niger, riche en uranium, montre que les réseaux prospèrent toujours », pouvait-on lire dans un communiqué du parti des Verts, mardi.

Le 28/10/2009,       Source: Saphirnews.com,     Auteur : Rédaction

Gabon : Philibert Andzembé campe au "gouvernorat" de la BEAC

Alors que le communiqué officiel du tout premier conseil des ministres présidé par Ali Bongo Ondimba a indiqué le rappel à Libreville de Philibert Andzembé, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), en vue de son remplacement, cette mesure semble n’avoir pas été entendue par l’intéressé qui campe au poste de gouverneur l'institution financière sous régionale. En cette qualité, il a présidé, le 26 octobre dernier à Douala, une réunion de l’institut d’émission monétaire de l'Afrique Centrale, comme si de rien n’était !
 
© D.R. : Philibert Andzembé, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC)
 
Le 19 octobre dernier à Libreville, le cabinet présidentiel a annoncé que Philibert Andzembé, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), était rappelé «en vue de son remplacement». Dans le même communiqué, la présidence de la République gabonaise faisait état de «l’arrestation des fonctionnaires gabonais présumés impliqués et résidant sur le territoire national après les malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de francs CFA au bureau extérieur à Paris de BEAC».

La décision du gouvernement gabonais de «rappeler» à Libreville Philibert Andzembé en raison de l’enquête liée à ces malversations financières, semble être restée à ce stade décisionnel et prend les allures d’un effet d’annonce.

Selon l’agence de presse camerounaise AGA MEDIAS, Philibert Andzembé a présidé, le 26 octobre dernier à Douala, en sa qualité de Gouverneur de la BEAC, une réunion de l’institut d’émission monétaire de l'Afrique Centrale en lieu et place du vice-gouverneur d’origine congolaise, Rigobert Andely, qui assumait déjà l’intérim du gouverneur au siège de l’institution monétaire sous-régionale à Yaoundé.

Selon la même agence de presse, M. Andzembé affirmerait que le Gabon, son pays d’origine, n’est pas habilité à le démettre de ses fonctions. S’appuyant sur le "consensus de Fort-Lamy", il soutiendrait que son pays n’a que le pouvoir statutaire de proposer le nom du Gouverneur. Seule la conférence des Chefs d’Etat, l’ayant nommé, aurait le pouvoir de le démettre.

Selon "Mutations", un autre journal camerounais, «Philibert Andzembé est présenté comme complice passif dans l’affaire, pour n’avoir commencé à prendre les mesures conservatoires contre les suspects que plusieurs mois après sa prise de fonction en juillet 2007, alors que les faits remontent à 2004, sous le règne de Jean Félix Mamalépot dont la complicité dans ce scandale n’est pas exclue».

Le même journal poursuit : «Dans les habitudes de la Banque, aucun cas de figure ne prévoit le rappel du gouverneur par son pays. Dans la diplomatie, ce terme revêt une mesure conservatoire dans une situation de crise entre des Etats. Visiblement, le gouvernement gabonais a voulu anticiper sur d’éventuelles poursuites judiciaires contre Philibert Andzembé, qui désormais ne jouit d’aucune immunité et peut de ce fait se mettre à la disposition de la justice. En attendant que son limogeage soit entériné par le sommet des chefs d’Etat de la CEMAC annoncé pour le mois de novembre à Bangui, en République centrafricaine».

D’un point de vue purement juridique et du parallélisme des formes, Philibert Andzembé aurait quelques raisons d’attendre le sommet de Bangui, vu qu’il avait été proposé par le défunt président Omar Bongo Ondimba dont le choix avait été entériné par le sommet des chefs d’Etat. Mais, du point de vue de la politique interne du Gabon, ce scandale financier et son traitement «expose Ali Bongo à sa première bourde politico-diplomatique», selon l’expression de l’agence AGA MEDIAS qui poursuit que cela «apparaît d’évidence comme au moins une défiance à l’autorité gouvernementale de son pays d’origine, qui pourtant lui avait sauvé la mise en début d’année après l’éclatement de l’autre gros scandale des placements douteux, passé par pertes et profits alors que sa responsabilité personnelle était bel et bien engagée. Non plus par simple passivité puisqu’on apprend que le gouverneur avait géré ces opérations de placements uniquement avec son directeur chargé des placements, n’informant ni les administrateurs, ni le gouvernement de la BEAC encore moins les Etats-membres actionnaires.»

La presse camerounaise commence donc à s’interroger sur «la valeur des autres mesures dites fortes annoncées sur cette affaire par le Conseil des ministres gabonais». Pourtant, deux cadres de la BEAC ont effectivement été mis aux arrêts, du moins entendus, à Libreville : Armand Brice Ndzamba et Maurice Moutsinga, respectivement comptable du bureau parisien de la BEAC entre février 1994 et début 2009 et directeur central de comptabilité au siège de Yaoundé de 2000 à 2007. Ils sont accusés d’avoir occasionné des tripatouillages relatifs aux détournements survenus au bureau extérieur de la BEAC à Paris.

Le Gabon invite les autres pays membres de la BEAC à «participer activement à la recherche des solutions pour restaurer la sérénité et la crédibilité de la BEAC». Philibert Andzembé, 52 ans, est en poste à Yaoundé depuis le 6 juillet 2007.
Publié le 27-10-2009    Source : AGA MEDIAS     Auteur : gaboneco 

Gabon : Mba Abessole réclame la «restauration de la démocratie»

Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG, opposition), Paul Mba Abessole, est sorti de son mutisme, le 26 octobre dernier, pour dénoncer la perte des acquis nationaux cautionnée par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Il a appelé les leaders politiques à renforcer l'unité nationale, de plus en plus en fragilisée par le repli identitaire.
 
© D.R. : Paul Mba Abessole, président du Rassemblement pour le Gabon (RPG)
 
L'opposant historique Paul Mba Abessole, président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), est sorti du silence pour fustiger la «perte des valeurs de notre pays» à travers ce qu'il nomme «appel du 26 octobre», lu devant la presse.

Quelques figures de l'opposition ont fait le déplacement en vue de prendre part à cette première sortie officielle depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 30 août dernier. Notamment, Luc Bengone Nsi et Jean Ntoutoume Ngoua, tandis que d'autres comme André Mba Obame ou Jules Bourdès Ougouliguendé se sont fait représentés.

Dans cet entretien avec la presse, le leader du RPG dénonce notamment la perte de la liberté d'expression des personnes et des des médias, de la libre circulation des citoyens ou encore des droits syndicaux et leur exercice effectif.

«Nous ne pouvons pas accepter que ce processus vers l'éclatement de notre pays arrive à son terme. Si l'unité est cassée, rien ne sera plus possible», a déclaré Paul Mba Abessole.

«Nous avons assisté aux atermoiements, aux hésitations et au refus catégorique de l'institution chargée de procéder à un véritable réexamens de vote», avance-t-il, estimant que cette situation a entraîné une «violence disproportionnée des mercenaires appelés à réprimer nos manifestations légitimes de mécontentement».

Le chef de file du RPG explique que cette situation «pourrait favoriser l'avènement d'un climat insurrectionnel et déboucher sur une véritable guerre civile entre Gabonais, tant les antagonismes entre les deux blocs sont sévères», percevant ainsi les «signes avant-coureurs d'une dérive suicidaire».

Concernant le «tsunami administratif» du 20 octobre dernier marqué par un véritable «nettoyage» de l'administration, monsieur Mba Abessole estime encore que les «nominations intempestives» qui s'en sont suivies conduiront à une paralysie de l'administration car «inspirées par une volonté secrète de règlements des comptes».

Face à cette crise, le président du RPG préconise la «restauration de la démocratie», qui seule permettra selon lui, de «réconcilier les Gabonais».

«Nous devons bâtir l'unité de tous les Gabonais, quelles que soient leurs provinces d'origine, leur condition, leur profession, leur confession religieuse», estimant qu'«il faut faire appel à un homme qui se situe au-delà des clivage culturels, religieux et au-dessus des partis politiques».

Le leader du RPG s’est ainsi déclaré prêt à faire équipe avec chacun de ses pairs de la coalition, afin que «le pays redevienne une nation ambitieuse et généreuse».
Publié le: 27-10-2009    Source : gaboneco.com     Auteur : gaboneco  

Mort d’Omar Bongo Petit rappel utile pour les curieux...


Extrait du livre Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée, Samuël Foutoyet, éditions Tribord, 2009 Sous-titre chapitre 3, « Des dictateurs à l’Élysée » [1] « Je veux être le président de la France des droits de l’homme. [...] Je ne veux être le complice d’aucune dictature à travers le monde. »

Nicolas Sarkozy, meeting de l’UMP, Paris, 14 janvier 2007.

Le 25 mai 2007, Nicolas Sarkozy accueille Omar Bongo, second chef d’État africain reçu à l’Élysée depuis le 6 mai. La veille, le nouveau président recevait Ellen Johnson-Sirleaf, présidente depuis 2005 du Liberia, pays ravagé par quinze années de guerre civile. La première femme chef d’État d’Afrique n’a cependant été reçue qu’un quart d’heure. Omar Bongo, lui, est accueilli avec une toute autre faveur. Il faut dire que l’amitié entre les deux hommes n’est pas récente. En témoigne cette interview du dirigeant gabonais sur les ondes de Radio France International, quelques jours avant leur rencontre :
- RFI : « Depuis combien de temps vous connaissez-vous [avec Nicolas Sarkozy] ? »
- O. Bongo : « Ben, je le connais il n’était même pas encore au gouvernement. Quand Chirac était à la Mairie, dans les années 80 et quelques. »
- RFI : « Est-ce que vous vous tutoyez par exemple, ou est-ce que vous vous vouvoyez ? »
- O. Bongo : « On se tutoie ! Puisque vous voulez être dans les secrets des parfums, hier [le 6 mai, jour de l’élection] il m’a même téléphoné. Bon, alors ! Si ça peut vous arranger, voilà ! On se tutoie depuis 80 et quelques. »
- RFI : « Et alors, que vous a-t-il dit ? »
- O. Bongo : « Non, non, non... Mais vous croyez pas tout de même que je vais me livrer à ce genre de confidences, non ? Il m’a dit tout simplement : merci pour certains de tes conseils, voilà ! Et je lui ai dit félicitations pour m’avoir compris parfois. » [2]

Des conseils, le dirigeant gabonais en a copieusement prodigué. De janvier 2004 à mars 2007, il a rencontré Nicolas Sarkozy au moins sept fois, la plupart du temps dans son luxueux hôtel particulier, à Paris [3]. Le 22 mars 2007, au sortir d’un énième entretien, le futur président français est piégé par une télévision gabonaise. Un rien gêné, il confie avoir « écouté les conseils » d’Omar Bongo et « recueilli ses sentiments d’amitié » [4].

La compagnie d’Omar Bongo est certainement très instructive, tant le dirigeant gabonais connaît bien les coulisses de la vie politique française. Au pouvoir depuis 1967, il a connu tous les présidents de la Ve République. Son investiture fût organisée par la France. Le 17 août 1960, le général de Gaulle déclare l’indépendance du Gabon et place à sa tête Léon M’Ba, proche de l’administration coloniale. À la mort de M’Ba en 1967, Jacques Foccart choisit de le remplacer par son directeur de cabinet, membre des services secrets français : Albert-Bernard Bongo, rebaptisé Omar Bongo lorsqu’il se convertit à l’Islam en 1973. Jeune trentenaire, ce dernier fonde le Parti Démocratique Gabonais, parti unique qui régnera sans partage pendant 25 ans. En 1990, le multipartisme est instauré, mais Omar Bongo remporte invariablement toutes les élections, notoirement connues pour leur trucage [5] . L’opposition politique est encadrée par un système policier sophistiqué, utilisant intimidations, assassinats et corruption [6].

Le Gabon et la Françafrique

Le Gabon, petit État pétrolier du golfe de Guinée d’1,4 million d’habitants, est une caricature de la Françafrique. Pays aux richesses exceptionnelles, exportant manganèse, pétrole, gaz, fer, bois et uranium, sa population reste très pauvre : système médical défaillant, infrastructures scolaires, routières et sanitaires délabrées, mortalité infantile élevée, analphabétisme. 70% des Gabonais vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Deux indicateurs résument ce paradoxe : le Gabon est le 84e pays le plus riche du monde si on considère son Produit Intérieur Brut par habitant, mais il dégringole à la 119e place sur 177 États dans le classement de l’Indicateur du Développement Humain [7] . Cet écart de 35 places, l’une des pires performances de la planète, illustre combien les richesses du pays profitent peu à la population et sont concentrées dans les mains du clan au pouvoir et des entreprises françaises. Ces dernières sont présentes dans tous les secteurs de l’économie, la France constituant 80% des investissements étrangers au Gabon. La principale entreprise est Elf, désormais TotalFinaElf. Une proximité franco-gabonaise ouvertement assumée par Omar Bongo : « L’Afrique sans la France, c’est la voiture sans le chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant. » [8]

Les deux pays entretiennent une coopération militaire très étroite, avec une base militaire permanente à Libreville rassemblant huit cents soldats français. Des accords spéciaux prévoient la mise en place d’une garde présidentielle supervisée par Paris. Créée par l’agent secret Bob Maloubier, équipée d’armes modernes, c’est la meilleure unité combattante du pays [9].

Dans toutes les enquêtes sur la Françafrique, le Gabon est désigné comme une plateforme militaire, pétrolière et financière au cœur des ’’réseaux Foccart’’. Base logistique de la guerre du Biafra (qui, de 1967 à 1970, provoqua la mort de deux millions de personnes), point de départ des expéditions mercenaires de Bob Denard (qui y disposait d’un ranch d’entraînement), ou encore base arrière du coup d’État de 1997 du congolais Denis Sassou Nguesso (beau-frère d’Omar Bongo), le Gabon mérite certainement son surnom de ’’Foccartland’’ [10].

D’après les enquêtes menées pendant l’affaire Elf, Omar Bongo a participé au financement de partis politiques français, mouvances gaullistes en tête, généralement sous forme d’argent liquide. Pour l’ancien directeur de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), Pierre Marion, « Les subsides de Bongo servent à tout le monde lors des élections françaises et créent une sorte de colonialisme à l’envers » [11] . Est-ce la raison pour laquelle tant de personnalités politiques (dont François Bayrou, lui aussi ’’piégé’’ par la télévision gabonaise) se sont empressées de rencontrer Omar Bongo pendant la campagne présidentielle de 2007, à commencer par Nicolas Sarkozy ? Non, affirme un proche du leader UMP interrogé à ce sujet : « Nicolas n’a pas besoin de valoches » [12] – allusion aux valises de billets. Entre Nicolas Sarkozy et Omar Bongo, une simple relation d’amitié ? Nicolas Sarkozy au Gabon

Quelques mois plus tard, pour clore sa première tournée africaine, Nicolas Sarkozy se rend à Libreville, capitale du Gabon. Aux journalistes s’étonnant de ce choix contradictoire avec les discours de ’’rupture’’, Nicolas Sarkozy argumente : « En Afrique, le statut d’ancien, cela compte. Ne pas aller à Libreville, c’était humilier Bongo. [...] S’agissant du Gabon, je ne pense pas que ce soit le pays qui ait le plus à rougir du point de vue de la démocratie interne. » Vraiment ? Derniers contre-exemples en date : en janvier 2008, les autorités gabonaises suspendent les activités d’une vingtaine d’organisations de la société civile qui critiquaient la façon dont le gouvernement utilise la manne pétrolière [13] . En juin 2008, le coordonnateur de la coalition Publiez ce que vous payez [14] Gabon, Marc Ona, est interdit de sortie du territoire, accusé de porter atteinte à la sûreté de l’État, puis interpellé par la police sans charges ni mandat fin juillet 2008 [15] .
Lors de sa visite, Nicolas Sarkozy annonce une réduction de 20% de la dette bilatérale du Gabon, une décote exceptionnelle qui ressemble fort à un ’’renvoi d’ascenseur’’, et qui n’empêchera cependant pas la moitié du budget du Gabon, au bord de la faillite, de passer dans le service de la dette [16] . Le président français visite également une forêt classée au nord de Libreville. Accompagné de la spécialiste britannique des primates Jane Goodall, il déclare : « Je ne veux pas qu’on pille la forêt africaine ». Près de lui, on distingue Francis Rougier, PDG d’une entreprise maintes fois dénoncée pour ses pratiques de pillage des bois africains [17].

Une ombre vient cependant assombrir cette visite officielle : l’enquête dite des Biens mal acquis. En mars 2007, trois associations françaises, Survie, Sherpa (groupement de juristes spécialisés dans la criminalité économique) et la Fédération des Congolais de la Diaspora déposent une plainte pour « recel de détournement d’argent public » visant l’acquisition de biens en France par des chefs d’États africains et leurs familles. Cinq chefs d’État sont visés : le gabonais Omar Bongo Ondimba, le congolais Denis Sassou Nguesso, le burkinabé Blaise Compaoré, l’angolais Eduardo Dos Santos et l’équato-guinéen Teodoro Obiang. Motif ? Les biens immobiliers et financiers de ces chefs d’État en France semblent disproportionnés par rapport à leurs salaires officiels. Les trois associations puisent leurs arguments dans un rapport intitulé Biens mal acquis... profitent trop souvent, réalisé en 2006 par le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD).

En juin 2007, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire confiée à l’Office Central de Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF). Les premières investigations aboutissent à des résultats impressionnants [18]. En témoigne cet extrait du journal Le Monde, qui publie les principales informations des trente-quatre procès-verbaux rédigés entre juin et novembre 2007 : « La découverte la plus spectaculaire se situe entre les Champs-Élysées et la plaine Monceau, dans le 8e arrondissement de la capitale. Là, un hôtel particulier a été acquis le 15 juin 2007 pour la somme de 18,875 millions d’euros par une société civile immobilière (SCI). Celle-ci associe deux enfants du président gabonais, Omar Denis, 13 ans, et Yacine Queenie, 16 ans, son épouse Edith, qui se trouve être la fille du président congolais Denis Sassou Nguesso, et un neveu de ce dernier, Edgar Nguesso, 40 ans. [...] Au total, sont répertoriés 33 biens (appartements, hôtel particulier et maisons) appartenant au gabonais Omar Bongo ou à sa famille : deux appartements avenue Foch (88 m2 et 210 m2) et un de 219 m2 lui aussi situé dans le 16e arrondissement. À Nice, une propriété est constituée de deux appartements, trois maisons. Ali Bongo, qui est son fils et aussi son ministre de la défense depuis 1999, est également propriétaire avenue Foch tandis que son épouse Edith possède deux immenses logements dans le 7e arrondissement, non loin de la tour Eiffel. De Nice à Neuilly-sur-Seine en passant - souvent - par le 16e arrondissement parisien, l’enquête recense aussi les propriétés de Jean Ping, ex-gendre d’Omar Bongo et actuel ministre des Affaires étrangères, et d’autres fils du président gabonais comme Omar-Denis junior et Jeff, ainsi que ses filles comme Audrey, Yacine Queenie, ou petite-fille comme Nesta Shakita. » [19]

Les enquêteurs répertorient onze comptes ouverts au nom d’Omar Bongo à Paris, Nice ou Créteil, ainsi que l’achat d’un impressionnant parc automobile de luxe. La richesse immobilière et les revenus publics du président gabonais sont largement disproportionnés par rapport à son salaire officiel, 15 000 euros par mois. D’où provient la fortune d’Omar Bongo ? Deux chèques découverts pendant les investigations de l’OCRGDF sont éloquents. En février 2004, la femme du président (qui n’est pas membre du gouvernement) achetait une voiture de luxe Maybach, payée intégralement par le Trésor public gabonais : les enquêteurs français ont découvert un chèque de 390 795 euros, tiré sur le compte de la paierie du Gabon. Ce même compte, ouvert à la Banque de France, a également servi à financer la moitié d’une Mercedes à 75 000 euros achetée en septembre 2006 à Paris par Pascaline Bongo, la fille du président.

En 1999, le Sénat états-unien enquêtait déjà sur l’origine de la fortune du président gabonais, mettant au jour de multiples comptes à Jersey, à Londres, au Luxembourg, à New York et en Suisse, pour un montant total dépassant les 130 millions de dollars. Selon la City Bank et les sénateurs états-uniens, « l’argent provenait d’une allocation budgétaire, 8,5 % du budget gabonais – soit 111 millions de dollars – étant chaque année réservés au président. [...] Les fonds gouvernementaux du Gabon sont bien la source première des avoirs se trouvant sur les comptes d’Omar Bongo » . [20]

Et pendant ce temps, le pays s’endette. Alors que le Gabon continue d’exporter plus de 13 millions de tonnes de pétrole brut par an, la dette publique contractée par Omar Bongo s’élevait déjà à 4 milliards de dollars en 2002. L’opulente fortune du chef d’État gabonais nous laisse présager des profits colossaux réalisés par Elf, Bolloré, Bouygues et toutes les multinationales profitant du pillage des ressources africaines, cela pendant que les populations de ces pays s’appauvrissent.

Mais revenons à la visite gabonaise de Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, un journaliste questionne justement le président sur l’affaire des Biens mal acquis. Le président français, visiblement agacé, rétorque : « Si à chaque fois qu’il y a des enquêtes il faut arrêter nos relations, on ne les aurait pas arrêtées seulement du côté africain, si vous voyez ce que je veux dire... Attendez que la justice fasse son travail et on verra bien. » [21] Cette scène, qui montre le visage embarrassé du président Bongo, s’affiche sur plusieurs chaînes de télévision française à des heures de grande écoute.

Attendre que la Justice fasse son travail ? Le 13 novembre 2007, le parquet de Paris décide de classer cette enquête sans suite. Motif ? « Les investigations n’ont pas permis, en l’état, de mettre en évidence des infractions pénales », pourtant révélées par les deux chèques de la paierie du Gabon en France. Difficile de ne pas imaginer derrière cet opportun classement juridique, lorsque l’on connaît les détails du dossier, une décision politique prise au plus haut niveau.

Le 3 mars 2008, la chaîne de télévision France 2 diffuse cependant un reportage sur les Biens mal acquis, en particulier ceux d’Omar Bongo. La diplomatie gabonaise réagit aussitôt par un communiqué dénonçant un « acharnement médiatique » mettant « en péril l’intégrité physique (sic) [d’Omar Bongo] ainsi que celle de sa famille ». Quelques mois plus tôt, le dirigeant gabonais expérimentait déjà cette stratégie de victimisation. Le 2 décembre 2007, célébrant le 40e anniversaire de son arrivée au pouvoir, Omar Bongo dénonçait les « détournements », la « course pour l’enrichissement illicite », la « corruption » et « l’impunité ambiante » du reste de la classe dirigeante, accusant celle-ci d’avoir fait « main basse » sur les fonds destinés au développement : « Je sais que l’état de notre réseau routier, de nos infrastructures sanitaires et scolaires, de nos moyens de transport publics, a connu une grave dégradation [...] [le Gabon] est aujourd’hui affaibli par l’ethnisme, le clientélisme, l’affairisme, la corruption, la politisation outrancière, qui ont gangrené les pouvoirs publics. » [22] On n’eut pas dit mieux.

[1] Publié avec l’aimable autorisation de l’éditeur Tribord
[2] RFI, 8 mai 2007
[3] Rue Dosne, Paris XVIe. Cf. La Lettre du Continent, 16 février 2006, 29 juin 2006, 14 septembre 2006, 12 octobre 2006, 25 janvier 2007, 22 février 2007
[4] L’Express, 18 juin 2007, scène également visible sur le site internet Dailymotion
[5] Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 141, novembre 2005
[6] Cf. Noir Chirac, déjà cité
[7] Rapport du PNUD 2007/2008
[8] Rapporté dans Affaires africaines, Pierre Péan, Fayard, 1983
[9] Cf. Noir Silence, déjà cité
[10] Cf. Noir Procès, ouvrage collectif, Les arènes, 2001
[11] ibid
[12] L’Express, 18 juin 2007
[13] Journal Du Dimanche, 18 Janvier 2008
[14] La coalition internationale « Publish What You Pay », lancée en 2002, milite pour une plus grande transparence des entreprises et des États dans l’exploitation des ressources pétrolières et minières
[15] Cf. communiqué de l’association Survie, 1er août 2008, disponible sur http://survie.org
[16] Remboursements annuels du capital et des intérêts de la dette
[17] Les activités de Francis Rougier sont dénoncées dans Les pillards de la forêt, Arnaud Labrousse, François-Xavier Verschave, dossier noir n°17, Agone, 2002
[18] Les résultats de cette enquête ainsi que celle réalisée par le CCFD sont rassemblés dans la brochure Biens mal acquis des dictateurs africains en France, brochure de l’association Survie, juin 2008
[19] Le Monde, 1er février 2008
[20] L’Express, 8 juin 2000 et Rapport du Sénat américain, Private Banking and Money Laundering, 1999
[21] Est républicain, 28 juillet 2007
[22] AFP, 2 décembre 2007

Le 12 juin 2009 par Samuël Foutoyet

Source: http://survie.org/francafrique/gabon/article/mort-d-omar-bonghttp://survie.org/francafrique/gabon/article/mort-d-omar-bong

mardi 27 octobre 2009

Le leader du Rassemblement pour le Gabon se met en réserve de la République

APA Libreville (Gabon) Le leader du Rassemblement pour le Gabon (RPG), le père Paul Mba Abessole, a déclaré, lundi à Libreville, qu’il se mettait « en réserve de la République », dans une déclaration baptisée « appel du 26 octobre », sa première sortie officielle en solitaire depuis la proclamation de l’élection présidentielle du 30 août dernier, remportée par le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Bongo Ondimba.
Jusqu’à présent, Mba abessole évoluait et s’exprimait dans le cadre du « Front du refus coup d’état électoral », un mouvement regroupant quelque 18 candidats malheureux contestant la victoire électorale de M. Ali Bongo Ondimba, investi chef de l’Etat le 16 octobre dernier.
Dans sa déclaration, Mba Abessole a dénoncé « le manque de sérénité et de transparence » de la présidentielle ainsi que les « atermoiements et les hésitations » de la Cour constitutionnelle.
« Il s’en est suivi une violence disproportionnée des mercenaires appelés à réprimer nos manifestations légitimes de mécontentement », a-t-il dit, mettant en garde contre « la persistance de cet état des choses qui ne pourrait que favoriser l’avènement d’un climat insurrectionnel et déboucher sur une véritable guerre civile entre les Gabonais, tant les antagonismes entre les deux blocs sont sévères ».
Le leader du RPG s’est dit prêt à faire équipe avec chacun de ses pairs de la coalition, afin que le pays redevienne une nation ambitieuse et généreuse.
Selon Mba Abessole, le Gabon a besoin d’être dirigé par « un homme qui se situe au-delà des clivages culturels, religieux et au-dessus des partis politiques ». Il s’est dit prêt à répondre à un éventuel appel du peuple allant dans ce sens.
Candidat à la présidentielle du 30 août dernier, Paul Mba Abessole s’était retiré, avec cinq autres candidats, en faveur du candidat indépendant André Mba Obame dont la campagne électorale montait crescendo grâce à sa télévision privée TV+ dont les installations ont été sabotées le jour du vote par le pouvoir.
L’ancien leader charismatique du Mouvement de redressement national (MORENA) et du Rassemblement national des Bucherons (RNB) ne mobilise plus les foules comme pendant les premieres années de son retour d’un long exil parisien dans les années 1989.
Avec l’avocat Pierre Louis Agondjo Okawé, Joseph Rendjambé et bien d’autres, Mba Abessole fait partie des principaux artisans de l’ouverture démocratique au Gabon, à la faveur de la conférence nationale de 1990.
Il a fait vaciller le pouvoir à plusieurs reprises, notamment lors de l’élection présidentielle de 1993. Mais depuis qu’il a rejoint la majorité présidentielle et signé la charte portant plateforme et code de bonne conduite au sein de cette coalition oiffée par le PDG, Mba Abessole a beaucoup perdu de sa superbe, pendant que sa formation politique perdait en chemin nombre de ses militants au rythme de ses changements d’appellation.
 
LMM/lmm APA
27-10-2009

lundi 26 octobre 2009

Gabon : Les enseignants grévistes ne passeront pas à la caisse

Le gouvernement a mis à exécution sa sanction pour les enseignants qui n'ont pas retrouvé leurs postes de travail depuis le 12 octobre dernier, en procédant au paiement de leur solde par bons de caisse du trésor public. Seuls ceux qui ont assuré les cours dans leurs établissements respectifs pourront être payés sur la base des listes de présence élaborées par les inspecteurs délégués d'académie mandatés par la tutelle.
 
© gaboneco ; Les enseignants grévistes au siège du Syndicat de l'Education nationale (SENA), le 5 octobre 2009 à Libreville
 
Si la première rencontre du nouveau patron de l'Education nationale avait semblé apaiser le climat entre les enseignants et la tutelle, la mise en œuvre des sanctions promises par le gouvernement devrait encore échauffer l'humeur des grévistes, toujours pas décidés à reprendre le chemin des classes avant la satisfaction totale de leurs revendications.

Les enseignants qui se sont rendus à la banque ce 25 octobre ont du être déçus. La mesure promise par le gouvernement a été mise en œuvre dès ce mois d'octobre : Tous les enseignants ont été mis sur bons de caisse.

Les enseignants qui ont consenti à reprendre le chemin des classes depuis le 12 octobre dernier pourront toucher leur salaire au Trésor public, après vérification sur la base des listes de présence élaborées par les inspecteurs déléguées d’académie mandatés par la tutelle.

La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) a estimé que cette mesure était «une dérive gouvernementale» qui vient altérer le climat de confiance qui commençait à s’installer entre les deux parties suite au travail abattu avec le nouveau ministre Séraphin Moundounga.

Ils soutiennent également que cette décision viole les articles 79 et 82 de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) qui stipulent entres autres que «les traitements et les conditions de travail des enseignants devraient être déterminées par la voie de négociations entre les organisations d’enseignants et les employeurs».

La modératrice de la CONASYSED, Léa-Isabelle Ozoumey, affirme que le premier ministre Paul Biyoghe Mba avait assuré que cette mesure ne serait pas effective. «Nous sommes désagréablement surpris aujourd’hui que lesdits salaires soient mis sur des bons de caisse», a-t-elle lancé.

A l'issue de l'assemblée générale du 17 octobre, la CONASYSED avait décidé de la poursuite du mouvement de grève malgré la décision de la tutelle de suspendre les salaires des enseignants grévistes, après la reprise du mouvement de grève depuis la rentrée des classes le 5 octobre dernier.

Alors que tous les regards sont tournés vers le nouveau gouvernement pour la résolution de la crise de l'Education nationale qui paralyse le système scolaire depuis plus d'un an, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) avait également vivement indexé le durcissement du cadre juridique de l'exercice du droit syndical décrété par le Conseil des ministres du 19 octobre dernier.
Publié le 26-10-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco  

Gabon : Ngbwa Mintsa privé de salaire et interdit de sortir du pays

L'intellectuel et militant de la démocratie, Grégory Ngbwa Mintsa a dénoncé, dans un communiqué de presse rendu public le 20 octobre dernier, la privation par les autorités gabonaises de sa liberté de circulation. Ce, par le refus de lui délivrer son passeport biométrique en raison d'une interdiction de sortir du territoire décidée en janvier dernier par l'ancien ministre de l'Intérieur. Privé de salaire depuis 10 mois, l'intellectuel gabonais, qui s'était porté partie civile de la plainte déposée en France contre les «Biens mal acquis», dénonce un État policier et une atteinte aux libertés fondamentales des citoyens.
 
© D.R. L'intellectuel gabonais et militant de la démocratie, Grégory Ngbwa Mintsa
 
Dix mois après son séjour dans les geôles de Libreville pour avoir été accusé de «tentative de déstabilisation de l'Etat», et après la transition politique qui a vu l'installation d'un nouveau président, l'intellectuel gabonais et activiste politique Grégory Ngbwa Mintsa continue de dénoncer un «acharnement» des autorités à son égard.

Dans un communiqué publié le 20 octobre dernier, il fustige la confiscation de son passeport en raison d'une interdiction de quitter le territoire national datant de l'incarcération des leaders d'ONG en janvier dernier.

Alors que son nouveau passeport biométrique devait lui être délivré le 21 septembre dernier, «après sept rendez-vous sans suite, l’administration, en présence de mon avocat, m’a informé que ce document, pourtant établi, ne pouvait m’être délivré, car le fichier des services de renseignements mentionne mon interdiction de sortir du territoire, sur instruction de l’ancien ministre de l’Intérieur, André Mba Obame», explique-t-il.


A l'époque, le ministre de l’Intérieur avait affirmé que les cinq leaders d'ONG incarcérés, Georges Mpaga, Gaston Asseko, Jean-Bernard Poaty, Marc Ona Essangui et lui-même, étaient au cœur d’un vaste complot visant à déstabiliser le chef de l’Etat, et faisant état de ramifications en
Afrique du Sud et au Canada.

Mais «André Mba Obame n’a jamais apporté le moindre élément pouvant étayer ces accusations qui ne figurent même pas dans le dossier», dénonce Grégory Ngbwa Mintsa, affirmant qu'«aucune preuve n’a donc été transmise ni au Parquet, ni au Secrétaire général de la Sécurité nationale, ni au ministre de la Justice, ni à la Cour de Sûreté de l’Etat, ni au président de la République, ni même à son successeur, au ministère de l’Intérieur».


Alors que «les salaires de l’adjudant Poaty et le mien sont suspendus depuis maintenant dix mois», Ngbwa Mintsa estime qu'«il est inexplicable que le rédacteur de la lettre ouverte [Bruno Ben Moubamba - ndlr] pour laquelle nous sommes poursuivis, est sorti du territoire avant notre incarcération, sans être inquiété. Il est rentré au Gabon au mois de juillet, a fait venir sa lettre ouverte interceptée par les services de renseignements à l’aéroport qui l’ont laissé passer et qui a été distribuée. Il a enregistré sa candidature à l’élection présidentielle qui a été acceptée».

«Enfin, alors que les candidats de l’opposition sont interdits de sortie du territoire suite aux troubles relatifs au contentieux électoral, Bruno Ben Moubamba a regagné la France, sans être inquiété par la police des frontières» , a-t-il encore ajouté.

Ayant décidé de se rendre chez le nouveau ministre de l'Intérieur, Jean François Ndongou, pour s'enquérir de la situation, Grégory Ngbwa Mintsa s'est vu exiger une garantie de ne pas aller «à l’étranger pour parler de "ce qui vient de se passer ici", sous-entendu, le contentieux électoral», rapporte-t-il.

«Le droit au passeport découle de la liberté de circulation de tout citoyen. Sa délivrance ne saurait être subordonnée à un engagement à renoncer à mes libertés d’opinion et d’expression. Elle ne saurait non plus dépendre du bon vouloir subjectif d’un individu», rappelle enfin le militant gabonais de la démocratie.

Grégory Ngbwa Mintsa s'était porté partie civile, le 2 décembre 2007, dans une plainte pour «recel de détournements de fonds publics» déposée devant la justice française par les associations Transparency International et Sherpa contre les Présidents Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale). Ce qui lui a valu et lui vaut encore bien de problèmes avec le pouvoir gabonais.
Publié le 26-10-2009    Source : gaboneco     Auteur : gaboneco   

Libertés africaines

Un souvenir: je suis à Tunis, au début des années 1990, et je donne rendez-vous à un dissident célèbre, le Dr Moncef Marzouki, héros démocratique maghrébin aujourd'hui oublié. Nous sommes ostensiblement suivis par des sbires en civil. Lorsque nous commençons l'interview dans ma chambre d'hôtel, le téléphone se met à sonner toutes les deux minutes, avec un interlocuteur qui raccroche chaque fois: harcèlement «doux» d'un régime qui n'a rien à voir avec ceux d'Hitler ou de Staline, mais qui aime faire savoir qu'il est là, qu'il observe et qu'il sait.

État policier de parti unique sous des dehors de pluralisme, la Tunisie, près de vingt ans plus tard, n'a pas beaucoup changé politiquement. Le président Zine el-Abidine Ben Ali a été réélu, hier, pour un cinquième mandat consécutif. Ses scores précédents oscillaient entre 94,5 % et 99,8 % des suffrages exprimés: on verra cette fois s'il peut encore faire mieux.

La Tunisie: paradis touristique où les autorités organisent des colloques officiels sur le pluralisme et la liberté d'expression, mais où Internet -- peu accessible -- fait l'objet d'une surveillance à un degré qui n'est sans doute dépassé qu'en Chine...

Pourtant, à l'aune de ses voisins africains ou arabo-musulmans, la Tunisie est un pays de croissance économique (4-6 % par an dans les années 2000), de classe moyenne réelle et d'émancipation relative des femmes. Mais cela, au prix d'une démocratie étouffée, d'une presse «aux ordres» et d'un parti unique derrière le paravent pluraliste.

La Tunisie n'est pas seule: au cours de l'année écoulée, le Maroc voisin a vu l'étau se resserrer sur les embryons de presse libre qui ont courageusement émergé depuis une décennie à Casablanca. Plusieurs journaux sont actuellement l'objet d'une reprise en mains par le régime du roi Mohammed VI, fils ramolli du redouté et impitoyable Hassan II.

Un quotidien, Akbar Al Youm, est poursuivi en justice pour lèse-majesté: un de ses caricaturistes a osé se moquer d'un cousin du roi. Le Journal Hebdo est menacé de fermeture parce qu'il a publié des articles qui critiquent la ligne officielle sur le conflit du Sahara occidental. L'éditorialiste d'un autre quotidien, Al Michaal, vient de prendre un an de prison pour avoir osé traiter d'un sujet tabou: les ennuis de santé du roi.

Justification du ministre des Communications dans un article publié dans le journal officiel Le Matin: «Une presse nihiliste réclame le droit de bousculer toutes les sacralités. Cela ne peut continuer!»

Il est de nombreux pays où règnent des mafias -- ou des régimes apparentés. Mais où, en plus, les médias n'ont même pas le droit de le dire...

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Au moins ces dictatures «molles» du Maghreb laissent-elles au peuple quelques morceaux de la croissance économique. C'est plus rare en Afrique subsaharienne, où -- sans mauvais jeu de mots -- 2009 a été une année noire.

Élections législatives, la semaine dernière, au Niger, pays de l'uranium et des «sociétés amies» françaises: le parti du président Mamadou Tandja a tout raflé. Et surtout, Tandja a renié sa promesse solennelle -- faite devant Nicolas Sarkozy en mars 2009 -- de «partir la tête haute» en 2010 après deux mandats de cinq ans. Il vient de dissoudre la Cour constitutionnelle et de se donner les pleins pouvoirs... pour annoncer qu'après tout, il se voit bien dans le fauteuil présidentiel pour une deuxième décennie.

Plus à l'ouest, il y a la Guinée-Conakry où le gouvernement -- ou plutôt, les factions tribales et trafiquants de drogue qui en tiennent lieu -- a fait tirer, le 28 septembre, sur une immense foule d'opposants inquiets devant les intentions de son président. Un président qui, à l'instar de son homologue nigérien, prétend se maintenir après avoir promis le contraire...

Et puis, juste dans les 12 derniers mois, il y a la Mauritanie (élection truquée d'un putschiste le 18 juillet dernier), le Gabon (scrutin contesté le 30 août, mais où le gagnant, le «fils Bongo», s'est modestement contenté de 42 % des suffrages dans un système sans second tour). Et Madagascar, où un jeune maire ambitieux, Andry Rajoelina, est allé, en mars, chercher des appuis dans l'armée pour chasser un président réélu deux ans plus tôt.

Depuis une vingtaine d'années, plusieurs pays d'Afrique -- continent de la misère matérielle -- avaient fait le pari qu'une ouverture politique pourrait entraîner avec elle un progrès économique. Aujourd'hui, la désillusion est grande, et les autocrates prennent de moins en moins la peine de se déguiser en démocrates.

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François Brousseau est chroniqueur d'information internationale à Radio-Canada. On peut l'entendre tous les jours à l'émission Désautels à la Première Chaîne radio et lire ses carnets dans www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets.